Fragments De Vies

33. Fardeau 💀🧥

Juillet 1997

Contexte : Le début du tome 7 s'ouvre sur la scène de réunion Mangemort où Severus révèle que Harry quittera le domicile Dursley avant sa date d'anniversaire. On sait plus tard, qu'il donne cette information non sans avoir assuré la sécurité d'Harry en manipulant Mondingus. Au cours de cette scène, la professeur d'études moldues Charity Burbage est exécuté sous le regard imperturbable de Rogue, alors que Draco ne cache pas sa peur.

Voici  une petite histoire se déroulant après la réunion.

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Dans l'une des perpendiculaires de Camden Town, se trouvait un triste hôtel dont la hauteur ne dépassait pas trois étages. Coincé entre un salon de tatouage à la vitrine blanchie par la peinture, et une friperie punk tout aussi avenante, sa devanture défraichie n'attirait pas l'attention des touristes et encore moins celle des anglais. En ce début de mois de juillet, la météo se révélait sans pitié pour la capitale britannique. Il pleuvait sans discontinuer depuis plusieurs jours, menaçant de faire déborder la tamise, et une bruine déferlait sur les pavés glissants réduisant fortement la visibilité.

Mia remonta la ruelle sans se préoccuper des torrents d'eau dévalant le caniveau. Une porte s'ouvrit brusquement, inondant le trottoir d'une lumière au néon. Puis une paire de bras jeta deux sacs poubelles dans la benne la plus proche, dégueulant déjà la moitié de son contenu. Une odeur de friture filtra rapidement par l'ouverture, accompagnée du tintement caractéristique des batteries de cuisine. Quelqu'un hurla qu'il fallait fermer avant que tout le monde n'attrape la mort et on l'écouta. Alors en un clin d'œil le silence retomba, et la mélodie des goutes arrosant généreusement les couvercles de poubelle, les bâches, et les flaques, reprit.

L'accueil de l'hôtel n'en avait que le nom. Néanmoins, on y découvrait bien une vieille dame assise derrière le comptoir couvert d'auréoles huileuses. Mia s'apprêtait à lui demander le numéro de chambre mais se ravisa en la découvrant assoupie. Elle examina le portant de clés. Il ne manquait qu'un jeu, permettant d'en déduire aisément où il serait. La sorcière se dirigea vers l'escalier de bois, dont chacune des marches grinça un peu plus fortement que la précédente mais un peu moins que la suivante.

Arrivée au deuxième, elle se laissa guider par la lumière tremblotante des antiques luminaires muraux. La moquette au sol semblait avoir connu mille et une déconvenues. Tantôt roussie, tantôt arrachée, voire même lacérée, elle avait sans aucun doute traversé plusieurs époques et épopées. Inconsciemment, les doigts de Mia agrippèrent son arme. Un chariot rempli de serviettes rêches obstruait le couloir, comme si quelqu'un s'était enfui en l'abandonnant. La jeune femme le contourna et gagna la chambre 217.

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Un simple sortilège suffit à lever le loquet de la porte. Il faisait nuit noir dans la chambre, et Mia crut initialement qu'elle était déserte. Puis ses yeux habitués à la pénombre, tombèrent sur sa silhouette. Debout près de l'unique fenêtre aux carreaux usés, Severus se tenait appuyé sur son bras, le regard perdu dans la ruelle. Ses habits sombres et sa chevelure de jais le fondaient parfaitement dans l'ombre de la pièce. Seul son visage toujours aussi pâle brillait légèrement à la lueur du lampadaire. Mia s'aperçut immédiatement que ça n'allait pas. Il n'avait même pas esquissé un mouvement dans sa direction. Elle s'approcha doucement et n'obtint qu'une réaction de son homme : il ferma les paupières et expira douloureusement.

- Je savais que tu me trouverais, avoua-t-il d'une voix rauque.

L'émotion à peine contenue dans cette simple phrase serra le cœur de Mia. Cependant elle s'avança davantage et glissa.

- Tu ne m'as pas rendu la tâche facile mais ta pierre m'a aidée.

Il ouvrit brutalement les yeux, avant de froncer les sourcils.