Chapitre 27

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Le soleil n'est pas encore levé, je suis toujours dans mon bureau. Aucune nouvelle de Vipter depuis ce matin, juste un putain de SMS pour dire qu'il partait seul en mission. Une de ces missions où il tente de rallier nos alliés à notre guerre contre le cartel. Mais bordel, quelque chose ne tourne pas rond. Vipter silencieux aussi longtemps, ce n'est pas normal, et ça me bouffe les tripes.

Alors que je m'apprête à m'occuper des affaires du jour, la porte de mon bureau s'ouvre brutalement. Je lève les yeux, et je vois Amalia. La gamine de Vipter, à peine sept piges, debout avec les larmes qui coulent sur ses joues. Elle a l'air déterminé, bien plus que ce que son âge devrait permettre.

— Amalia ? Qu'est-ce que tu fous ici à cette heure ? Je demande, les sourcils froncés.

Elle s'approche, tremblante, tenant une lettre chiffonnée dans sa main. Elle me la tend, les yeux rougis.

— C'est de la part de maman, dit-elle d'une voix brisée. Ils ont pris papa... Et maman... Elle m'a dit que les Hell's sont ma famille et qu'ils me protégeront toujours.

Je prends la lettre, et serre Amalia contre moi. Je sens que ce que je vais lire ne va pas me plaire. C'est l'écriture de Séléna, sans aucun doute. J'ouvre la lettre, et les mots me glacent le sang. Elle fait ses adieux à sa fille, lui disant qu'elle et Vipter l'aiment, et que désormais, c'est nous, les Hell's Eagles, qui sommes sa famille.

Je lève les yeux vers Amalia. Elle pleure encore, mais ses yeux sont aussi durs que ceux d'un adulte.

— Tonton Jackson... Spank... Tu dois les ramener... Et tuer ceux qui leur ont fait du mal. Même mon grand-père s'il le faut.

— Ma puce, ton grand-père est déjà mort, Diego, ce fils de pute, l'a buté.

Elle me fixe droit dans les yeux sans se soucier de mon langage et me répond sans plus aucun sanglot dans la voix :

— Tant mieux, Il faisait du mal à maman. Et Diego... je le déteste. Il n'aime pas maman, et il cherchait tout le temps à la coincer pour lui faire du mal quand personne ne le voyait, mais moi, je le voyais. C'est moi qui ai prévenu Maria pour qu'elle nous amène ici quand maman ne bougeait plus. Alors, promets-moi de le tuer lui aussi.

Un frisson me traverse. Cette gamine... Elle a à peine sept ans, et elle a déjà le feu des bikers dans les veines. Elle est faite pour ça, pas de doute.

— T'en fais pas, ma puce, je dis en me levant. On va les retrouver. Je te le promets. Et Diego... ne sera plus un problème.

Je prends mon téléphone, et commence à appeler tout mon réseau. En quelques minutes, tout le monde est en alerte. Nous n'avons plus une seconde à perdre.

C'est à ce moment que mon téléphone sonne. Un numéro que je ne connais pas apparaît à l'écran.

— Allô ?

— Spank, le président des Hell's Eagles ?

—Oui, c'est moi et vous êtes ?

— Antonio, le frère de Séléna. Ma sœur est à l'hacienda familiale, dans une maison isolée, chez Diego. Il a renversé le cartel, et des hommes venus d'un club de motards que je ne connais pas tiennent toute l'hacienda. Je ne peux pas m'en approcher sans risquer de me faire buter. J'ai des alliés, mais ils ne peuvent pas intervenir tout de suite. C'est trop risqué.

Je sens que la situation est merdique, mais je sais qu'avec un plan en béton, on peut s'en sortir sans pertes de notre côté. Et Diego va regretter d'être né.

Je raccroche et immédiatement, je convoque tout le monde pour une messe exceptionnelle dans la demi-heure, pas de temps à perdre. Avant de commencer, je fais appel à tous nos alliés, leur expliquant la situation. On va avoir besoin de renforts.

HELL'S EAGLES Reviens moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant