« Dusses-tu vivre trois fois mille ans et même autant de fois dix mille, souviens-toi toujours que personne ne perd d'autre existence que celle qu'il vit et qu'on ne vit que celle qu'on perd." Marc Aurèle
Sean, MC des Serviteursdu Diable,
Lorsque nous sommes rentrés, suivi par mes deux chapitres, j'ai senti la colère couver, l'électricité était dans l'air. Les visages et les poings étaient fermés. J'avais en face de moi, un bataillon en furie.
Une fois les bécanes rangées en bataille sous le hangar, je descends du Van puis me dirige vers mes hommes
— Allez-y ! dites ce que vous avez à me dire ! Je sais que j'ai été en dessous de tout ! Je sais que mon cerveau s'est déconnecté du présent, s'aveuglant de sa vengeance à venir. Je sais tout cela mais que puis je répondre à cette terrible déficience ? Que puis je faire pour que vous me pardonniez cette erreur ? Dites le moi et je serais votre disciple ! crié-je en colère.
Mon V.P s'approche de moi, me fixant.
— On veut notre revanche maintenant que tu as obtenu ce que tu voulais. On veut voir crever ce porc, on veut s'essuyer les pieds sur sa dépouille. Voilà ce que nous voulons.
— Vengeance ! entends je les hommes scander.
— Je suis d'accord pour partir à la guerre mais êtes-vous prêts à mourir dans ce combat qui se dessine ?
La réponse est unanime.
— Oui mais en emmenant avec nous quelques-uns de ces pourris !
— Alors soit ! Partons livrer bataille, partons anéantir les Fous du Démon, allons régler une bonne fois pour toute, nos comptes ! Que leurs morts soient plus nombreux que les nôtres !
C'est la liesse totale, les gars hurlent, se tapant dans les mains, se frappant le dos virilement, s'opposant torse contre torse. Ils veulent du sang, ils veulent une rivière pourpre, alors nous allons la faire couler.
— Doc ! crié je dans la cour.
Mon père se présente à quelques pas devant moi.
— Oui Sean ?
— Nous allons mener combat mais je voudrais que tu me mettes le colis que je transporte, aux fers. Si jamais je ne devais pas revenir de cette guerre, je sais que tu sauras nous rendre justice à mon frère et à moi.
Je lui explique ce que ce fumier m'a avoué au sujet de la fille que j'ai échangé. Mon père est effondré d'apprendre une telle horreur. De mon côté, je n'en mène pas large face à son regard. J'ai été aveuglé par ma vengeance, j'ai pris la vie d'une innocente pour assouvir ma soif de justice, ce qui est contraire à nos règles, c'est pourquoi mes hommes sont en colère contre moi. Je suis leur Président mais même s'ils me doivent le respect et qu'ils taisent leurs mots, je sens que j'ai fait un pas de l'autre côté de la ligne et floué la règle numéro un de notre club, « jamais la vie d'un innocent, tu ne prendras ».
— Tu as de la chance que tes hommes ne te désavouent pas en demandant ta tête.
— Je sais père, je sais tout cela. Je vais réparer cette erreur, je vais leur donner la bataille qu'ils attendent.
J'ai failli, j'en suis conscient, vais-je pouvoir regagner l'estime de mes hommes ? A moi de leur prouver qu'ils peuvent de nouveau me faire confiance.
Nous prenons un quart d'heure pour mettre en place un plan d'attaque. J'ai déplié sur une table en extérieur, un plan de la ville de Baltimore. Nous savons où se trouve leur M.C. Nous devons simplement étudier toutes les possibilités d'être pris à revers, leur parcelle faisant pas moins de dix mille mètres carrés. Le seul mot d'ordre est de ne laisser aucune chance de fuite ou d'attaque. Pour cela nous devons contrôler chaque sortie possible. Mes quatre cent hommes seront maintenant d'une grande utilité. Après avoir observé, commenté et décidé de notre attaque, nous regagnons nos bécanes, j'ai remplacé la mienne qui fut brulé dans ce garage, par le dernier modèle Harley sortie, une Harley-Davidson Breakout avec une finition chromée sur les supports de garde-boue arrière, les caches latéraux, les clignotants, l'admission Heavy Breather, les rétroviseurs, et les protections de silencieux. Les jantes sont en aluminium coulé à vingt-six rayons, avec finition bi-ton noir brillant.
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Les Serviteurs du Diable
Narrativa generaleS'il est vrai que notre destin est déjà tout tracé, lorsque nous posons un pied sur cette terre, alors le mien a dû être écrit en lettres de sang. Angeline, c'est le prénom que l'on m'a donné, son diminutif m'est souvent octroyé, Ange. Drôle de surn...