Chapitre 21 : A l'amour comme à la guerre

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TRIGGER WARNING : description de scènes de sexes.

- Ce n'est pas ce que tu crois, elles ne sont jamais sorties ensemble, elles étaient juste amies avant que leur père ne décide qu'elle devait épouser Hassan. Au début, elle était contre, elle avait la même mentalité que la plupart des gens dans notre école. Tout le monde pensait qu'au final on pourrait faire ce qu'on voulait mais dans certaines familles, la volonté des parents surpasse la volonté des enfants. Fatma a fini par épouser Hassan et pour Louna c'était comme si elle avait abandonné ses convictions. Honnêtement, je n'ai jamais vraiment compris pourquoi elle a réagit comme ça mais Fatma s'est complétement fermée au monde, finit Asma.

Je la vois pensive, comme si elle était nostalgique de l'époque où tout le monde s'entendait encore bien.

- D'accord, je pensais que c'était elle sa petite amie de l'époque... avoué-je.

- Non, cette histoire est bien plus sombre, mais c'est à Louna de te la raconter. Bon, je vais devoir rentrer, j'ai deux bouches à nourrir ! J'espère que je t'ai aidé à prendre une décision ! dit-elle avant de se lever.

- Deux bouches ? répété-je.

- Louna ne t'a pas dit ? Peut-être parce que vous n'avez pas eu l'occasion de parler d'autre chose avec toute cette histoire mais, Claire est enceinte ! s'exclame-t-elle. Bien sûre, tu seras invitée à la fête de révélation du sexe ! finit-elle.

Je la félicite, même si je suis un peu choqué par la nouvelle. Elle se dépêche de sortir avant de se retourner pour me faire un signe de la main. Un pouce en l'air qui veut sûrement dire que tout va bien se passer. Je rentre dans l'appartement, la tête et le cœur pleins de tourments.

Je commande une pizza, je n'ai pas très envie de cuisiner. J'allume la télé mais je ne la regarde pas vraiment. Mon regard dans le vide, j'essaie de prendre une décision. Comment savoir si je ferais la bonne ? Je soupire et entends l'interphone sonner.

- Bonjour, votre pizza est arrivée ! dit une voix plutôt féminine à l'autre bout du combiné.

- J'arrive ! m'exclamé-je.

Quand j'ouvre la porte d'entrée de l'immeuble, je vois Louna, un carton de pizza dans une main et une bouteille de vin dans l'autre. J'ai envie de lui sauter au cou, mais je sais que tant que je n'aurais pas les idées claires, je ne dois pas lui donner de fausses joies.

- Qu'est-ce que tu fais là ? demandé-je sèchement.

- J'espérai qu'on pourrait parler... dit-elle, visiblement attrister par la situation.

Je la regarde pendant quelques seconde avant de pousser la porte et de la laisser entrer. Nous montons les escaliers en silence. J'ouvre la porte de mon appartement et la laisse poser la pizza sur la table. Elle met la bouteille de vin au frigo.

- Tu veux des chips ? proposé-je.

- On a pas le temps pour ça, lance-t-elle.

Elle enlève sa casquette et la jette sur le sol. Elle s'approche de moi tout doucement, jusqu'à ce que je me retrouve bloqué contre le mur de la cuisine. Elle me regarde avec envie, comme si elle allait me dévorer toute crue.

- J'ai résisté, je suis pas venu te voir, mais ce soir c'est trop, explique-t-elle. Tu me manque trop, avoue-t-elle.

Je mets mes mains sur ses épaules, je veux la repousser mais je n'ai aucunes forces. Elle attrape mes poignées dans ses mains et les relèvent au-dessus de ma tête. Je sens une chaleur immense m'envahir. Elle m'embrasse dans le cou, en partant de ma clavicule en remontant vers ma bouche. Elle s'arrête au niveau de mes lèvres. Elle joue avec moi, elle veut que je fasse le premier pas, que je sois la responsable de cette situation. Je ne résiste pas une seconde, je libère mes mains qu'elle ne retient pas et rapproche son visage pour l'embrasser. Mes mains soulèvent son t-shirt et nous faisons l'amour, là, au beau milieu de la cuisine.

Vers minuit, nous décidons de réchauffer la pizza qui a bien refroidie. Nous nous installons à table, l'une en face de l'autre. Le vin, bien frais, est posé au milieu avec deux verres à vins. Nous commençons le repas en silence. Nous sommes lessivées par les évènements d'il y a quelques minutes.

- Ce qui vient de se passer, c'était... commence Louna.

- Une erreur... complété-je.

Elle me regarde, déçue par ma réaction.

- J'allais dire, la meilleure partie de jambe en l'air que j'ai jamais eu mais ok, dit-elle sèchement.

Je sens que je l'ai blessée.

- C'est vrai que c'était génial, mais je n'ai toujours pas pris de décision et je ne veux pas que tu pense que ce qui vient de se passer est la traduction de mon accord.

- Je ne crois rien du tout, tu te prends la tête pour rien, je voulais juste te voir parce que tu me manque. Tu sais, si tu as besoin d'une semaine ou d'un mois pour y réfléchir ça m'est égal, mais j'aimerais pouvoir te voir quand même, explique-t-elle.

Elle sépare une part de la pizza et la pose dans mon assiette.

- Tu sais, je suis comme cette pizza, à chaque fois que tu t'éloigne, je perds une part et au final, je disparais, dit-elle.

Son allusion à la pizza me fait sourire. Elle me sourit et pose son coude sur la table pour pouvoir poser son menton sur la pomme de sa main.

- Tu sais, je suis bien avec toi et tu es bien avec moi. Toute cette histoire, Azraq... je pense que c'est le destin qui nous a réuni, dit-elle en prenant ma main.

- J'aimerais faire ce bout de chemin avec toi mais...

- Je ne vois pas ce qui t'en empêche ! me coupe-t-elle.

- Ma conscience, ma logique ! m'exclamé-je.

- Tout ce qui vient de ta tête, mais qu'est-ce que ton cœur te dit ? demande-t-elle.

- Je t'aime, laissé-je échapper.

Le grain de sucre (GXG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant