« J'ai passé bien des nuits sans dormir, bien des jours sans m'asseoir. On est fou, on est ivre, on est heureux de s'être endormi dans la fange* et de se réveiller dans les cieux. » George Sand.
Sean,
Depuis ma visite faite au garage, j'étais resté dans les parages pensant lui parler en tête à tête. Je n'ai pas voulu insister lorsque l'on m'a demandé de partir, mais j'avais une idée bien précise en tête. Je devais absolument lui parler, lui expliquer.
Puis lorsque je l'ai vu sortir, je n'ai pas eu le courage. Je l'ai laissé prendre de l'avance pour pouvoir récupérer ma moto que j'avais garé un peu plus loin, pour que personne ne la voit. C'est quand j'ai entendu sa voix soudain anxieuse, lorsqu'elle s'est demandée qui était là, que j'ai compris que quelque chose n'était pas normal, j'ai accéléré le pas mais j'ai vu qu'elle connaissait le type, leur conversation était houleuse mais rien de bien méchant, jusqu'à ce qu'elle lui pète dans les burnes. Ouch ! Là, je dois dire que j'ai eu mal pour lui, par contre la réaction de ce dernier a fait remonter mes démons. Le premier coup qu'il a porté m'a fait sortir de ma réserve, je me suis précipité vers lui mais le deuxième coup qu'elle a reçu m'a fait rugir de colère. J'ai cru que j'allais le tuer ! Je me suis arrêté à temps mais je pense qu'il ne pourra pas trop montrer sa face de rat au boulot, s'il travaille demain.
Ce sauvetage m'a permis de l'approcher, j'ai vu là l'opportunité de recommencer tout à zéro, comme je me l'étais imaginé, me répétant maintes fois le scénario dans ma tête, ou du moins essayé. Lorsqu'elle a refusé mon aide, j'ai senti mon cœur se briser pour la seconde fois. Elle me devenait vraiment inaccessible. Je ne sais pas ce qu'elle a réveillé en moi, je ne peux pas encore l'expliquer, tout est confus dans mon esprit. Je n'ai jamais ressenti cette chose qui me fourmille dans le ventre, qui augmente mon palpitant. Je ne saurais l'analyser.
Être chez elle en ce moment, à quelques pas de son corps, me rend bizarre. J'entends le jet de la douche se déverser sur son corps, je l'imagine appuyée contre la faïence, se réchauffant sous une pluie d'eau chaude. Jusqu'à ce que je l'entende. Elle chante, pour mon plus grand bonheur elle chante, un frisson glacé me parcoure tout le corps, une chair de poule qui me fait dresser les poils. Il ne m'en faut pas plus pour me décider. Demain sera un autre jour, il faut que je vive chaque seconde de ce bonheur qui je suis sûr est à ma portée.
Je me déloque rapidement, laissant choir à mes pieds tous mes vêtements, puis nu comme un vers, je prends la direction de la mélodie que j'entends.
Lorsque j'ouvre la porte, un brouillard de vapeur m'accueille. Elle est comme je le pensais, ses mains sont en appui sur le carrelage, elle laisse l'eau asperger son corps. Je me rapproche d'elle, je sais qu'elle m'a senti, la chair de poule vient également de recouvrir son corps, son chant s'est tu. Je viens me coller contre elle, sans qu'elle n'exprime la surprise. Qu'est ce que je disais, elle m'a repéré avant que je ne la touche.
Je viens passer mes mains autour de sa taille, caressant son ventre. Elle se redresse, penche la tête en arrière pour prendre appui sur mon épaule. Je remonte mes mains vers sa poitrine que j'englobe, je viens ensuite titiller les pointes dressées de ses seins. Elle halète, provoquant mon érection contre son dos. J'embrasse son cou, puis son épaule puis remonte vers son oreille.
— Tu es tellement belle, chuchoté-je.
Je déplace une de mes mains vers son intimité, elle colle son derrière contre moi, me donnant un accès plus facile. J'écarte ses lèvres pour trouver la petite boule gorgée de plaisir. Je tournois autour, provoquant un afflux de cyprine. Je l'étale sur son sexe puis insère un doigt dans son antre. Elle se raidit alors, notre bulle vient d'exploser. Elle se détache de mon corps, se retournant pour me faire face.
— Pardon ! Oh pardon ! Je suis désolée... je ...
Je sais ce qu'il s'est passé dans sa tête, lorsque derrière ses paupières ce même geste, fait par un enfoiré, est venu remuer un cauchemar qu'elle pensait enfouie.
— Ne le sois pas ma belle, ne le sois pas.
— J'aurais tellement voulu... enfin...
— En es-tu sûre ? Le veux tu vraiment ?
— Oh oui, j'aimerai tellement effacer ce souvenir douloureux. Tu sais Paco m'a ...
— Je sais, mon père m'a expliqué.
Elle baisse le regard et au milieu de la pluie chaude, je vois une larme s'échapper.
— Non, ne le laisse pas envahir tes pensées, ne le laisse pas gagner. Tu es plus forte que tu le crois. Regarde-moi. Regarde-moi, Ange.
Elle finit par relevé son visage vers moi.
— Tu me fais confiance ?
Elle hoche la tête. Je coupe l'eau puis me saisis de la serviette posée sur le radiateur. Je viens entourer son corps pour la sécher. Je finis par essuyer également le mien. Je lui prends la main.
— Montre-moi ta chambre.
Ce qu'elle fait d'un mouvement de menton, m'indiquant qu'elle est derrière le mur de la salle d'eau. Je nous sors de la pièce pour l'emmener vers son lit. Je retire la serviette que je lui avais posée sur les épaules, puis la fait reculer jusqu'à ce que ses genoux touchent le matelas.
— Allonge toi ma belle.
Elle s'exécute, je viens alors recouvrir son corps du mien. Je viens butiner ses lèvres puis je passe la barrière de ses dents, jouant vers le bout de sa langue. Elle s'ouvre un peu plus à moi, je fonds sur cette opportunité qui m'est donné. J'enroule ma langue autour de la sienne, notre baiser sage devient déchainé, une urgence de pouvoir se goûter, se découvrir. J'entends mon cœur battre la chamade, on dirait un concert de tambours. Des millions de papillons prennent possession de mon ventre, une chaleur envahit mon corps. Je suis en suspension au-dessus de sien, ne voulant pas l'écraser de mon poids. Je prends la décision de la mettre au-dessus de moi, pour qu'elle puisse se sentir décisionnaire de ce qu'il va suivre, je veux qu'elle prenne les rênes de notre corps à corps, qu'elle décide si elle veut poursuivre notre chevauchée.
Elle me fixe comprenant sans que je parle, le choix que je lui laisse. Quelques secondes s'écoulent avant qu'elle ne prenne sa décision. Je la vois alors se pencher vers sa table de nuit, pour se saisir dans son tiroir d'un étui argenté, qu'elle déchire entre ses dents. Son choix est fait, j'en suis ravi. Je la laisse couvrir mon phallus en tension maximum. Elle se soulève légèrement prenant appui contre ma poitrine, elle dirige ensuite ma verge vers son entrée puis vient coulisser dessus, en fermant les yeux. Moi, je ne peux que l'admirer. Je ne veux rien manquer de cette première fois au cas où elle déciderait que c'est la dernière. Elle mord sa lèvre inférieur, profitant des multiples sensations qui habitent son corps. Je vois qu'elle ouvre la bouche pour prendre une profonde inspiration lorsqu'elle s'enfonce au plus profond de son antre. Elle rouvre ses yeux me fixant, je lui souris. J'ai peut-être l'air con mais je kiffe ce moment. S'il est un paradis sur terre, c'est celui-ci que je veux à jamais, niché en elle, au chaud. Elle commence à faire de petits mouvements maladroits, montant et descendant. Sa peau se recouvre de frissons de plaisir.
— Veux tu que je prenne la main ?
Toujours lui laisser le choix, toujours lui demander son avis pour ne pas la faire fuir.
— Oui, me fait elle dans un souffle.
Lentement, j'abaisse son corps contre le mien, puis je la fais rouler, reprenant ma place au-dessus d'elle, je suis de nouveau en appui sur mes mains. Je commence alors à faire des mouvements avec mon bassin, coulissant en elle. Profitant de cette chaleur qui m'englobe. Quelques minutes s'écoulent avant qu'elle ne vienne entourer de ses jambes mes hanches, me demandant plus d'action, plus de profondeur.
— Vas y mon diable, fais moi oublier ce passé qui me ronge, me susurre t'elle.
Lexique :
*La fange : Littéraire
1. Boue presque liquide ; vase, bourbier.
2. Ce qui souille moralement, socialement : Vivre dans la fange.
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Les Serviteurs du Diable
Ficção GeralS'il est vrai que notre destin est déjà tout tracé, lorsque nous posons un pied sur cette terre, alors le mien a dû être écrit en lettres de sang. Angeline, c'est le prénom que l'on m'a donné, son diminutif m'est souvent octroyé, Ange. Drôle de surn...