Chapitre 5 Vipter

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Je n'ai pas immédiatement saisi ce qui se déroulait devant moi. Cette magnifique petite fille de six ans, aux cheveux noir corbeau et à la peau caramel, qui m'appellait papa, cela semblait irréel. Cependant, lorsque j'ai croisé ses yeux, d'un bleu profond identique aux miens, j'ai su instantanément qu'elle ne mentait pas. Je suis bien son père.

Putain, je suis son père !

Elle est partie sans me donner de nouvelles durant toutes ces années, emportant avec elle mon enfant. Le monde que je lui offrais en devenant ma régulière, le détestait-elle à ce point pour m'avoir évincé de la vie de ma fille ?

La colère monte en moi, et je reste là comme un con, impuissant, à observer mes frères s'activer autour de moi pour emmener Séléna dans le Bunker. Ambre demande à Apo d'emmener la petite chez eux, dans leur chalet nouvellement construit non loin de là. La petite s'approche de moi et demande d'une voix timide :

— Papa, comment va maman ? Elle ne va pas mourir ?

Je m'accroupis à sa hauteur et lui réponds d'une voix aussi calme que possible malgré la colère qui grandit en moi :

— Nous allons tout faire pour aider ta maman. Ambre va bien s'occuper d'elle, je te le promets.

— Alors, tu viens avec moi ? J'ai peur sans ma maman, me dit-elle d'une voix chevrotante.

— Je ne peux pas pour le moment, mais dès que j'ai fini ici, je viens te retrouver. Il faut que tu me parles de toi, dis-je en terminant avec un sourire.

Elle hoche la tête et part avec Apo, en lui tenant la main.

Quand je regarde autour de moi, il n'y a déjà plus personne, alors je laisse éclater la colère qui me consume depuis toutes ces années. Tout en hurlant, je soulève et balance tout ce qui me tombe sous la main. À bout de force après quinze minutes, je me laisse tomber au sol, essoufflé. C'est à ce moment-là qu'une main se pose sur mon épaule, celle de mon meilleur ami, Spank. Je me relève avec son soutien, et il me serre dans ses bras, avant de me relâcher il me donne une tape sur l'épaule. À ce moment précis, mes larmes commencent à couler, incontrôlables. Il me tape dans le dos et déclare :

— Nous sommes là pour toi mon frère. On va comprendre ce qui s'est passé, je ne la laisserai plus te faire du mal. Il est hors de question que tu sombres dans la dépression comme autrefois. Tu as une fille maintenant, tu dois t'en occuper.

Je me recule, essuie rageusement mes larmes et lui dit avec de la colère dans la voix :

— La revoir m'a fait un choc, tout le passé a ressurgi, le bon comme le mauvais. Mais le mauvais l'emporte toujours. Savoir qu'elle m'a privé des premières années de ma fille me rend encore plus fou de rage contre elle. Je ne veux plus la voir, elle n'existe plus à mes yeux. Je vais tout faire pour rattraper le temps perdu avec ma fille, c'est la seule chose qui compte.

Il me regarde droit dans les yeux et me demande :

— Nous ne savons rien de ce qui s'est passé durant ces sept ans. Je veux savoir si le club décide de la protéger, es-tu avec moi ?

— Si le club veut la protéger, je respecterai ton choix, comme toujours.

— Il n'y a donc plus de sentiments entre vous ?

— Il n'y a plus rien, depuis le jour où elle a décidé de disparaître.

Il hoche la tête et me dit calmement :

— Je vais voir comment ça se passe à l'intérieur. Profites-en pour rejoindre ta magnifique fille à la maison, elle te ressemble tellement. Je t'appelle pour te donner des nouvelles quand j'en saurais plus.

HELL'S EAGLES Reviens moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant