"Au malheureux le sommeil est doux, mais terrible est le réveil !" Pamphile Le May
Angeline,
J'entends parler sans en comprendre les mots. J'ai l'impression d'être dans un brouillard. J'ai mal à la tête. Je finis par ouvrir les yeux lorsque je sens une présence à mes côtés.
— Oui suis-je ? dis je à l'infirmière qui vient ouvrir un peu plus le goutte à goutte de ma perfusion.
— En sécurité, me sourit-elle.
En effet, j'ai dû être amenée dans un hôpital mais je ne sais pas comment j'ai pu atterrir ici. Je n'en ai aucun souvenir. La dernière fois que j'étais consciente, j'étais sur un lit et j'avais sur le corps, le poids de ce porc qui ...
Je me soulève rapidement, me basculant sur le côté pour vomir sur le sol. L'infirmière a juste eu le temps de se reculer.
— Oh pardon, pardon, dis je gênée et faible, tellement faible que je retombe sur mon oreiller.
— Ne vous inquiétez pas Mademoiselle, je vais aller chercher ce qu'il faut pour nettoyer. J'en profiterais pour avertir le médecin de votre réveil, ainsi il pourra venir vous voir.
— Merci beaucoup.
Je la vois disparaitre. J'en profite donc pour observer l'endroit où je me trouve. Je vois que le rideau derrière lequel elle est partie sert à séparer une pièce. En regardant vers le plafond, cela me donne l'impression que cette dernière est grande. J'entends d'ailleurs des voix d'hommes. Où suis-je ? Aux urgences ? Oui bien entendu, c'est le même genre de rideau qu'il y a dans les urgences pour séparer les divers patients.
J'entends de nouveau des pas venir dans ma direction, lorsque mon regard se porte sur mon visiteur, c'est le choc. Je me redresse immédiatement, balayant le drap qui me recouvre. Mon cœur s'est emballé, ma respiration s'est accélérée. Je suis à présent terrifiée.
— Non ma belle ! N'ai pas peur, je ne te ferais pas de mal, tout est fini maintenant, je t'en fais la promesse !
Comment ça tout est fini ? Que baragouine t'il ? C'est encore un piège c'est ça ? Je regarde affolée les alentours, cherchant qui va me sauter de nouveau dessus.
— Mina, appelle t'il. Ne bouge pas mon enfant, je te promets que je ne te ferais rien.
— Oui Doc ? répond l'infirmière qui était à mes côtés quelques secondes plus tôt.
— Peux-tu expliquer à cette jeune femme que nous ne lui ferons aucun mal ?
Comme si j'allais croire une inconnue.
— Tu penses qu'elle me croira plus que toi ? rit elle.
— Mina, ce n'est vraiment pas le moment de plaisanter, tu ne vois pas qu'elle est terrorisée ?
— Pardon Mademoiselle, c'est vrai excusez-moi. Je comprends que vous ayez des craintes vu la dernière rencontre que vous avez eu avec ce bon vieux doc !
— Un peu de respect, je ne suis pas si vieux que ça !
— Un peu tout de même, rit elle.
— Je te signale que nous n'avons que sept ans d'écart.
— C'est ce que je dis, un vieux.
La bonhommie qu'elle dégage me met, je ne sais pas pourquoi, en confiance. Je me détends légèrement mais reste quand même aux aguets.
— Vous n'avez pas à vous inquiéter Mademoiselle, notre Président s'est pris une remontée de bretelles pour vous avoir utilisé comme monnaie d'échange, d'où votre retour parmi nous. Vous auriez vu ! fait-elle en reprenant un ton sérieux, tous ses hommes étaient en colère contre lui. Normalement vous n'auriez jamais dû partir avec ce type mais le Prés était tellement...
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Les Serviteurs du Diable
General FictionS'il est vrai que notre destin est déjà tout tracé, lorsque nous posons un pied sur cette terre, alors le mien a dû être écrit en lettres de sang. Angeline, c'est le prénom que l'on m'a donné, son diminutif m'est souvent octroyé, Ange. Drôle de surn...