Chapitre 2

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« Une vraie amitié relie deux grands C : la complicité et la confiance. » Lume

Angeline,

Au garage de Charly, le lendemain.

Je me suis réveillée en sueur, criant pour que l'on me rende mon père. Suppliant qu'on le ramène à la vie. Encore un autre cauchemar, encore cette douleur au creux de mes entrailles, ce manque de lui, ce manque de nous. Je me lève puis file dans la salle d'eau. Lorsque je passe devant ma glace pour sauter dans ma douche, j'ai un mouvement de recul. Je me reprends puis m'approche du miroir.

— Oh bon sang ! Il ne m'a pas loupé l'enfoiré !

J'ai le dessous des yeux violet, deux beaux cocards, mon patron va me tuer. Charly est surprotecteur avec moi, me considérant comme sa fille. Il est vrai que j'ai atterri chez lui, lorsque ma mère m'a foutu dehors. J'errais depuis plusieurs heures dans les rues, trainant mon sac de sport, empli du peu que j'avais pu récupérer, dont quelques photos de mon père. Puis en revenant vers l'endroit qui fut ma maison quelques heures plus tôt, je m'étais arrêtée devant un garage, le Car workshop at Charly, sur la West North Avenue. J'avais alors regardé un homme dans un fauteuil roulant se débattre avec le démontage du moteur d'une Harley.

Flash-back

— Vous devriez d'abord commencer par dévisser cette partie-là, fais je.

L'homme fait demi-tour avec son fauteuil roulant.

— Qui es-tu belle enfant ?

— Une passionnée.

— Mais encore ? Que fais-tu ici ? il est tard, tu ne devrais pas trainer dans les rues à cette heure-ci, il y a des quartiers qui ne sont pas très surs, celui-ci en fait partie.

— Que peut-il m'arriver de pire que ce que je vis déjà ?

— Comment ça ? Que vis tu ?

— Vous voulez que je vous aide ou pas ?

Il me fixe quelques instants, devinant que le sujet est clos et qu'il n'obtiendra rien de plus.

— Tu t'y connais vraiment ?

— Si je vous montrais ?

— Tu sais je tiens énormément à cette bécane, c'est celle de mon grand-père, c'est une Harley Davidson...

— ... J de dix-neuf cent dix-neuf. C'est un modèle emblématique du constructeur américain, grâce à des innovations techniques qui feront date chez Harley Davidson. Le modèle J reste un modèle rare. La grand-mère de toutes les Harley Davidson.

— Waouh ! Ok, continue. Peux-tu m'en dire plus ? Tu te dis passionnée donc tu dois connaitre la moindre de ses caractéristiques ?

— C'est une monture élégante avec ses un mètre soixante-dix de hauteur, ses deux mètres vingt de longueur et ses soixante centimètres de largeur. Son poids cent vingt kilos. Le kick-starter, il s'agit du levier situé sur un côté du moteur, ramené vers le haut par un ressort.

— Oui, merci. Ça, je connais.

Je souris.

— Il est destiné à lancer le moteur grâce à un mouvement rapide vers le bas sans y laisser un poumon. Il y a également une transmission par chaine pour un changement de rapport facile et beaucoup plus robuste. La boite de vitesse à trois rapports avec un système de verrouillage et un passage de vitesse à la main grâce à une fourchette déverrouiller par une pédale. Pour une meilleure maitrise de la bête, le pilote peut mettre les deux pieds au sol en actionnant le levier relié à l'embrayage. Au niveau du confort, la large selle à ressort est le seul allier pour le fesses et les reins du pilote. Dotée d'un puissant moteur V-Txin neuf cent quatre-vingt-sept centimètre cube s'imbriquant dans le cadre, vitesse maximum quatre-vingt-seize kilomètres heures. Valeur en excellente état, trente à quarante mille dollars. La réparation, je dirais quinze mille dollars.

Les Serviteurs du DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant