Chapitre 12 : L'embrasement

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Je me réveil, complètement crevée mais heureuse. Mon corps s'est complètement relâché. Cette fois-ci, je prends le temps de regarder autour de moi, d'essayer de comprendre la décoration. Il y a plusieurs posters de groupes de rock que j'écoutais quand j'étais plus jeune. Je me redresse pour admirer le bordel de nos vêtements sur le sol. Je souris en repensant à ce qu'il vient de se passer. Je crois que je n'ai jamais ressenti autant de plaisir.

J'essaie de me lever doucement, pour commencer à préparer le petit déj. Je soulève le drap, puis sors une jambe. Je décolle mon autre jambe du corps de Louna, ce qui la réveille.

- Nooon, reste encore un peu, dit-elle en se tournant et en entourant mon ventre de ses bras.

- Je vais juste préparer le petit déj ! dis-je, en lui caressant la tête.

- J'ai pas faim ! gonde-t-elle comme une gamine de six ans.

- Petite Louna, le petit déj est le repas...

- Le plus important de la journée, bla bla bla... râle-t-elle.

Elle se redresse et sort du lit. Elle attrape un t-shirt long et une culotte dans son placard.

- Qu'est-ce que tu fais ? demandé-je.

- Je vais à la boulangerie pour t'acheter ton repas le plus important de la journée ! lance-t-elle avant de se précipiter vers la porte.

Le t-shirt lui va comme une robe courte et elle enfile des pantoufles. Je me précipite pour la retenir et manque de me faire chopper, nue, par les voisins qui ont eu la même idée que nous.

- Tu vas attraper froid, dis-je en l'entourant de mon manteau.

Elle regarde mes seins encore nus puis met une main dessus.

- C'est les miens maintenant, dit-elle.

Elle dépose un baiser sur mes lèvres avant d'ouvrir la porte et de sortir. Je retourne dans la chambre et ramasse mes affaires de la veille. Elles sont sales, et je n'ai pas de vêtements de rechange. J'ouvre les placards de Louna, sans espoir de trouver quelques choses à ma taille, elle fait du 36 et moi du 42. Je trouve un t-shirt beaucoup trop grand pour elle et l'enfile. Mon corps nu caché, je peux enfin ouvrir les volets et les fenêtres. J'entends la porte s'ouvrir alors je me précipite vers l'entrée.

- Déjàààà ? hurlé-je, le sourire aux lèvres.

- Oh désolé ! Je pensais que ma fille... Pauline ?! dit la gérante.

Je tire sur le t-shirt qui couvre à peine les quelques poils mal épilés de mon pubis.

- Bonjour... lancé-je.

Je tends une tasse à café à la mère de Louna, cette dernière n'étant pas encore rentrée, la situation devient de plus en plus gênante.

- Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise, je ne savais pas que tu côtoyais ma fille de cette façon-là, mais je n'ai aucun problème avec la sexualité de mes enfants, donc ne t'en fais pas, je ne vais pas te jeter dehors, essaie-t-elle de me rassurer.

- Merci... réussis-je à marmonner.

Je prends une gorgée de café. Le silence s'installe, rendant l'absence de Louna encore plus pesante.

Enfin, la porte s'ouvre.

- Putain, y avait la queue à la boulange... s'interrompt-elle.

Elle regarde sa mère puis moi. D'un coup, elle semble comprendre la situation.

- Maman ?! s'exclame-t-elle.

Elle pose les sacs en papiers remplis de croissants et de pains au chocolat sans quitter sa mère des yeux.

- Qu'est-ce que tu fais là ? continue-t-elle.

- Cache ta joie ! la taquine sa mère. J'étais entrain de passer un bon moment avec Pauline avant que t'arrive, dit-elle en passant son bras autour de mes épaules.

Tout mon corps se tend. Je regarde la gérante qui me fait un clin d'œil pour que je rentre dans son jeu.

- Et oui, on parlait de toi en plus, dis-je, en passant à mon tour mon bras autour des épaules de la mère de Louna.

- C'est pas cool ça ! râle-t-elle.

Nous rigolons et nous installons autour de la table.

- T'as de la chance que j'ai trop achetée ! lance Louna.

- J'ai bien fait de venir ! dit sa mère en se frottant les mains.

Nous prenons le petit déj. Au rythme des conversations je me détends et commence à être à l'aise avec la situation. Louna met sa main sur ma cuisse pour me détendre et j'ai l'impression que je fais déjà partie de la famille.

Ce sentiment nouveau me fait peur et m'angoisse, je suis à l'aise mais tendu, je ne veux pas m'habituer à tout ça. Les choses sont éphémères et les sentiments aussi. Notre cœur est un organe qui bat à un rythme réguler, les palpitations que je ressens vont bientôt s'éteindre, comme la flemme qui consume doucement notre relation.

Mon téléphone vibre, je glisse la notification vers le bas pour lire le message sans le déverrouiller.

Tout est de ta faute tu perds rien pour attendre. Tom

Le grain de sucre (GXG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant