Chapitre 12 - Aide-moi

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COLOMBIE, BOGOTA, HÔPITAL 3:55

Les infirmières sont arrivées rapidement et ont pris mon frère sur un brancard. Elles l'ont soulevé avec précaution et l'ont emmené en direction de la salle d'urgence. Je me suis tournée vers mon frère, Emilio, et je lui ai dit de rester avec moi, de ne pas s'inquiéter, que tout allait bien se passer.

Alors que nous nous dirigions vers la salle de chirurgie, une infirmière m'a arrêtée brusquement. "Madame, vous ne pouvez pas rentrer ici", m'a-t-elle dit d'une voix ferme. Je me suis adossée au mur pour me soutenir, sentant les larmes couler sur mon visage. L'idée de perdre mon frère était insupportable. Nous avions partagés tellement de moments ensemble, le perdre briserait mon cœur en mille morceaux.

Je suis restée dans le couloir, immobile, laissant mes larmes couler librement. Chaque minute était une éternité, chaque seconde semble durer une éternité. Je prie pour que tout se passe bien, pour que mon frère soit entre de bonnes mains. Je dois rester forte, pour lui, pour nous.

Dans l'obscurité oppressante de ce couloir d'urgence, les émotions tourbillonnent en un tourbillon dévastateur. La peur, la tristesse, la vengeance, toutes se mêlent et parcourent mon être. Je refuse de perdre mon frère, j'ai déjà perdu trop de personnes chères dans ma vie pour en perdre encore une. Les larmes coulent à flots sur mes joues, une cascade de désespoir et d'angoisse.

Le temps semble suspendu alors que j'attends, assise, depuis une éternité qui me semble interminable. Le couloir est silencieux, seulement brisé par les sanglots qui s'échappent de ma gorge nouée. Puis, soudain, le silence est rompu par la porte de la salle de chirurgie qui s'ouvre.

Le docteur, couvert de sang, émerge de la pièce. Mon cœur se serre dans ma poitrine, l'appréhension m'envahit. Je me lève précipitamment, mes yeux cherchant désespérément une lueur d'espoir dans le regard du médecin.

"Alors, docteur, comment va-t-il?" ma voix tremble d'une anxiété insoutenable.

Il retire son masque, ses yeux empreints de tristesse croisent les miens. Je sens le poids de ses paroles avant même qu'il ne les prononce. Une douleur lancinante s'empare de mon être.

"Non, non, non, je vous en prie, dites-moi que non," mes mots se brisent dans un sanglot alors que je m'effondre au sol de l'hôpital, un cri déchirant s'échappant de ma gorge.

"Je suis désolé, madame, nous n'avons pas réussi à le sauver," sa voix résonne dans le couloir, emplie de tristesse et de compassion.

Mon cœur se déchire, comme si je perds une partie de moi-même. Une douleur déchirante me transperce, m'engloutissant dans un abîme de noirceur. La perte de mon frère est un vide insurmontable, une épreuve que j'affronte seule, dans cette nuit sans fin.

Les minutes s'écoulent lentement, interminables, alors que je reste là, prostrée au sol de ce maudit couloir, mes sanglots déchirants emplissant l'air oppressant. Finalement, rassemblant tout mon courage, j'articule d'une voix brisée :

"Je peux le voir, s'il vous plaît."

Le docteur acquiesce, sa voix empreinte de calme et de compassion : "Bien sûr, suivez-moi."

Je me lève, les larmes inarrêtables coulant sur mes joues, et le suis dans la salle d'opération. Mon frère repose sur le lit, immobile, sans vie. Je m'approche de lui avec frénésie, le prenant dans mes bras. Les larmes, torrent insurmontable, coulent sans retenue, une douleur douloureuse m'étreignant le cœur. Doucement, je relève sa tête, caressant son visage angélique.

"Je suis tellement désolé, c'est de ma faute. J'aurais dû être là pour te sauver, toi et ta sœur, mais je n'ai pas pu et je m'en veux tellement. Pardonne-moi," mes paroles se perdent dans mes pleurs, mes doigts effleurant son visage.

"Comme je n'ai pas pu te protéger, je te promets et je jure que je tuerai la personne qui t'a ôté la vie, de mes propres mains," ma voix résonne dans la pièce, empreinte de détermination.

"Tu dois partir d'ici et la retrouver avant qu'il ne soit trop tard," crie mon esprit, la rage et la douleur s'entremêlant dans mon être.

"Je le tuerai, je te le jure. Emilio, repose en paix, mon amour," je murmure en l'embrassant sur le front, avant de me diriger vers la sortie de l'hôpital, la vengeance comme seul guide dans ce monde obscure.

Le silence pesant de la maison vide enveloppe mes pensées alors que je roule lentement jusqu'à chez moi. L'absence d'émotions, le poids de la culpabilité, tout m'oppresse. Une fois à l'intérieur, je me dirige directement vers la douche, déterminé à me débarrasser de toute trace du passé sanglant qui me hante.

Assis sur le sol de la douche, mes vêtements encore tachés, je reste là, laissant le flot d'eau apaiser mon esprit tourmenté. Puis, rassemblant mon courage, je me lave, me brosse les dents, me change en vêtements plus légers, comme pour laisser derrière moi le fardeau qui m'accable.

Déterminé à effacer toute preuve de mon passé tumultueux, je descends à la cave, à la recherche de mon ordinateur renfermant des informations sensibles sur les cartels et bien plus encore. En partant dans le jardin, j'allume le feu de la cheminée extérieure, la chaleur des flammes dansant dans la nuit.

Un à un, je prends tous les documents que j'ai amassés, les jetant dans le brasier. Les flammes dévorent les secrets, les mensonges et les trahisons, les réduisant en cendres. Puis, je me tourne vers mon ordinateur, envoyant le reste des informations à Daniel, mon unique allié. Sans hésitation, je laisse l'ordinateur rejoindre les flammes, le feu purificateur consumant tout sur son passage.

Une fois tout détruit, le silence du lever du soleil m'entoure. J'éteins le feu, laissant les braises s'éteindre doucement, ne laissant aucune trace que je suis une agent de la DEA. Dans un ultime geste, je me dirige vers l'Église, en quête de rédemption, de pardon.

Dans le recueillement de l'Église, je pénètre avec discrétion, mes pas résonnant à peine sur le sol sacré. L'allée majestueuse s'étend devant moi, quelques sœurs discutant paisiblement, un sourire fugace éclairant mon visage. Mais une douleur lancinante transperce mon cœur, l'image de mon frère sans vie me hantant, tourbillonnant dans mon esprit.

M'avançant avec détermination, je m'agenouille, fermant les yeux pour me recueillir, pour implorer des réponses divines.

"Mon Dieu, pourquoi me fais-tu cela ? Qu'ai-je fait de mal pour que tu enlèves la vie d'Emilio ? Il est un enfant modèle, priant toujours, généreux, attentionné, gentil, paisible. Pourquoi l'avoir pris ? Est-il trop innocent pour ce monde de destruction ?" mes paroles se mêlent aux larmes qui coulent sans retenue.

Après un instant de silence, je m'essuie le visage, reprenant avec une sincérité palpable : "Mon Père, pardonne-moi pour ce que je m'apprête à faire. Je sais qu'il est dit de répondre à la haine par l'amour, mais mon cœur est tombé trop bas pour encore répondre ainsi. Je m'excuse sincèrement," le geste de la croix ponctue mes paroles, une prière murmurée.

"Amen," résonne dans la quiétude de l'Église, une promesse, une supplique.

Me relevant, je me dirige vers la sortie, saluant respectueusement les sœurs. Mon regard empreint de détermination, ma voix résonnant d'une détermination froide.

"Je te retrouverai, Gilipollas," mon murmure chargé de la promesse de vengeance, de justice, résonnant dans les murs sacrés de l'Église. ( trou du cul ou enculer )

El DiabloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant