Chapitre 29- Le Retour de Nerea

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Une fois ma tenue choisie, je me dirige vers la salle de bain attenante. Je prends une douche rapide, essayant de me détendre malgré la situation. L'eau chaude apaise un peu mes nerfs à vif, mais ne parvient pas à effacer complètement mon anxiété.

De retour dans la chambre, j'enfile la robe verte en satin. Le tissu glisse sur ma peau, doux et frais. Je me regarde dans le miroir, ajustant la robe pour m'assurer que l'ouverture au niveau de la poitrine n'est pas trop révélatrice. Je veux rester discrète, ne pas attirer l'attention.

Je chausse les talons noirs, me donnant quelques centimètres supplémentaires. Ils sont élégants mais pas trop hauts, me permettant de marcher confortablement. Je mets les boucles d'oreilles simples, complétant ma tenue sans en faire trop.

Devant le miroir de la coiffeuse, je me maquille légèrement. Un peu de mascara, un trait d'eye-liner discret, et un rouge à lèvres nude. Je veux avoir l'air présentable sans paraître trop apprêtée. Chaque geste est calculé pour me fondre dans le décor.

En me regardant une dernière fois dans le miroir, je prends une profonde inspiration. Mon reflet me renvoie l'image d'une femme élégante mais discrète, exactement ce que je visais. Pourtant, dans mes yeux, je peux voir la peur et la détermination qui s'y cachent.

"Tu peux le faire, Maitana," je murmure à mon reflet. "Reste calme, observe et joue le jeu."

Avec un dernier regard vers l'horloge, je me dirige vers la porte. Il est temps d'aller à ce dîner et de commencer à jouer mon rôle dans cette dangereuse mascarade.

Le cœur battant, j'ouvre la porte de ma chambre. La jeune fille qui m'avait prévenue plus tôt pour la fête de retour de Nerea se tient devant moi, un sourire poli sur les lèvres.

"C'est l'heure," annonce-t-elle. "Mademoiselle est arrivée."

J'entends un brouhaha provenant du rez-de-chaussée. La tension monte en moi, mais je m'efforce de rester calme. La jeune fille me complimente sur ma tenue, et je la remercie d'un hochement de tête, reconnaissante pour cette petite dose de normalité dans cette situation surréaliste.

Elle me guide vers le salon. À notre entrée, un silence soudain s'abat sur la pièce. Tous les regards se tournent vers moi, et je sens la surprise, voire le choc, dans leurs yeux. Je scrute la foule, essayant de comprendre leur réaction.

C'est alors que je la vois. Une jeune fille en fauteuil roulant, probablement âgée de 14 à 16 ans, s'approche de moi. Son visage s'illumine d'un grand sourire qui contraste avec l'atmosphère tendue de la pièce.

"Bonjour," dit-elle d'une voix douce mais assurée. "Je suis Nerea. C'est un plaisir de vous rencontrer. Tu es ?."

Je reste figée un instant, surprise par sa présence et son accueil chaleureux. Cette jeune fille en fauteuil roulant est donc  Nerea. Je m'efforce de sourire en retour, consciente que chacun de mes gestes est observé.

"Enchantée, Nerea," je réponds, m'efforçant de garder une voix stable. "Je m'appelle Adeila."

Nerea me regarde avec curiosité, comme si elle cherchait à percer mes secrets. Je sens que cette rencontre pourrait être cruciale pour mon avenir dans cette maison. Alors que je m'apprête à en dire plus, El Diablo - ou plutôt Camillo - s'approche de nous, son regard intense fixé sur moi.

"Je vois que vous avez fait connaissance," dit-il, sa voix trahissant une émotion que je n'arrive pas à identifier. "Nerea, que dirais-tu de montrer à Adeila la salle à manger ? Le dîner va bientôt être servi."

Nerea acquiesce avec enthousiasme et m'invite à la suivre. Alors que nous nous éloignons du groupe, je sens le poids des regards sur mon dos. Cette soirée promet d'être riche en révélations, et je sais que je dois rester sur mes gardes. Chaque mot, chaque geste pourrait être un pas de plus vers ma liberté... ou vers un danger encore plus grand.

El DiabloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant