Chapitre 27- Le Retour

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POV : El Diablo

Plongé dans mon travail, le silence de mon bureau est soudainement rompu par la sonnerie du téléphone. Je décroche rapidement, reconnaissant le numéro de l'hôpital.

"Allo ?" dis-je, une pointe d'inquiétude dans la voix.

"Bonjour Monsieur El Garcia, comment allez-vous ?" La voix de Madame Simmons résonne à l'autre bout du fil.

Je réponds poliment, mais mon esprit est déjà ailleurs, anticipant la raison de cet appel. "Je vais bien, merci. Et vous ?"

Après les civilités d'usage, je ne peux plus contenir mon impatience. "Je peux savoir pourquoi vous m'appelez ? Nerea va bien ?"

Le soulagement m'envahit lorsque Madame Simmons m'annonce : "Oui, votre petite sœur va bien. Je vous appelle justement pour vous informer qu'elle peut enfin rentrer à la maison."

Un sourire se dessine sur mon visage. Après tant des mois d'inquiétude, Nerea va enfin pouvoir quitter l'hôpital. "C'est parfait, son cousin viendra la chercher tout à l'heure," je réponds, déjà en train d'organiser mentalement son retour.

Après avoir raccroché avec Madame Simmons, je reste assis à mon bureau, submergé par un mélange d'émotions. La joie et l'appréhension se disputent en moi. Ma petite sœur, Nerea, va enfin rentrer à la maison après ces longues semaines d'hospitalisation.

Je veux rendre son retour mémorable, je décide d'organiser une fête de bienvenue. C'est le moins que je puisse faire pour célébrer sa guérison et son retour parmi nous.

Sans perdre de temps, j'appelle Parjo. Dès qu'il entre dans mon bureau, je lui donne des instructions claires : prévenir Lorenzo d'aller chercher Nerea a l'hôpital et de prévenir nos contacts en Colombie pour organiser le retour de Nerea. Cette fête doit être parfaite, à la hauteur de l'importance de ma sœur dans ma vie.

Une fois Parjo parti avec ses ordres, je prends une profonde inspiration avant de passer un autre appel. Cette fois, c'est Dante que je contacte. J'ai besoin de savoir comment se passe la situation avec Adeila. Est-ce qu'elle se comporte correctement, ou continue-t-elle à se montrer insolente ? Ces informations sont importante pour assurer la sécurité et le bien-être de Nerea à son retour.

Le retour de Nerea à la maison me remplit d'une anxiété croissante. En tant que son tuteur, je suis déchiré entre mon rôle de frère protecteur et mes responsabilités au sein du cartel. Cet  contraste me pèse lourdement, créant un conflit intérieur que je peine à résoudre.

Nerea est mon tout, mon ancre dans ce monde. La simple idée de la perdre me glace le sang. Je sais que si quelque chose devait lui arriver, ce serait ma destruction totale. Cette pensée me hante jour et nuit, alimentant une force pour la protéger à tout prix.

Je me promets solennellement de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour l'éloigner du danger qui rôde constamment autour de nous. Cependant, je suis douloureusement conscient que ma propre implication dans le cartel est la source même de ce danger. C'est un paradoxe cruel qui me tourmente sans relâche.

Alors que je réfléchis à des moyens de créer une bulle de sécurité autour de Nerea, je réalise qu'une livraison m'attend, me rappelant que je ne peux pas simplement abandonner mes obligations envers le cartel.

Après avoir perdu la notion du temps dans mes réflexions, je réalise soudain qu'il est presque l'heure de mon rendez-vous avec Mike pour la livraison d'armes. Je quitte mon bureau d'un pas décidé, faisant signe à mes hommes de se tenir prêts.

Le trajet jusqu'à chez Mike se fait dans un silence tendu. Cette fois-ci, je sonne à sa porte comme un invité ordinaire. Mike nous accueille avec une politesse forcée, nous guidant vers son salon transformé en véritable arsenal. La vue de toutes ces armes m'arrache un sourire satisfait - enfin, je les ai.

"Comme convenu, voici tes armes," annonce Mike, la voix légèrement tremblante.

Je m'approche de lui, mon regard dur fixé sur le sien. "Tu vois, quand tu veux, ce n'est pas si compliqué."

"Oui, monsieur," répond-il, docile.

Je maintiens la pression, ma voix devenant plus menaçante. "La prochaine fois, je les veux à l'heure. Tu comprends ?"

"Oui, monsieur," répète-t-il, la tête baissée.

Satisfait de sa soumission, je lui tapote la joue trois fois, un geste qui se veut à la fois condescendant et menaçant. "Bon garçon."

Me tournant vers mes hommes, je donne l'ordre final : "On ramasse tout. C'est l'heure de retourner en Colombie."

***

Après plusieurs heures de vol, nous atterrissons enfin en Colombie. L'air chaud et humide m'enveloppe dès que je descends de l'avion, me rappelant que je suis de retour sur mes terres.

En franchissant le seuil de la maison, je suis agréablement surpris par la transformation. Les décorations pour le retour de Nerea sont magnifiques, créant une atmosphère chaleureuse et festive. Malgré la fatigue du voyage, un sourire se dessine sur mes lèvres en imaginant la joie de ma sœur.

Épuisé, je m'accorde quelques heures de repos bien mérité. Le décalage horaire et le stress des derniers jours mon fatigué et je sombre rapidement dans un sommeil profond.

À mon réveil, je réalise qu'il me reste une tâche importante à accomplir : aller chercher Adeila pour l'installer dans sa nouvelle demeure. Alors que je me prépare à partir, une pensée me traverse l'esprit. J'espère sincèrement qu'elle saura se montrer coopérative et ne pas tout gâcher. Le retour de Nerea est trop important pour être gâcher par des complications inutiles.

Après avoir quitté la maison, je me dirige vers le vieux hangar où je dois retrouver Dante et Adeila. Le trajet prend plusieurs heures, me laissant le temps de réfléchir à la situation et à ce qui m'attend.

En arrivant, je suis surpris de constater que le hangar semble vide. Aucun signe de vie à l'horizon. Je descends de la voiture, méfiant, et décide d'inspecter les lieux. L'intérieur du hangar est désert, mais des voix attirent mon attention depuis l'extérieur.

Je sors discrètement et aperçois Dante et Adeila en pleine conversation. Ils semblent absorbés par leur discussion, inconscients de ma présence. Je m'approche lentement, essayant de capter des passages de leur échange.

Soudain, une phrase d'Adeila me parvient clairement : "Merci, je veux vraiment pas qu'il le sache." Ces mots éveillent immédiatement ma curiosité et ma méfiance.

Sans hésiter, je décide de me manifester. D'une voix ferme, je lance : "Que je ne sache pas quoi ?"

Ma question résonne dans l'air, figeant Dante et Adeila sur place. Leurs visages trahissent leur surprise et peut-être même leur inquiétude. Je sens que je viens d'interrompre quelque chose d'important, un secret qu'ils tentaient de me cacher.

Le silence qui s'installe est lourd de non-dits. Je fixe tour à tour Dante et Adeila, attendant une explication. Que me cachent-ils ? Et pourquoi ?

El DiabloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant