HELL'S EAGLES Reviens moi

Chapitre 25 Séléna

Depuis que Diego m'a appelé, une seule pensée m'obsède : sauver Vipter. C'est l'homme de ma vie, le père de ma fille. Je n'ai pas le choix, je dois tout faire pour le retrouver. Je suis la seule à pouvoir faire quelque chose, la seule à peut-être pouvoir raisonner Diego, aussi fou que cela puisse paraître.

Je sais où il se trouve. Il y a deux endroits qu'affectionne particulièrement mon ex-fiancé. Mon ancienne maison, dans l'hacienda de ma famille, mais c'est trop risqué. Trop de domestiques pourraient parler. Il reste la maison qu'il s'est fait construire au fond de la propriété, loin des regards indiscrets. Là où il faisait venir des prostituées, les enfermant afin de jouer avec elle ou de les violer sans que personne ne puisse avoir rien à dire. Il pensait que je n'en savais rien, mais Maria me parlait de ses tendances à violenter les femmes qu'il avait dans son lit. C'est là qu'il doit être.

Je profite de ce moment de calme durant la nuit pour me préparer. J'enfile une tenue noire, moulante, qui permet de me mouvoir sans bruit. Je glisse un couteau à ma ceinture, vérifie la charge de mon pistolet, m'assurant que tout est prêt. Je sais que personne ne pourra m'aider. Je dois compter uniquement sur moi-même.

Avant de partir, je m'arrête devant la porte de la chambre d'Amalia. Elle dort paisiblement, ses cheveux en désordre sur l'oreiller, son visage innocent. Une boule se forme dans ma gorge en la regardant. Je prends une feuille de papier et un stylo, puis je m'assois à son bureau. Ma main tremble légèrement alors que j'écris.

Ma chérie,

Quand tu liras cette lettre, je ne serai peut-être plus là, mais sache que tout ce que j'ai fait, je l'ai fait par amour. Mon amour pour toi, pour ton père. Je ne pouvais pas rester sans rien faire. Tu es la lumière de ma vie, la seule chose qui m'ait jamais vraiment rendue heureuse. N'oublie jamais que je t'aime, plus que tout au monde. Quoi qu'il arrive, sois forte, et souviens-toi toujours que ton père et moi, nous nous battrons toujours pour toi.

Avec tout mon amour,

Maman

PS : les Hell's Eagles seront à jamais ta famille reste avec eux, ils te protégeront.

Je plie la lettre et la glisse sous son oreiller, déposant un doux baiser sur son front avant de m'éclipser discrètement.

Je me glisse hors de sa chambre, traverse les couloirs déserts, évitant les zones de surveillance et les rondes des prospects. Quand j'atteins le garage, je repère immédiatement une moto prête à partir. C'est celle de Lynx, récemment réparée. Je sais que Spank me tuerait s'il découvrait ce que je m'apprête à faire.

J'allume la moto, espérant que le rugissement du moteur ne réveille personne. La machine vrombit sous moi, et je sent l'adrénaline monter en flèche. Sans aucune hésitation, je sors du bunker, filant à toute allure sur les routes sombres. Le vent fouette mon visage, mais je ne ralentis pas.

Pendant le trajet, les souvenirs affluent. La première fois que j'ai croisé Vipter, ce regard intense, cette force tranquille qui m'avait immédiatement rassurée. Les nuits passées ensemble, ses bras autour de moi. Je connais trop bien ce trajet, il me ramène à mes démons une chose est sûre je ne reverrai plus mon père, mais l'idée de me retrouver face à Diego et ses hommes me terrifie.

Quand j'arrive enfin à la propriété, la grande bâtisse se dresse devant moi, sombre et intimidante. Je contourne l'hacienda principale, préférant la discrétion, et me dirige directement vers la maison isolée de Diego.

Je m'approche avec précaution, évitant les caméras de sécurité que je connais par cœur. Une fenêtre à l'arrière est légèrement entrebâillée. Je m'y glisse sans bruit, atterrissant dans une petite pièce sombre.

Je progresse prudemment à travers les couloirs déserts, chaque pas résonnant doucement contre les murs de pierre. Mon cœur bat la chamade, mais je garde mon calme. Je dois rester concentrée, je sais que Diego pourrait être n'importe où. Soudain, un bruit attire mon attention, une voix basse, familière.

C'est lui.

Je m'approche de la porte entrouverte et jette un coup d'œil à l'intérieur.

Vipter est là, enchaîné à une chaise, le visage tuméfié, du sang coule de plusieurs plaies ouvertes, sa respiration est haletante. Diego se tient devant lui, un sourire sadique accroché aux lèvres et un couteau à la main.

Je ne peux pas attendre une seconde de plus. Je pousse la porte avec force et entre, mon pistolet pointé sur Diego.

— Laisse-le, Diego, ou je te jure que je te tue, dis-je, ma voix trahissant la rage qui bouillonne en moi.

Diego se retourne, surpris, mais son expression change rapidement, passant de la surprise à un sourire narquois.

— Séléna, ma belle, toujours aussi imprévisible, murmure-t-il. Tu es venue toute seule, murmure-t-il, presque avec tendresse. Comme c'est courageux... ou stupide vraiment stupide.

Il avance vers moi, toujours avec son couteau à la main, mais je ne recule pas. Je sais que c'est ma seule chance. Je serre les dents, prête à tirer.

— Lâche ton arme, sinon je t'achève, je lui crie.

Mais avant que je ne puisse réagir, quelque chose frappe mon bras. Une douleur vive éclate dans mon poignet, et mon arme tombe au sol avec fracas. Un des hommes de Diego se tient à côté de moi, un sourire cruel sur le visage. Je ne l'avais pas vu venir.

Diego s'approche lentement, prenant mon visage entre ses mains avec une douceur perverse.

Je me débats, mais ils sont trop nombreux. Plusieurs hommes de ce salaud m'attrapent et me forcent à m'agenouiller devant Diego. Vipter essaie de se redresser, mais il est trop faible, trop blessé. Diego se penche vers moi, son souffle chaud contre mon oreille.

— Tu pensais que tu pouvais me fuir, Séléna ? Que tu pouvais me voler et te sauver avec ce chien de motard ? Tu es à moi, tu l'as toujours été.

Il fait un signe de la main, et ses hommes me traînent brutalement hors de la pièce, me séparant de Vipter. Je hurle, je me débats de toutes mes forces, mais c'est inutile. Diego me soulève et m'emprisonne dans ses bras, me forçant à marcher à ses côtés.

— Tu vois, Séléna, dit-il doucement, tout en me guidant vers une pièce éloignée, je n'ai jamais voulu te faire de mal. Je voulais juste... te rappeler à quel point tu es à moi. À quel point tu m'appartiens. Et maintenant, je vais m'assurer que tu ne l'oublieras plus jamais.

Diego me pousse brutalement dans une chambre et après être entré à son tour il verrouille la porte. Il s'avance avec son sourire cruel et calculateur en enlevant lentement sa ceinture.

— Nous allons passer un moment inoubliable, ma belle. Et bientôt, tu comprendras que ton véritable destin est ici, avec moi.

La terreur m'envahit, mais au fond de moi, une flamme de détermination brûle toujours. Je ne le laisserai pas gagner. Pas cette fois.

Au moment où il se penche vers moi, je prend mon couteau qui est caché au niveau de ma ceinture, et le frappe l'atteignant au flanc. Surpris, il recule d'un pas, une expression d'incrédulité sur le visage.

— Tu vas me le payer, hurle Diego.

Du sang coule de son flanc et tache sa chemise, grandissant à vue d'œil.

Mais avant que je ne puisse l'attaquer de nouveau, ses hommes entrent en force dans la pièce. Je sais que je ne peux pas tous les affronter, mais avant que je puisse me débattre je sens que l'on m'enfonce une aiguille dans le cou et je sombre.