Chapitre 22 Séléna

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Une brise fraîche s'engouffre par la fenêtre qui est ouverte, elle apporte un instant de plénitude dans le tumulte de mon esprit. Je suis assise à la table de la cuisine, un ordinateur portable devant moi, les yeux rivés sur l'écran. Ce matin, en me réveillant, je savais que tout allait changer. J'ai fait mon choix entre le cartel et les Hell's Eagles, mais il reste mon frère là-bas, je ne sais pas encore s'il est celui de mon enfance, ma moitié, ensemble on penser que rien ne pouvait nous arriver. Quand je l'ai revu, avec notre père et Diego il avait changé, il avait l'air plus dure, sans émotion, même pour moi.

Il reste cette interrogation me suivra-t-il après la chute du cartel ou au contraire sera-t-il contre moi ?

Le cartel doit être décimé si je veux continuer à vivre enfin ma vie, mon frère ne sait pas l'enfer que j'ai pu vivre avec notre père et Diego. Je voudrais qu'il parte vivre sa vie comme il y a dix ans.

Vipter descend et me rejoindre dans la cuisine, il se prépare un café qu'il dépose sur la table, et me soulève pour que je vienne m'asseoir sur ses genoux.

— Tout va bien ? Me demande-t-il en me caressant le dos.

Je relève la tête et lui offre un faible sourire. Je sais que je dois le faire, mais il reste mon frère, et je ne sais pas comment lui dire.

— Tu sais que tu n'es pas obligée. On en a déjà parlé, on peut trouver une autre solution.

Il sait, tout comme moi, que le cartel est plus fort, plus nombreux, et que c'est grâce à l'argent qu'ils peuvent avoir autant de ressources. C'est donc notre seule chance.

— Non, Andreas. C'est la seule façon d'en finir. Il faut que je le fasse, pour nous, pour Amalia. Si on coupe leurs fonds, ils seront affaiblis. Et peut-être qu'Antonio pourra s'en sortir aussi.

Il hoche la tête, me serrant un peu plus fort.

— D'accord. Mais sache que je suis là, quoi qu'il arrive.

Je prends une profonde inspiration et me concentre sur l'écran. Nous devons rejoindre Trackers au bunker, son installation nous permettra d'établir des connexions sécurisées, créant des diversions numériques enfin, ce sont les mots qu'il a employés hier quand je leur ai proposé mon aide.

Après avoir déposé notre fille à l'école, nous partons directement au club. Tracker est, comme toujours, devant son écran, ses doigts courent à une vitesse ahurissante sur le clavier. Quand on s'est connus, je me moquais de lui, le taquinant en lui disant qu'il aurait pu devenir un grand pianiste ou même faire partir de la section anti-hacker au sein du FBI, ce qui le faisait sortir de ses gonds. Mais aujourd'hui, son don va me sauver la vie.

— Ah, vous voilà, je vous attendais plus tôt, j'ai cru que tu avais changé d'avis me dit-il. Personne ne t'en aurait voulu, c'est quand même ta famille.

— Vous êtes ma famille ! Je lui réponds avec énervement. Je n'ai pas changé d'avis, mais c'est sur la manière dont nous devons nous y prendre qui m'a fait réfléchir toute la nuit.

— Moi aussi, j'y ai beaucoup réfléchi et je pensais d'abord commencer par transférer les fonds des comptes offshores, dit-il. Ensuite, on effacera les traces pour qu'ils ne puissent pas nous retracer.

Je hoche la tête. Je lui fais entièrement confiance pour effacer nos traces, c'est un génie dans son domaine. Il me présente un ordinateur à sa droite avec un fauteuil pour que je sois à mon aise, je n'avais pas vu qu'il avait installé tout cela pour moi. D'habitude, il est le seul assis à son bureau et ça me touche beaucoup. Je m'installe et commence à entrer les codes et les mots de passe que je connais par cœur. Chaque clic est une trahison, mais aussi une promesse de liberté. Le travail est méticuleux, et l'adrénaline me maintient concentrée.

HELL'S EAGLES Reviens moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant