Chapitre 16

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« Tout vient à point, à qui sait attendre. »

Sean,

Je l'ai regardé partir, sans lui parler, sans l'approcher. Qu'aurais je pu lui dire de toute façon ? N'en ai-je pas assez fait ? N'ai-je pas bousillé sa vie ? Son sommeil ? Je suis passé toutes les nuits, lui rendre visite à l'hosto. Je l'ai regardé dormir pendant plusieurs minutes, assis sur cette chaise, au bout de son lit. Je l'ai vu s'agiter, pleurer dans ce qui semblait être des cauchemars. En étais-je la cause ? Est-ce mon image qui peuplait ses pensées ? Qui lui provoquait cette souffrance marquant son joli visage ? Il fallait mieux que je reste à l'écart.

Mon père ayant décidé de son départ après sa remise sur pied, j'ai préféré attendre pour m'occuper de mes prisonniers mais maintenant l'heure est venue.

— Mitch, Keith apportez moi la pourriture qui a tué mon frère. Menez le en salle d'interrogatoire ! dis je en passant dans le salon où mes hommes sont en train de jouer au billard, deux brebis collées à leur basque.

Ils déposent leur queue de billard puis partent en direction de la cave pendant que je traverse la cour vers le hangar. Celui-ci abrite non seulement nos motos mais également deux autres pièces. Une salle de sport, avec bancs de musculations, sacs de frappe, tapis de course et bien d'autres objets de torture pour le corps, mais il possède également un ring, sur le côté gauche. L'autre pièce qui jouxte celle-ci est notre salle d'interrogatoire. Son sol est peint en gris, avec en partant des quatre coins du mur, une légère pente se croisant au milieu pour arriver à une grille d'évacuation. Je vous laisse imaginer à quoi peut servir une bouche d'évacuation en plein milieu d'une pièce. Un grand établi longe le mur de gauche, divers outils sont suspendus au mur. On peut y trouver des scies à métaux, des tournevis, des marteaux, des tenailles et bien d'autres choses encore. Au plafond, au centre, un anneau maintenant une chaine, chaine qui passe dans un palan, cela permettant de la montée ou de la descendre. Juste en dessous de cette chaine, une chaise en fer avec accoudoirs. Autour de chaque accoudoir ainsi que sur les pieds à l'avant, des sangles en cuir avec attaches.

J'entends la porte s'ouvrir sous les gémissements de mon prisonnier. Il n'a pas belle allure, sa jambe s'est infectée, gangrénée suite à la balle que je lui ai logée dans le genou. De plus, son séjour dans ma cave ne lui a apporté aucune substance pouvant enrailler les douleurs qui l'ont saisies, lorsque le manque de coke s'est fait sentir, provoquant chez lui des cris de colère puis de désespoir. Il est pâle et transpirant, je pense qu'il était temps de s'occuper de lui sinon l'infection aurait fait son œuvre à mon plus grand désarroi.

— Content de te revoir sale pourriture. Tu permets que je t'appelle comme ça, au vu de l'odeur que tu dégages.

Mes hommes l'assoient sur la chaise puis commencent à lui attacher les poignets, poursuivant vers ses jambes.

— Non, laissez moi celle pourrie, fais je.

Malgré son état plus que lamentable et sa tête pendant vers l'avant, ce dernier relève ses yeux horrifiés vers moi, se demandant quel va être son calvaire.

Je me dirige d'un pas nonchalant vers l'établi et me saisis de la scie à métaux.

— Je pense qu'il faut neutraliser la gangrène, pour se faire il faut amputer, dis je calmement.

— Non... non... pitié non...

— As-tu eu pitié de mon frère ?

— On... était ... en guerre... bordel ! Ç'aurait pu être moi !

Je vois qu'il lui reste encore un peu de vie.

— Il aurait mieux valu que ce soit toi, crois moi. Mais passons, outre le fait que tu es tué mon frère d'une balle dans le dos, comme le pourri que tu es, j'ai aussi appris que tu avais tué ton père ?

Les Serviteurs du DiableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant