Chapitre 21

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« Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve, Dis-moi que tu m'aimes encore si tu l'oses » Chanson de Jane Birkin

Sean, lundi matin.

J'ai dû regagner mon M.C, des affaires courantes à régler. Nous avons récupéré le domaine des Fous du Démon, j'ai nommé un de mes hommes pour remettre tout en ordre, Keith surnommé encore le nettoyeur m'a semblé le plus adapté pour gérer cette situation. Il a pour mission de mettre les hommes et les brebis qui restent sous ses ordres et de redonner une nouvelle allure à ce baraquement pourri. S'il remplit correctement sa fonction, je le nommerais à la tête de ce chapitre. C'est dire tous les enjeux que cette tâche comporte.

J'ai quitté Ange ce matin à mon grand regret, je ne sais pas ce qu'il se passe dans ma tête, c'est le foutoir complet. Je n'ai jamais eu un tel comportement de guimauve. Je ne me reconnais pas moi-même. Où cela va-t-il me mener ? Combien de temps cela va-t-il durer ? Mais surtout comment peut elle me pardonner les souffrances que je lui ai faites endurer ? J'en suis là dans mes réflexions, boxant le sac de frappe à coups de pieds et de poings, lorsque mon père pénètre dans la salle de sport.

— Prés !

— Oui Doc ?

— Tu peux t'arrêter quelques secondes de martyriser ce sac, je voudrais te parler.

Je suis en nage. Je porte un jogging avec des baskets mais je suis torse nu. Je récupère donc la serviette posée sur le banc puis m'essuie le visage en revenant vers mon père.

— Que se passe t'il ?

— C'est à toi de me le dire.

— Comment ça, je ne comprends pas ?

— Où tu fais semblant de ne pas comprendre.

— Arrête de jouer au chat et à la souris, dis moi les choses franchement, tu sais que je déteste qu'on tourne autour du pot !

— Très bien, si tu veux la jouer comme ça, me dit-il en rebroussant chemin.

— P'pa merde ! Parle-moi ! Qu'est ce que je dois comprendre, je ne te suis pas du tout !

Il revient alors vers moi.

— Depuis que tu es à la tête de ce club, tu n'as jamais disparu sans avertir qui que ce soit. La dernière fois que tu n'es pas rentré, un de nos hommes était mort et toi, tu étais à la limite. Ne t'est il pas venu à l'esprit que nous allions passer une nuit blanche dans l'attente de ton retour ?

— Pourquoi vous ne m'avez pas appelé ?

— On l'a fait mais tu n'as jamais décroché !

— Quoi ?

Je vais chercher mon portable posé sur le banc puis regarde mon journal d'appel. Cinquante appels en absence.

— Bon sang, j'suis désolé, il était sur le mode silence, je ne sais pas comment j'ai pu oublier de le remettre en route. Mais Le Nerd aurait très bien pu me localiser comme la dernière fois !

— Il a fini par le faire à quatre heures du matin samedi matin et sous mes ordres. On a découvert que tu étais dans un appartement. Son appartement, si tu vois ce que je veux dire.

— Laisse-moi t'expliquer ok.

— Non ! Tu fais ce que tu veux dans ta vie privée mais il ne faut pas qu'elle est un impact sur ce club ! me dit-il en colère.

— Mais...

— ... je ne veux rien savoir ! me fait il en partant vers la sortie.

— Elle a été agressée vendredi soir par son ex !

Les Serviteurs du DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant