HELL'S EAGLES Reviens moi

Chapitre 20 Vipter

Pendant tout le trajet de retour, le contact de Séléna contre moi me rendait fou. J'aurais voulu la prendre là, au bord de la route, sur ma moto, mais mes frères étaient impatients de rentrer au club, pour retrouver soit leur régulière comme Spank, soit une compagnie pour la nuit avec des brebis.

Une fois arrivés au club, j'avais besoin d'être seul avec Séléna. Je lui demande de rester sur la moto pendant que je me dirige vers mon président :

— Spank, je ne pourrai jamais assez te remercier pour ce que le club et toi avez fait ces derniers jours.

Il me donne une accolade et me répond :

— Nous sommes tous là les uns pour les autres. Tu peux toujours compter sur nous, et je sais que c'est réciproque.

Je me tourne vers ma moto où Séléna m'attend et je lui dis :

— Nous devons discuter, nous retrouver. Est-ce qu'Ambre peut encore garder Amalia jusqu'à demain et je ramène ma femme à la maison ?

— Prends tout le temps dont tu as besoin. Ambre prévoit une fête pour son retour dans les jours à venir.

Il part en direction du bunker, puis se tourne vers moi :

— Hey, Vipter, garde ton téléphone à portée de main. Je suis sûr que ce n'est que le début. Ils nous ont laissés partir trop vite, alors je mets tout le monde en alerte dès ce soir.

J'acquiesce et me dirige vers ma moto.

— Est-ce qu'Amalia nous attend à la maison ? Demanda Séléna, les traits tirés par la fatigue.

— Mon ange, nous devons discuter. Ambre va la garder encore un peu, mais nous la retrouverons le plus vite possible.

Je nous conduis directement chez moi, Séléna ne dit rien et se laisse entraîner à l'intérieur. Je prépare rapidement des macaronis au fromage et nous les mangeons sans un mot, mais le silence n'est pas pesant. Sa simple présence à mes côtés me suffit à apaiser ce vide que j'ai ressenti pendant toutes ces années. Après avoir fini, je débarrasse la table et l'entraîne dans la salle de bain. Je la déshabille et fais couler l'eau de la douche, je la sens se tendre quand elle se retrouve nue face à moi. Nous ne ferons rien ce soir tant que nous n'avons pas parlé des blessures du passé. Nous devons avancer sans tomber dans le piège de régler tout par le sexe.

Pendant que je me déshabille devant elle, je lui dis :

— Nous allons prendre une douche et aller nous coucher. Demain, nous parlerons, mais je ne te toucherai pas tant que nous n'avons pas tout mis au clair.

Elle se détend, mais garde ses mains devant elle comme pour se cacher.

— Ne te cache pas, je te connais par cœur, le moindre grain de beauté, la moindre cicatrice, ton corps n'a plus de secret pour moi.

— Andreas, mon corps a changé. C'est vrai, je n'ai gardé aucun kilo après ma grossesse et je cours toujours beaucoup, mais mes hanches sont devenues plus larges et l'allaitement a rendu mes seins moins fermes. Je ne suis plus la jeune fille de dix-huit ans que tu as connue.

Si elle savait à quel point je me fiche que son corps ait changé. C'est son tempérament de feu qui m'a d'abord séduit, la gentillesse que l'on peut lire dans ses yeux. Bien sûr, en plus de tout cela, c'est une belle femme, mais la beauté ne fait pas tout.

— Tu as porté notre fille, et tu porteras encore nos enfants. Ton corps deviendra encore plus magnifique et je le chérirai tous les jours pour cela.

Sans attendre qu'elle me réponde, je l'embrasse tendrement et l'entraîne avec moi sous la douche. Je prends le temps de lui laver les cheveux, massant son cuir chevelu avec tendresse. Quand ses cheveux sont rincés, je saisis un gant et y applique du gel douche, savonnant chaque partie de son corps avec précaution, comme s'il était une œuvre d'art à chérir. Une fois terminé, je l'enveloppe dans une grande serviette moelleuse et nous retournons dans la chambre. Je lui propose l'un de mes t-shirts pour la nuit, et elle se glisse doucement sous les draps. Sans un mot, elle vient se blottir dans mes bras. Très vite, son souffle devient régulier et je m'abandonne à une nuit bien méritée.