La haine de vivre, la rage de survivre.
Ella veut réussir, elle rêve de quitter cette cité pour perccer dans le sport.
Nabil aspire à percer dans la musique, désireux de tourner le dos à la bicrave et de progresser enfin dans la vie.
Ils se côtoient...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
2012 Ella The Crying Game - Nicki Minaj, Jessie Ware ---
Les coups de feu éclatent dans toutes les directions, explosant dans l'air comme des détonations sinistres. À droite, à gauche, devant, derrière... chaque tir semble se rapprocher, se répercutant dans ma tête comme un écho infini. Mon cœur bat à tout rompre, mais mon corps refuse d'obéir. Je veux bouger, courir, mais mes jambes sont lourdes, paralysées, comme si je n'étais plus maître de moi-même. Tout est noir, d'un noir épais, oppressant, qui m'enveloppe comme une nuit sans fin. J'essaie de me repérer, de comprendre où je suis, mais c'est le vide. Seuls les cris déchirants des hommes, lointains, sinistres, percent cette obscurité suffocante.
Un instant, j'essaie de me souvenir de l'heure. Pourquoi suis-je dehors, au milieu de cette terreur nocturne ? Mais le fracas d'une nouvelle salve de balles me coupe net dans mes pensées. Je suis aspiré par la panique, mes mouvements sont saccadés, maladroits, comme si mes muscles ne m'appartenaient plus. Je cours, ou plutôt, je titube vers ces cris qui se multiplient autour de moi, sans jamais arriver à les atteindre. Ils me semblent si proches, et pourtant, je ne vois rien, je ne trouve personne. Le sol se dérobe presque sous mes pieds, le monde semble tordu, déformé par la peur.
Mon souffle devient erratique, incontrôlable. La panique monte en flèche, mes poumons brûlent, mes pensées s'embrouillent. Mon cœur tambourine, résonnant dans ma poitrine avec une force qui me laisse penser que je vais faire une crise d'angoisse. Je suis piégé dans cette obscurité. Chaque pas est une lutte contre cette peur paralysante, chaque seconde est un combat pour ne pas céder à la terreur.
— ELLA ! crie une voix familière.
C'est Nabil. Son cri traverse la nuit comme un éclair, et avant même que je puisse comprendre, il est là, à mes pieds, gisant sur le sol froid, éclairé par une lumière fantomatique qui n'a aucune source. C'est comme si le monde entier s'était rétréci autour de nous, résonnant uniquement du bruit de sa respiration haletante. Il est allongé sur l'asphalte, une flaque de sang s'étalant sous lui, maculant son t-shirt blanc devenu écarlate. Ses mains tremblantes pressent sa poitrine, tentant de contenir l'hémorragie, mais le sang continue de s'écouler, inarrêtable.
Je m'accroupis à ses côtés, mes mains tremblent violemment, je n'arrive même pas à former des mots. J'ouvre la bouche, mais rien ne sort, ma gorge est serrée par la terreur. Qu'est-ce qui s'est passé ? Je veux le demander, mais les mots s'étranglent en moi, et tout ce que je peux faire, c'est le regarder agoniser sous mes yeux.
— Ella... j'ai pas le temps... tu... murmure-t-il, chaque mot teinté de douleur, comme s'il devait lutter contre la mort elle-même pour parler.
— Non ! Non ! Je hurle, refusant d'accepter ce qui est en train de se passer. Mon cœur se brise dans ma poitrine, je ne peux pas le perdre, pas comme ça, pas maintenant.
