Chapitre 23 - Elle

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Pov : Adéila

Après avoir discutée un moment avec Dante, il me sert un plat de patacones, qui sont des bananes plantain moins sucrées que les bananes ordinaires, et de ceviche, un plat de poisson frais typique d'Amérique du Sud. Après une journée éprouvante, je me jette sur l'assiette, sans être vulgaire bien sûr ; je ne suis pas un animal, mais j'ai extrêmement faim. Dante me regarde avec un sourire amusé. Confuse, je lui demande :

"Quoi ?"

"Rien, c'est juste comment tu t'es jeté sur la nourriture. Tu devais avoir super faim."

"Tu ne peux pas savoir à quel point. Je n'ai pas mangé de bons plats comme ça depuis... ce qui m'est arrivé, c'est compliqué de bien manger."

Il rigole et dit :

"Je te comprends. J'étais dans la même situation que toi."

Je m'arrête de manger et le regarde, perplexe.

"Comment ça ?"

Il regarde un moment, hésite à me le dire, mais cède en disant :

"Avant d'être ici, j'étais un homme libre, tout comme toi. J'avais une famille, des rêves, et une vie normale. Mais un jour, tout a changé. J'ai croisé le chemin d'El Diablo, et ma vie a basculé. J'ai fait des erreurs, des choix qui m'ont conduit ici. Maintenant, je travaille pour lui, piégé par mes propres décisions."

Son regard se perd dans le vide, comme s'il revivait chaque moment de son passé. Je vois une lueur de tristesse dans ses yeux, une douleur qui résonne avec la mienne.

"J'ai dû laisser derrière moi tout ce que j'aimais," continue-t-il. "Ma famille, mes amis, ma liberté. Tout ça pour survivre. Alors oui, je comprends ce que tu traverses. Et je sais à quel point il est difficile de garder espoir."

Je sens un frisson parcourir mon échine. Ses mots résonnent en moi, amplifiant mes propres craintes et doutes. Mais en même temps, ils allument une étincelle de détermination.

"Je ne veux pas finir comme toi, Dante," dis-je, la voix tremblante mais ferme. "Je dois trouver un moyen de sortir de là. Pour moi, pour ma sœur, pour ma famille."

Dante me regarde, un sourire triste sur les lèvres.

"Je te souhaite de réussir," dit-il doucement. "Mais sois prudente. El Diablo est un homme dangereux. Il ne laisse personne partir facilement."

Je hoche la tête, déterminée. Peu importe les obstacles, je trouverai un moyen de nous libérer de cette prison. Parce que, comme Dante l'a dit, il est difficile de garder espoir. Mais tant qu'il y a une étincelle, il y a une chance. Et je suis prête à tout pour saisir cette chance.

La nuit avance, et Dante finit par me laisser seul dans la petite pièce. Après avoir fini mon plat et les avoir laver, je pars cherche dans le hangar une pièce avec un lit. Après quelques minutes de recherche, je trouve enfin une pièce. Mais au lieu d'y découvrir un endroit confortable et accueillant, je suis assailli par une odeur nauséabonde. Le lieu est sale, délabré et dégoûtant. Il n'y a rien d'autre à disposition, et je me sens presque contraint de dormir dans cet endroit insalubre.

La pièce est sombre, éclairée seulement par la faible lumière filtrant à travers une petite fenêtre poussiéreuse. Des toiles d'araignée pendent des coins du plafond, et une fine couche de poussière recouvre chaque surface. Le lit est vieux et grinçant, avec des draps sales et déchirés. Les murs sont tachés et écaillés, témoins du manque d'entretien du hangar.

Malgré mon dégoût, je n'ai pas d'autre choix. Je dois dormir ici, au moins pour cette nuit. Je m'allonge sur le lit inconfortable, essayant de chasser les pensées de saleté de mon esprit. Le silence oppressant du hangar m'entoure, seul le bruit occasionnel d'une souris se faufilant dans un coin sombre perturbe le calme.

Demain, je commencerai à chercher une issue. Peu importe combien de temps cela prendra ou combien de défis je devrai surmonter. Parce que la liberté, pour moi et pour ma sœur, vaut tous les sacrifices. Et je suis prête à les faire.

Avec cette pensée, je ferme les yeux, laissant le sommeil m'emporter. Le chemin sera long et ardu, mais je suis prêt à l'affronter. Pour ma famille, pour ma liberté, pour l'espoir.

POV : El Diablo

Assis dans mon jet privé, je me replonge dans les événements de quelques heures auparavant. Les yeux couleur ambre de cette mystérieuse Adéila tournent en boucle dans ma tête. J'essaie de chasser son visage de ma mémoire, mais en vain. Elle a quelque chose d'envoûtant, quelque chose qui m'attire irrésistiblement.

Pendant que je réfléchis, Lorenzo, me sort de mes pensées en me demandant si je suis à l'écoute.

"Ouais," réponds-je distraitement.

Mon expression me trahit. Il sait que je ne suis pas vraiment concentré sur la conversation.

"Je parlais de quoi alors ?" demande-t-il, un sourire en coin.

"Va te faire foutre," répliquais-je, agacé par son insistance.

Lorenzo ne se laisse pas démonter. Il sait pertinemment à quoi je pense.

"Je savais! Tu penses encore à cette jeune femme," affirme-t-il avec un sourire malicieux.

J'essaie de jouer les innocents.

"De quoi tu parles ?" demandai-je, feignant l'ignorance.

Lorenzo pouffe de rire, me désarmant par son insistance.

"Tu sais, Adéila. La jeune femme à qui tu as forcer de travailler pour toi," précise-t-il, l'air moqueur.

Je détourne le regard, essayant de cacher mon trouble. Adéila... Elle est différente des autres. Sa beauté, sa détermination - tout chez elle m'intrigue. Quelque chose chez elle m'attire je sais pas quoi mais je vais le découvrit.

"Écoute," je dis finalement, "ce qui compte, c'est qu'elle fasse le travail. Rien de plus."

Lorenzo hoche la tête, mais je vois bien qu'il n'est pas convaincu. Peu importe. J'ai d'autres préoccupations. Les affaires ne s'arrêtent jamais, et chaque seconde d'inattention peut coûter cher.

"Qu'est-ce qui te dit que je pense à elle ?" lançai-je, essayant de dissimuler mes pensées.

"1. Tu m'as demandé de chercher des infos sur elle. 2. Tu l'as forcée à travailler pour toi en menaçant sa sœur. Et pour finir, 3. Le regard dans la voiture, je l'ai vu, tu sais," répliqua Lorenzo avec assurance.

"Ta complètement pété les plombs toi, je ne m'intéresse pas à elle et je ne le ferai jamais. Alors change de combat, mon gars," répondis-je, de plus en plus agacé.

"Alors pourquoi lui faire travailler pour toi ?" insiste-t-il.

"Parce que sa sœur me doit de l'argent" je justifie.

"Tu ne réponds pas à la question," réplique Lorenzo.

" Écoute, Lorenzo, je t'ai dit ce que tu voulais savoir. Elle travaille pour moi parce que sa sœur me doit de l'argents, point final. Maintenant, si tu pouvais arrêter de jouer au psy amateur et te concentrer sur notre arrivée à Las Vegas, ça m'arrangerait. On a des affaires à régler là-bas, et je n'ai pas le temps pour tes théories à la con. "

" okay okay " dit-il en s'allumant une cigarette

Je me tourne vers la fenêtre, espérant que cela mettra fin à cette conversation agaçante. Mais au fond de moi, je sais que Lorenzo a touché un point sensible. Cette Adéila, elle est différente, et ça me perturbe plus que je ne veux l'admettre.

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