Chapitre 9 Séléna

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Sept ans plus tôt

Durant les semaines qui suivent, Vipter me harcèle pour obtenir un rendez-vous avec moi. À chaque fois que je suis sur le stand de tir, il est là, ou il vient m'apporter mon déjeuner sur mon lieu de travail pour partager un repas avec moi, mais je ne lui fais jamais cette faveur. Un soir, après une journée bien remplie, lasse de résister, j'accepte qu'il m'emmène dîner au restaurant. Vipter se comporte en véritable gentleman, sans une parole déplacée ni le moindre geste inapproprié, même si, secrètement, j'aurais espéré qu'il m'embrasse comme la première fois. Cette cour dure encore plusieurs semaines, entrecoupée de ses absences liées aux affaires du club, dont je ne sais que peu de choses pour le moment, mais je ne m'en préoccupe pas.

Ce matin, il vient me chercher pour une balade à moto avec tout le club. Je suis stressée à l'idée de rencontrer ses amis et d'être enfin présentée au club. Je veux faire bonne impression, je souhaite que tout se passe bien dans ma nouvelle vie. J'ai enfilé un jean avec des baskets, un simple t-shirt blanc, et une veste en cuir que je me suis récemment procurée pour pouvoir faire de la moto avec lui.

Quand il arrive devant chez moi, je descends immédiatement de mon appartement, n'étant pas très à l'aise avec l'idée qu'il entre chez moi et y découvre l'insalubrité de mon logement le seul que j'ai trouvé avec mes moyens.

Il est beau.

Il a attaché ses cheveux longs en tresse collée, a rasé les cotés très courts, presque à blanc, porte des lunettes d'aviateur sur le nez, et m'attend, adossé à sa moto, jambes tendues et croisées, en fumant une cigarette.

Je m'approche de lui timidement, il me remarque, il se lève, s'avance, et m'attrape les hanches pour que je me rapproche de lui.

— Mon ange, tu es magnifique. J'aimerais t'embrasser, je peux ?

Il me pose cette question à chaque fois comme s'il craignait de me brusquer ou de me forcer. Aujourd'hui, je ne lui donne pas de réponse ; c'est moi qui prends l'initiative et écrase mes lèvres contre les siennes. Elles sont douces et tendres, mais rapidement, il devient plus entreprenant, et sa langue commence à jouer avec la mienne.

Je me sens comme un chamallow trop près du feu, je fonds dans ses bras. Soudain, je fais quelque chose d'improbable : je gémis de plaisir. Je me recule alors subitement et rougis.

— Putain, Séléna, j'ai tellement envie de te prendre là tout de suite, que si tu me le demandais je t'allongerais sur ma moto et le ferais hurler de plaisir. Mon ange n'aie pas honte d'éprouver du plaisir, c'est naturel. Je veux y aller doucement avec toi, mais si tu veux qu'on passe à l'étape suivante, dis-le-moi. Je ne veux que ton bonheur.

Alors timidement, je lui dis :

— J'aimerais que tu m'en montres plus, mais je ne pense pas être encore prête pour que l'on couche ensemble.

Il me serre dans ses bras et chuchote à mon oreille :

— On ira au rythme que tu voudras.

Je monte sur sa moto, et nous partons à la rencontre du reste du club.

À notre arrivée au bunker, tous nous attendent. Il me fait descendre de la moto et me dit doucement :

— Mon monde ne ressemble pas au tien. Nous sommes libres, nous respectons seulement nos propres lois. Je te fais entrer dans ma famille, la seule que je respecte, et j'attends de toi que tu en fasses autant. Nous ne sommes pas des saints, souvent hors la loi, mais nous protégeons ceux qui nous sont chers, et tu en fais partie. Je t'apprécie beaucoup, Séléna, et je voudrais que tu me connaisses entièrement, et ce club fait partie de moi.

HELL'S EAGLES Reviens moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant