La haine de vivre, la rage de survivre.
Ella veut réussir, elle rêve de quitter cette cité pour perccer dans le sport.
Nabil aspire à percer dans la musique, désireux de tourner le dos à la bicrave et de progresser enfin dans la vie.
Ils se côtoient...
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2012 Nabil Been like this - Doja Cat ---
Les semaines se sont écoulées depuis l'agression, et Ella semble avoir complètement disparu des radars. Je ne la vois plus passer devant le bâtiment. Elle s'est probablement enfermée dans sa piaule, se morfondant sur son sort. Je comprends qu'il ne suffit pas de quelques jours pour oublier un traumatisme pareil, mais cette absence me pèse. J'avais pensé aller lui rendre visite hier, mais un problème urgent s'est imposé. Rayan, dans un accès de rage, est descendu du bâtiment C, prêt à tout détruire sur son passage. Nous avons tenté de le calmer, mais c'était peine perdue. Il est parti en direction du zoo de Walid.
C'est là que tout le monde a su. La nouvelle de l'agression d'Ella s'est répandue comme une traînée de poudre. Le choc a résonné dans nos cœurs comme un coup de massue. Tous, d'un seul élan, nous nous sommes retrouvés au zoo, comme poussés par une colère collective. On a tout bousillé, taguant, brisant des vitres, laissant notre rage éclater dans chaque coup porté. Rayan, bouillant de haine, a promis qu'il ferait payer celui qui avait osé toucher à Ella. Depuis, un calme étrange, presque menaçant, est tombé sur la tess, mais la colère brûle encore, sous la surface.
De mon côté, j'ai essayé de m'occuper l'esprit. J'ai enregistré quelques sons dans ma piaule. Le studio, c'est un luxe que je ne peux pas me permettre sans l'aide de mon reuf, Tarik. Il sortira de taule dans quelques mois, cen tant que sortie d'essaie, et on espère bien se remettre à bosser, filmer des clips, essayer de percer. Mais même avec la musique, mon esprit revient toujours à Ella. À ce qu'elle a dû endurer. À ce qu'elle endure encore.
Aujourd'hui, je croise Rayan, un bref échange, rien de plus. Je sens la tension qui flotte encore dans l'air, comme une corde prête à casser. Une fois qu'il est parti, je prends une décision. Je vais voir Ella. Je monte les escaliers, chaque pas me rapprochant d'une réalité que je redoute. Arrivé devant sa porte, je frappe doucement, puis plus fort. Rien. Le silence. Le genre de silence qui donne des frissons, un silence où tout semble sur le point de s'effondrer.
- Ella ! Ouvre ! crie-je, la gorge serrée.
Après une éternité, la porte s'ouvre enfin. Je la vois, mais ce n'est pas la Ella que je connais. Ses yeux sont cernés, rouges, et quelque chose dans son regard me frappe comme un coup de poing. Ce n'est pas seulement la fatigue ou la tristesse, mais une sorte de vide... un vide abyssal. Elle est là physiquement, mais son esprit semble s'être enfui loin de cette pièce, loin de cette vie.
Sans attendre son invitation, je rentre et ferme la porte derrière moi. Elle s'écroule sur le canapé comme un pantin désarticulé, un sourire maladroit aux lèvres, un sourire qui me donne envie de hurler.
- Bah ? Quelle est l'honneur de ta visite ? me demande-t-elle, la voix molle.
Je secoue la tête, exaspéré par sa nonchalance.Puis, je m'approche lentement du canapé, mon cœur battant à tout rompre.
