Je me réveille avec la gueule de bois, un mal de ventre et un besoin vital d'eau. J'enlève difficilement le drap qui entoure mon corps. Je me rends compte que j'ai les seins nus. Je souris à l'idée que j'étais tellement bourrée que je me suis déshabillé. Je ramasse mon soutif et me couvre la poitrine. Je me lève et vois que je n'ai pas non plus de culotte. J'hausse les épaule et ramasse la culotte qui est par terre. Seulement quelque chose cloche. Ce n'est pas ma culotte. Je me retourne brusquement et devine un corps caché sous le drap. Je ferme les yeux, pries pour que ce soit Charlotte, comme ça je suis sûre que rien ne s'est passé. Je soulève doucement le drap et découvre des fesses nues. Je lâche le drap et ferme les yeux. Ce ne sont pas les fesses de Charlotte. Quand je regarde mieux autour de moi, je me rends compte que je ne suis pas chez moi. Je panique quelques secondes avant de respirer un bon coup. J'essaie de retrouver ma culotte, quand je la trouve, je sors de la chambre. Je repère ma robe et mes chaussures que je chope avant de sortir du studio de l'inconnue. Je m'habille dans le couloir et descends les escaliers sur la pointe des pieds, même si elle ne peut sûrement plus m'entendre. Heureusement, je reconnais la rue et suis capable de marcher jusqu'à chez Lucas.
Je sonne et tape sur la porte. Il m'ouvre, torse nue, les yeux entre-ouverts. « Ah, t'es revenu. » dit-il, à moitié conscient. Il se frotte les yeux et me fais signe d'entrée avant de retourner dans son lit. Je ferme la porte derrière-moi, et lui laisse quelques secondes pour réaliser. « Oh putain mais t'es là ! » entendais-je venant du bout du couloir. Il se précipite vers moi, Charlotte à moitié endormie derrière lui. « Il s'est passé quoi ? » s'empresse-t-il de demander. « D'abord, fais du café sinon je vais mourir. » demande Charlotte qui n'a plus l'habitude de ce genre de soirée. Lucas fait couler du café tout en me regardant. Je peux lire dans ses pensées, il essaie de se rappeler de la dernière fois qu'il m'a vu. « Ah oui ! » s'exclame-t-il. « T'étais très très proche de cette fille ! » affirme-t-il. Je tends la main pour qu'il me donne une tasse remplie. Je prends une gorgée avant de tout déballer. « Je crois bien, que j'ai couché avec elle mais, je suis pas sûr. » avouais-je. Charlotte manque de s'étouffer. « P-Pardon ? » bégaie-t-elle. Je rougis devant leur réaction. Lucas me regarde avec satisfaction comme s'il était fière de sa prodige. « Je sais que je n'ai pas l'habitude de faire ça... Je pense que le fait de m'être faite virée m'a plus blessé que ce que je pensais. » racontais-je. Charlotte pose une main sur ma jambe. « Chacun fait son lot d'erreurs. » essaie-t-elle de me rassurer. « Je savais que t'étais bisexuelle. » dit Lucas. Nous le regardons, perplexe. « Je pouvais pas être le seul non-hétéro du groupe ! » continu-t-il. Nous rigolons. Je me détends petit à petit. Ils me racontent le déroulement de la soirée jusqu'à ce que je les quitte. Lucas aurait pécho un mec hispanique avec beaucoup de sexappeal. Et Charlotte s'est contenté de boire comme un trou. Bien sûr, Charles était au courant et il a accepté de la laisser se détendre. Quel gentleman *ironie*. « Et toi, à un moment, je te vois la langue fourrée dans la gorge de ce canon. Au début je voulais t'arrêter mais Lucas m'en a dissuadé. Honnêtement, je pensais pas que t'aurais fini chez elle... » termine Charlotte. « Tu te souviens de ce à quoi elle ressemblait ? » demandais-je. « Quoi ? Tu ne te souviens même pas de sa tête ? » s'étonne Charlotte. « Je me suis enfui comme une lâche, je suis juste capable de reconnaitre ses fesses. » affirmais-je. Maintenant, c'est Lucas qui manque de s'étouffer avec son café. « Moi qui pensais être une putain, à côté de toi, je suis un ange. » rigole-t-il. Je lui tire la langue avant de lui taper le tibia avec mon pied. Il laisse échapper un petit cri de douleur.
Je passe la journée à comater sur le canapé, j'essaie de me rappeler de son visage mais rien n'y fait. « Mais en plus j'ai jamais couché avec une fille, alors comment on a fait ? Et pourquoi je m'en rappelle pas ? » demandais-je. Charlotte se tourne vers moi, les yeux explosés. « Tu demande à la mauvaise personne. » dit-elle avant de retourner à son écran de téléphone. « T'avais qu'a pas t'enfuir comme une lâche, elle aurait pu te dire si t'étais un talent naturel ou un désastre. » dit Lucas. Je ne relève pas et continu à essayer de me rappeler.
L'après-midi passe et on a pas bougé d'un poil. Vers 17 heures, Charles sonne pour récupérer Charlotte. Elle est restée très froide toute l'après-midi. Elle est toujours de mauvaise humeur quand elle est fatiguée. Elle marmonne un au revoir vite fait et part. Lucas me regarde perplexe par son comportement. J'hausse les épaules et nos regards se collent à nouveau sur le documentaire qui montre une réserve naturelle en Afrique.
Il fait presque nuit, alors je décide de rentrer. J'embrasse Lucas et me dirige vers le parking. Il a de la chance d'habiter dans une résidence avec parking gratuit. Cette patate n'a même pas son permis. Ma petite fiesta est posée là, comme si elle m'attendait. Je m'assois à l'intérieur et me demande si c'est une bonne idée de la conduire. Quand je prends enfin ma décision, je me rends compte que part reflexe j'ai déjà allumé de moteur et mis la marche arrière. Je rentre chez moi, lessivé et prête à ne plus jamais sortir.
Le soir même, Lucas me propose d'aller boire une bière. Pensant que la sieste d'une heure que je viens de faire m'a suffi pour être à fond ce soir. Je me prépare pour une petite soirée chill dans le bar de d'habitude. Je marche dans la rue, à moitié sur de ma décision. Lucas m'attend déjà, je le vois se recoiffer en utilisant son téléphone comme miroir. Il se tourne enfin vers moi. Je lève le bras pour qu'il me voit. Au même moment, une odeur familière me chatouille les narines. C'est la même odeur que j'ai senti ce matin.
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Le grain de sucre (GXG)
RomancePauline ne croit pas vraiment au destin ou à ce genre de trucs. Elle vit une vie instable mais plutôt heureuse. Les choses simples sont les meilleures. Elle ne pense pas qu'un simple grain de sucre en plus dans son café, pourrait mener à de tels évè...