Chapitre 27 : Pas d'autre choix

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— On peut s'arrêter? demande Amélia. J'ai vraiment mal aux pieds...

Joseph inspire profondément, agacé par les remarques incessantes de la blonde depuis leur départ au matin.

— Non, on ne peut pas, finit-il par répondre avant de se tourner vers elle. La ville verte ne doit plus être très loin, il doit nous rester une heure de marche.

— Une heure? se plaint-elle. Je ne vais pas tenir.

— Tu m'emmerdes ! craque-t-il avant de se tourner vers Chris. Porte-la, sinon je continue seul.

— Ce n'est pas de ma faute si j'ai mal ! proteste Amélia alors que son petit ami s'approche d'elle.

— Tu n'es pas obligée de te plaindre toutes les cinq minutes, princesse en carton.

— Va te faire foutre !

Chris l'attrape par les hanches et la soulève pour l'installer par-dessus son épaule. Elle se laisse faire à contrecœur, énervée par la remarque de Joseph.

— Tu pourrais avoir un peu de compassion, lance Chris à son ami. Le voyage...

— C'est dur pour tout le monde, le coupe-t-il.

— Je suis d'accord avec Bouclettes, intervient Clara avec un sourire amusé. Ta copine est insupportable depuis ce matin. Va falloir t'occuper un peu mieux d'elle.

Chris pousse amicalement Clara pour la faire taire et fait de son mieux pour garder le rythme de marche en portant sa petite amie. Amélia ferme les yeux, agacée d'avoir tout le monde contre elle et s'agrippe à Chris en espérant que cette dernière heure passe vite. Malheureusement pour elle, Clara ne semble pas vouloir se taire.

— C'est quoi la suite du plan? demande-t-elle à Joseph.

— Il faut qu'on arrive à entrer dans la ville.

— Comment? C'est le même style que Calandre, non?

— Il me semble, oui, et c'est justement ce qui me fait penser qu'il y a ici des gens comme nous. On va se mettre à l'extérieur de la ville pour observer les déplacements.

— Qu'est-ce que ça nous apporte?

— Pour sortir et entrer de ce genre de ville, il faut soit être un agent soit faire du trafic. Quelqu'un qui vit dans l'illégalité sera plus simple à convaincre.

Clara s'apprête à répondre mais elle voit quelque chose briller au loin entre les arbres. Elle presse le pas et s'arrête en découvrant un mur gigantesque en bois fixé avec de gros clous en fer sur lesquels se reflète le soleil.

— Je crois que t'avais mal évalué la distance, Bouclettes, dit-elle en se tournant vers le groupe.

Joseph la rejoint et lève la tête pour observer la structure avant de laisser échapper un soupir.

— C'est exactement comme Vadim me l'a décrit...

Chris et Amélia arrivent à leur tour à hauteur du mur et il la pose au sol. Elle sent une forte chaleur l'envahir alors qu'elle observe les arbres qui dépassent à peine des palissades. Son cœur s'accélère et elle comprend qu'elle ne peut plus reculer. C'est bien de cet endroit dont elle a rêvé, impossible de douter.

— On devrait faire le tour, si on trouve une trappe, on campe devant, ordonne Joseph.

Ils commencent à marcher le long du mur en observant le sol mais ne trouvent rien. Après plusieurs heures, la nuit commence à tomber et ils doivent se rendre à l'évidence : ils devront attendre le lendemain. Amélia et Chris montent la tente pendant que Joseph et Clara retournent en forêt pour trouver du bois. Alors qu'il se penche pour ramasser une bûche, il entend une branche craquer plus loin. Il s'approche et se camoufle derrière un arbre. Dans l'obscurité, il voit une motte de terre se soulever et une femme sortir une entrée souterraine. Il attend un moment pour s'assurer qu'elle soit seule et finit par marcher vers elle.

Exécution secrèteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant