HELL'S EAGLES Reviens moi

Chapitre 24 Vipter

Depuis que nous sommes rentrés du chalet, Spank n'a cessé de m'envoyer en mission. Chaque jour, une nouvelle ville, un nouveau groupe d'alliés à rencontrer. Ma mission est simple en apparence, mais cruciale : maintenir des alliances solides et m'assurer que ces alliés répondent présent le jour où le cartel nous attaquera. C'est un jeu d'équilibre délicat. Je ne voyage jamais seul, je suis en binôme avec Lynx, il est efficace, mais son attitude désinvolte a le don de m'énerver, surtout quand il s'agit de Séléna. Aujourd'hui, nous rencontrons les Reapers of Justice.

— Alors, ça y est, elle est rentrée pour de bon ta princesse ? Le beau play-boy va devoir se contenter d'une seule chatte et nous laisser les brebis ? Me dit lynx.

Je sens alors la colère monter en moi.

— Putain, tu ne peux pas fermer ta grande gueule et parler autrement de ma régulière, répliquai-je, la mâchoire serrée.

— Quoi ? Parce que c'est la princesse du cartel, je dois faire attention à mon langage maintenant ? Se moque Lynx.

C'est à ce moment que Bear, le président des Reapers, arrive. Il est imposant, avec un visage marqué par des années de combat.

— Alors, qu'est-ce qui amène le VP des Hell's Eagles ici ? Demande Bear, avec un ton calme, mais chargé de curiosité.

Lynx, fidèle à lui-même, répond avant que je ne puisse dire un mot.

— Spank veut qu'on botte le cul de la Manos del Muerte pour que Vipter puisse baiser sa princesse du cartel.

La rage explose en moi avant que je ne puisse la contenir. Je me tourne vers Lynx et lui assène un coup-de-poing en plein visage, le faisant reculer d'un pas.

— Je t'ai dit de ne plus jamais parler d'elle comme ça, je grogne.

Bear éclate de rire derrière moi, un rire profond qui résonne dans la cour. Il s'approche, me tape sur l'épaule d'un geste amical, mais ferme.

— Allez, viens, rentrons discuter, dit-il en se dirigeant vers le club-house.

Le club-house des Reapers est très différent du nôtre. Il est installé dans un grand hangar agricole, modifié pour répondre à leurs besoins. L'intérieur ressemble plus à un salon avec un grand bar en zinc qui s'étend jusqu'au fond de la pièce, et des canapés usés entourent une immense table en bois massif, où nous prenons place.

Bear est le dernier à s'asseoir, et son regard perçant se pose sur moi avec intensité.

— Vipter, on a toujours respecté les Hell's Eagles, commence-t-il d'une voix grave. Mais ce que tu me demandes, c'est de mettre la vie de mes hommes en jeu contre l'un des plus gros cartels du Mexique. Pourquoi devrions-nous risquer nos têtes pour vous ?

Je sais que sa question est légitime, et qu'elle exige une réponse sincère. Je prends une profonde inspiration, mes yeux plantés dans les siens.

— Parce que ce cartel ne se contentera pas de nous, Bear. Diego, leur bras droit, est un psychopathe, il ne se contentera pas de détruire les Hell's Eagles. Quand il en aura fini avec nous, il s'en prendra à quiconque osera lui résister. Seul, même un club comme le tien ne fera pas le poids. Mais ensemble, on a une chance de le renverser avant qu'il ne sème le chaos partout.

Bear me fixe longuement, pesant chaque mot que je viens de prononcer. Finalement, il hoche la tête lentement.

— T'as raison. On n'aime pas les cartels ici. Considère qu'on sera là quand vous aurez besoin de nous.

C'est une promesse, mais je sais que Bear ne donne pas sa parole à la légère. Il faut espérer que cela suffira.

Pour sceller notre accord, Bear ordonne qu'on apporte du bon whisky et que des brebis viennent nous tenir compagnie. Plusieurs filles s'approchent avec leurs sourires séducteurs, elles s'installent sur nos genoux, prêtes à nous offrir un moment de plaisir. L'une d'elles, une brune au regard provocateur, s'avance vers moi, ses hanches ondulant avec une assurance déconcertante. Mais je la repousse doucement, mon esprit est ailleurs, tourné vers une seule femme, celle dont le visage hante mes pensées à chaque seconde.