Chapitre 17 - 2 jours

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Jour 1 :

Le premier jour dans cet endroit étrange était plutôt spécial. Moi qui pensais vivre un enfer en quelque sorte, je me suis un peu trompé. Dans cet endroit, tout est contrôlé étape par étape. Rien ne leur échappe, que ce soit l'alimentation, la mise en beauté, les shootings photo, l'entraînement pour marcher sur des talons... Tout est vraiment contrôlé, un vrai planning que personne ne peut échapper.

De mon côté, j'observais les environs pour que rien ne m'échappe. Même si dans deux jours je ne serai plus ici, je sais que je reviendrai pour sauver ces pauvres jeunes femmes et jeunes filles qui n'ont rien demandé. J'ai commencé à me rapprocher de Maria pour en savoir plus sur cet endroit et sur elles, ainsi que sur les autres filles.

Maria m'a raconté son histoire, comment elle avait été recrutée de force pour venir ici. Elle m'a parlée de ses peurs, de ses espoirs et de ses rêves brisés. J'ai sentie une profonde tristesse en elle, mais aussi une force incroyable.

Maria me faisait un peu penser à moi. Cela faisait déjà une semaine qu'elle était ici, alors que moi, je n'étais là que depuis un jour. Je n'arrivais pas à dormir, hantée par la mort d'Emilio et le kidnapping de Martina. Le sommeil me fuyait, et j'étais restée éveillée toute la nuit.

Mes yeux refusaient de se fermer, par peur de revoir Emilio dans cette mare de sang, de le voir là, sans pouvoir rien faire, sans pouvoir bouger, sans pouvoir bien parler. En repensant à tout cela, des larmes silencieuses coulaient sur mes joues. Je ne les ai pas retenues, laissant ces larmes s'échapper de mes yeux, car elles avaient besoin de quitter mon regard pour soulager cette énorme douleur dans mon cœur, une douleur que je pense ne jamais guérir.

Jour 2 :

Le deuxième jour était arrivé, et rien n'avait changé. Nous faisions les mêmes activités que la veille, mais cette fois, nous passions plus de temps à nous entraîner pour bien se tenir, bien marcher et bien plus encore.

Au cours de cette journée, je me suis encore plus rapprochée de Maria et de quelques filles de ma chambre. Avec les autres filles des autres chambres, c'était beaucoup trop compliqué. En plus de ne jamais se voir, nous n'avions pas le même planning.

Malgré les difficultés, nous avons trouvé des moments pour nous retrouver et échanger. Maria m'a confié des détails sur cet endroit étrange, sur les personnes qui le dirigeaient.

Pour les filles de ma chambre j'ai donc dû me rapprocher d'elles pour savoir plus sur elles et leurs histoires. Petit à petit, j'ai réussi à tisser des liens plus forts avec elles. J'ai appris comment elles s'étaient retrouvées ici, leurs histoires m'ont brisé le cœur. Je n'avais plus les mots pour exprimer ma tristesse et ma colère.

Je me suis rendu compte que n'importe quelle fille, peu importe ses formes ou sa beauté, pouvait être arrachée à sa famille, à ses amis, pour être vendue à des hommes dégoûtants, des hommes qui pourraient être leurs propres pères. Cette réalisation m'a profondément révoltée. Ces personnes me dégoûtent tellement. J'attends juste de me débarrasser de ce putain d'El Diablo et de m'occuper de cette Joella et de toute sa compagnie. Je jure que je les tuerais tous.

La nuit du deuxième jour, j'ai très peu dormi. Les maudits cauchemars de mon beau-père qui me maltraitait, me traitant comme si je ne valais rien, ont hanté mes rêves. J'étais là, une petite fille de sept ans sans défense, subissant des atrocités inimaginables. Je préfère oublier ces horreurs, le simple fait d'y penser me plongeait dans une panique incontrôlable.

Par chance, cette nuit-là, Maria ne dormait pas non plus. Nous avons commencé à nous raconter des histoires pour nous évader de l'endroit où nous étions, pour oublier le pourquoi, le comment, et nous concentrer uniquement sur elle, moi et nos histoires. Maria a réussi à me faire oublier ces maudits cauchemars. J'ai finalement réussi à m'endormir alors que le soleil commençait à peine à se lever.

Cette nuit passée avec Maria a été libératrice. Sa présence et ses récits m'ont apportée un réconfort que je n'aurais pu trouver ailleurs. Nous avons partagées nos peurs, nos douleurs, nos espoirs. Ensemble, nous avons trouvées une forme de paix dans ce lieu de tourments et d'oppression. À travers nos échanges, j'ai sentie une solidarité entre nous.

El DiabloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant