Chapitre 13 Séléna

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Je suis heureuse, l'espace d'un moment, j'ai eu l'impression de faire partie d'une vraie famille. Ambre a été incroyablement bienveillante avec moi, elle est entourée d'une famille sincère, même si ce n'est pas celle du sang. Mon expérience m'a appris que les liens du cœur valent parfois bien plus que ceux de la parenté. Il y a sept ans, j'avais cette famille, mais par peur, j'ai tout gâché. Aujourd'hui, en voyant tout le monde autour d'Ambre, cela a renforcé ma décision quant à mes choix futurs.

Vipter m'accompagne hors de la chambre, n'omettant pas de saluer une dernière fois les nouveaux parents et de les féliciter chaleureusement. C'est lui qui assure mon retour à la maison, dans le couloir, nous croisons Pyro. Il y a sept ans, et même aujourd'hui, je n'ai jamais réussi à le comprendre. Il est toujours là, surgissant là où on s'y attend le moins.

— Je ramène Séléna chez elle. Demain, Spank veut que l'on fasse une réunion sur l'organisation des prochaines semaines avec l'arrivée des bébés.

Pyro acquiesce, puis son regard se pose derrière nous, et devient sombre, sans que je ne puisse le déchiffrer.

— Qu'est-ce que tu fous ici ?

Je me retourne pour découvrir une magnifique jeune femme aux yeux d'un bleu cristal. Elle baisse la tête et murmure :

— J'ai appris en prenant mon service de nuit aux urgences qu'une femme entourée de motards était venue pour accoucher, alors je me suis dit que ça devait être Ambre et je voulais la féliciter.

Pyro émet un grognement sans rien ajouter, et la jeune femme reprend timidement :

— Je peux aussi partir si je dérange, enfin, si ma présence te gêne, Pyro.

Pyro ne lui répond pas, la fixant sans émotion apparente sur son visage. C'est Vipter qui brise le silence après un moment qui m'a paru une éternité dans une atmosphère pesante.

— C'est gentil, Léana, Pyro va t'accompagner jusqu'à la chambre d'Ambre.

Pyro reste immobile. Vipter lui donne une claque dans le dos en ajoutant :

— N'est-ce pas, Pyro ? Tu serais content d'accompagner Léana.

Pyro fait demi-tour et marmonne.

— Léana, dépêche toi, je n'ai pas que ça à foutre.

Nous sortons de l'hôpital, et Vipter nous emmène jusqu'à sa moto. Contrairement à mes attentes, je pensais rentrer en voiture plutôt qu'à l'arrière de sa moto. L'idée d'être si proche de lui, de le sentir contre moi, suscite en moi un léger mouvement de recul, à peine perceptible, mais il s'en rend compte.

—Tu as changé au point de ne plus aimer la moto ?

Je sais qu'il cherche à m'énerver, mais moi aussi, il m'a blessé en se comportant comme le pire des connards la dernière fois.

— Je ne suis pas sûr d'apprécier d'être aussi proche de toi.

— Ce n'est pas ce que tu disais la dernière fois que je t'ai baisée.

Je fais demi-tour, décidée à prendre le bus, mais il m'arrête en attrapant mon bras, passant nerveusement ses mains dans ses cheveux.

— Écoute, j'ai du mal à digérer ton retour et j'ai été un vrai con la dernière fois. Laisse-moi te raccompagner jusqu'à chez toi, et si tu en as encore envie, j'aimerais bien que l'on discute, toi et moi, de tout ça.

Je hoche la tête et attrape le second casque accroché à sa moto, comme j'en avais l'habitude, je monte à l'arrière après avoir déplié les repose-pieds, attendant que monsieur veuille bien démarrer son engin. Dès qu'il met le contact, je m'accroche à l'arrière du siège, mais Vipter ne l'entend pas ainsi, il attrape mes mains et les pose sur son ventre, quand je m'agrippe à son cut, il tapote ma cuisse d'une manière qui semble dire "bonne fille".

HELL'S EAGLES Reviens moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant