Chapitre 20 : Une enfant

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— On pensait que tu étais mort ! hurle Amélia, réveillant tous les habitants des cabanes alentour.

— J'ai dû m'enfuir, explique Sam. J'ai pas eu l'choix, figure-toi !

— Tu nous as abandonnées en plus de nous avoir foutu la honte ! On m'a traité toute mon enfance comme la fille d'un criminel à cause de toi !

— Qu'est-ce que je devais faire, hein? Passer au tribunal et me laisser tirer une balle dans le crâne pour sauver l'honneur?!

— Putain, maman avait raison... Je t'ai défendu quand elle disait que t'étais une ordure mais je comprends qu'elle me disait la vérité.

— Moi?! Une ordure?! s'écrie l'homme. Mais c'est qui celle-là pour parler de moi comme ça? Elle va m'entendre quand je la retrouverai.

— Hé ! intervient Joseph en se mettant entre eux. Stop ! On peut rentrer en parler calmement à l'intérieur? Tout le monde vous regarde.

Tous les habitants sont sortis de chez eux pour regarder la dispute avec curiosité. Sam leur adresse un regard noir.

— Hors de question que je rentre chez lui, déclare Amélia.

— Alors on va s'engueuler ici ! affirme Sam. J'ai pas honte de ce que j'ai fait à l'époque.

— T'as pas honte de m'avoir abandonné?!

— Je t'ai protégé !

— T'aurais pu nous prévenir, on n'aurait rien dit !

— T'avais douze ans, Ame !

— Je m'appelle Amélia !

Chris et Joseph se regardent, ne sachant pas quoi faire pour calmer la situation. Sam s'arrête et fait le lien entre ses pensées avant de se tourner vers eux.

— C'est d'elle dont tu me parlais la dernière fois? demande-t-il à Joseph, menaçant.

— Je... répond Joseph en reculant d'un pas.

— Je vais te péter la gueule !

— Sam, arrête, intervient Chris en arrêtant le cinquantenaire avant qu'il atteigne son ami. On va se calmer.

Sam essaie de se dégager mais Chris lui tient fermement le bras.

— S'il te plaît, tu nous dois bien ça...

Sam laisse tomber son bras et soupire, vaincu. Amélia les observe avec les bras croisés sur la poitrine, toujours bouillonnante de rage.

— Ne touche plus jamais ma petite fille, prévient-il avant de rentrer chez lui.

Amélia s'apprête à le suivre pour l'incendier une fois de plus mais Chris l'intercepte.

— On va aller faire un tour, propose-t-il en prenant sa main. Je crois que t'as besoin de te défouler.

Joseph s'assied à côté du feu et enfouit son visage dans ses mains pendant que le couple s'éloigne. Chris entraîne Amélia loin des regards indiscrets des voisins et se cale contre un arbre près du mur au sud du camp. Elle vient contre lui et se blottit dans ses bras.

— Je n'arrive pas à y croire, sanglote-t-elle.

— Je sais, murmure Chris en caressant ses cheveux. Je comprends que tu le vives mal...

— J'ai espéré revoir mon père toute ma vie... continue-t-elle, mais pas...comme ça.

— Il est vivant, c'est déjà une bonne nouvelle, non?

Exécution secrèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant