Chapitre 15 Vipter

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Je me réveille ce matin avec cette sensation de déjà vu, je me tourne, et les draps à côté de moi sont froids. Je sais qu'il est inutile de la chercher, elle est partie. Les larmes qu'elle a versées pendant que nous faisions l'amour voulaient tout dire. Elle me quitte encore une fois.

Mais pourquoi ?

De quoi a-t-elle peur pour fuir ainsi ?

Cette fois-ci, je ne la laisserai pas faire. Il y a Amalia maintenant, et ça change tout. Elle ne peut pas me la retirer encore une fois. Je m'habille et cherche mon téléphone pour appeler Maria, qui se trouve chez Spank.

— Allô ?

— Maria, c'est Vipter. Vous n'avez pas vu Séléna. Je ne l'ai pas vue depuis hier soir. Elle ne serait pas passée voir Amalia ?

— No, Señor Vipter, elle doit la récupérer cet après-midi.

— Très bien, quand elle viendra la chercher, pourriez-vous m'appeler ?

— Señor Vipter, est-il arrivé quelque chose à Señorita Séléna ?

— Non, tout va bien.

— Empêchez-la de faire une bêtise. Si elle retourne là- bas, elle y laissera la vie. Je suis sûr que vous l'aimez malgré la rancœur de son départ, mais là-bas, les gens ne l'aiment pas. Ils la tueront.

— Maria, qu'est ce que vous ne me dites pas ?

— Señor Vipter, protéger votre famille de ces gens.

Mon intuition me dit d'aller chercher ma fille chez mon ami, alors je lui réponds :

— Maria, j'arrive pour récupérer Amalia, ne bougez pas.

Je descends et prends les clés de ma moto sur la table du salon lorsque je vois deux enveloppes posées en évidence, l'une portant mon prénom et l'autre celui d'Amalia. J'ouvre la mienne.

Mon amour, Andreas,

Il y a sept ans, lorsque j'ai choisi de m'éloigner de toi sans te dire adieu, je suis consciente que cela t'a laissé des cicatrices profondes. Cette fois-ci, je souhaite que tu ne gardes pas en toi cette rancœur qui te ronge et t'empêche d'avancer. J'ai dû partir, comme il y a sept ans, c'est nécessaire pour assurer ta protection, celle de ton club et de tes frères. Cependant, cette fois-ci, je te confie mon trésor, ma source de lumière, Amalia. Les personnes à mes trousses sont prêtes à tout pour que je suive leurs règles, y compris à menacer ceux qui me sont chers. Je veux que tu vives, que tu connaisses le bonheur que tu mérites tant. Ainsi, je vais me plier à leurs exigences. Tu m'as appris à vivre, à explorer mes rêves, mais je ne peux rivaliser avec eux, pas plus que toi. Pense à notre fille, survis. Ne me cherche pas, car c'est un choix que j'ai fait. Même s'il te déplaît, j'ai décidé de sacrifier ma liberté pour toi et Amalia. Mon amour pour toi est d'une intensité inimaginable. La vie que je partage avec toi me comble de bonheur. Grâce à toi, je me sens vivante, je t'aime bien au-delà de ce que j'aurais pu imaginer. Tu es l'homme que j'ai tant espéré, mais ma vie n'a jamais été véritablement la mienne. Alors, accepte ces adieux, et ne pars pas à ma recherche. Assure-toi d'être heureux dans ta vie.

Ton ange, Séléna

PS : Peux-tu donner à notre fille son enveloppe où je lui explique pourquoi je suis partie sans lui dire au revoir ? Tu trouveras un pendentif dans cette enveloppe que je voudrais que tu lui remettes à ses seize ans.

La fureur m'envahit, une fois de plus, elle décide pour moi, abandonnant cette fois notre fille. Mais qui sont ces individus qu'elle craint tant, et contre lesquels nous ne pouvons pas lutter ? Maria doit en savoir plus et elle va parler. Je range précieusement l'enveloppe dans mon cuir et sors de chez moi. Tout au long du trajet, les mots de sa lettre tournent en boucle dans ma tête. Elle souhaite que je sois heureux, mais comment puis-je l'être sans elle ? Depuis son retour, j'ai eu du mal à faire la paix avec le passé, mais je sais que c'est elle ma raison de vivre.

HELL'S EAGLES Reviens moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant