Au matin, l'ambiance est tendue autour de la table du petit-déjeuner malgré le soleil qui filtre à travers la fenêtre. Sam ne supporte pas les mièvreries de sa fille et Chris, tout comme Joseph qui s'empêche de les regarder. Alison évite Joseph comme la peste et Manon tanne Alice sans arrêt pour aller voir la femme rencontrée la veille. Seule Clara est ravie d'avoir passé la nuit à côté de Bouclettes qu'elle trouve très charmant. Kyle et Sarah, quant à eux, sont dans leur coin. Les bols d'avoine cuits se vident et le groupe se disperse assez vite pour créer des petits groupes.
Alice s'apprête à emmener Manon jusqu'aux douches collectives du camp lorsqu'un homme frappe à la porte. Lorsqu'elle lui ouvre, elle doit lever la tête pour pouvoir voir son visage remarquable par une mâchoire carrée impressionnante. Il tient dans ses deux énormes paluches deux gros bidons remplis d'eau. Sam vient le rejoindre dans l'entrée et l'observe un moment.
— Vadim, finit-il par dire face au silence de l'homme, on a encore de l'eau pour quelques jours, tu peux livrer les bidons à d'autres tentes.
— D'accord, répond l'homme avant de sonder la pièce.
Son regard s'éclaircit lorsqu'il aperçoit Manon et il avance dans la cabane en bousculant Alice et Sam.
— Qui est le chef de cette cabane? demande-t-il.
Chris et Joseph s'avancent vers lui en même temps, ce qui fait rire Kyle.
— Mais ça ne va pas? râle Sam en venant vers eux. Vous rêvez vous deux?
— Ce n'est pas clair, alors, commente Vadim.
— Mais si ! Bien sûr que c'est clair ! J'ai construit cette cabane de mes mains !
— On t'a apporté la majorité des matériaux, répond Chris.
— Je reviendrais, les coupe Vadim. Décidez-vous d'ici là, j'ai besoin de parler sérieusement avec la personne qui dirige le groupe.
Vadim part sans attendre d'autres chamailleries et Sam voit rouge. Il regarde Chris et Joseph, les bras croisés sur la poitrine.
— J'y crois pas ! s'exclame-t-il. Je vous accueille ici, j'vous loge, j'vous nourris, et vous jouez les coqs !
— Attends, je crois qu'on ne va pas s'entendre là, lui dit Chris. Presque tout ce qu'il y a sur le camp est là grâce à nous. Si tu peux te laver, Sam, c'est parce que Joseph a volé de la tuyauterie à Calandre. On a pris des risques pour que ta vie soit confortable ici.
— Encore heureux ! Si j'avais pas recueilli Joseph quand son frère m'l'a déposé il s'rait sûrement mort !
Joseph recule, un peu honteux et regarde le sol. Chris secoue la tête, excédé par les arguments du barbu.
— Parce que t'aurais dit non aux boxeurs, toi? Tu l'as fait par peur de te faire tuer, pas par bravoure.
— N'empêche que j'l'ai fait, Chris ! Et j'ai travaillé dur pour que ce camp soit en si bon état !
— On a bossé à trois, et surtout moi.
— Arrêtez, intervient Amélia. Vous êtes ridicules.
— Je ne te permets... tente Sam.
— Je me permets ! le coupe-t-elle. On dirait des gamins qui font un concours de bite !
— Merde à la fin ! crie-t-il. Vous êtes chez moi, qu'ça vous plaise ou non ! Si vous voulez faire la loi, allez vous construire vos propres cabanes !
Un silence s'installe, chaque personne prenant en considération cette possibilité. Ils s'observent à tour de rôle.
— Ok, finit par lâcher Chris. Dans ce cas, je récupère toutes les pièces que j'ai transportées jusqu'ici.
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Exécution secrète
Paranormal2248, dans un café de la capitale de l'Île de Kahyce, Calandre. Amélia rencontre Joseph et ses amis, un groupe de rebelles. Sa vie ennuyeuse jusqu'alors est bousculée par le lancement d'une nouvelle émission de télé-réalité qui met en scène le juge...
