Fragments De Vies

40. Sur le fil du rasoir 💀

Décembre 1997

Ce chapitre se déroule juste après le précédent. Souvenez-vous : Rogue vient de livrer l'épée de Gryffonfor à Harry, et il s'agit d'un tournant pour notre Trio d'or qui peut désormais détruire les Horcrux !! 

Malheureusement, Severus ignore qu'il partage un lien avec son "maître". Bien que cette relation soit très probablement atténuée grâce aux dons d'occlumens de Severus, elle lui porte préjudice cette fois...

Bonne lecture !

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Les paupières de Voldemort s'ouvrirent brutalement et ses pupilles reptiliennes tombèrent sur le feu de l'âtre. Il venait de faire un rêve pour le moins étrange et particulièrement contrariant. Or Lord Voldemort accordait beaucoup plus de crédit aux songes prémonitoires depuis qu'un inoffensif chérubin à deux mornilles et de surcroît au sang mêlé, avait balayé son existence dans des circonstances qui lui restaient obscures.

Voldemort inspira profondément. Il lui arrivait de plus en plus de douter de son existence. Il se sentait littéralement éteint, gelé jusqu'à l'os, presque mort. Les odeurs, les saveurs, les émotions autres que la colère, lui étaient désormais étrangères. Bien sûr la terreur qu'inspiraient ses soldats sur la population sorcière, le galvanisait ; mais le plaisir s'avérait toujours de courte durée, et le froid revenait courir ses veines aussi rapidement qu'il s'en était allé.

Il attribuait cette sensation de vide dévorant à ces récents échecs. Aussi, Voldemort n'avait plus qu'une obsession à présent : mettre un terme à l'existence du jeune Potter. Le petit protégé de Dumbledore venait encore une fois de lui filer entre les doigts dans le village de Godric's Hollow. Sa rage avait été d'une telle intensité qu'il en avait rasé le quartier tout entier sous des vagues de magie enflammée. Nagini avait manqué de peu de subir son courroux elle aussi, ne devant son salut qu'à son statut d'Horcrux.

Trois jours s'étaient écoulés et la colère du mage noir ne faiblissait pas. En conséquence, le rêve qu'il venait de faire, ajouta de l'huile sur le chaudron.

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Il lui restait encore quelques images nettes, comme imprimées sur sa rétine. Il avait vu son fidèle bras droit Severus Rogue, parcourir une forêt inconnue et dissimuler l'épée de Gryffondor sous l'eau noire d'un lac. La suite était plutôt confuse mais il n'en fallait pas plus pour éveiller les soupçons de Voldemort.

C'est alors qu'il ressentit une douleur insupportable. Il eut l'impression qu'une partie de lui-même s'arrachait à son propre corps, qu'une lame chauffée à blanc transfictiait sa poitrine. Si bien, qu'il pensa un cours instant qu'un ennemi lui avait jeté un Doloris dans le dos.

Lorsqu'il reprit peu à peu possession de son enveloppe charnelle, la vision encore troublée par l'indicible supplice, il s'aperçut qu'il était tombé à genoux sur le tapis. Une boule de fureur gonfla dans son abdomen. Personne ne le ferait s'incliner, lui, le sorcier le plus puissant de tous les temps ! Et pour ce qui était de la fidélité de son cher Mangemort directeur de Poudlard, il lui était aisé de vérifier cette information : Severus avait soit disant déposé la relique de Gryffondor dans une chambre de Gringotts quelques jours auparavant.

Sans plus attendre, Voldemort se volatilisa dans un nuage sombre.

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Voldemort dévisageait le gobelin qui se tenait devant lui avec un dégoût non dissimulé. La créature consultait les registres consciencieusement en faisant courir son petit doigt crochu sur les pages jaunies. L'un de ses collègues de petite taille, qui semblait plus jeune malgré son front dégarni, vint chuchoter à son oreille, mais tous deux restèrent impassibles. Les yeux du mage noir s'étrécirent de façon menaçante. Il se retenait d'exterminer ces monstres uniquement parce qu'il reconnaissait que leur savoir-faire en matière de protection lui était plus qu'utile. Mais il ne fallait pas user de sa patience...