Un simple Oracle

Chapitre 35

Jade ( pdv )

Le cerveau en miettes, le cœur battant je fais de mon mieux pour ouvrir les yeux. Je n'entends rien d'autre que mes oreilles siffler. Je crois que nous étions plus proches de l'explosion, ça devrait revenir. Je crois... Il faut que je sorte de là. J'ouvre les yeux et constate que je suis toujours dans le fiacre à côté de Iris inconsciente et du Lieutenant-colonel qui parle. Ses lèvres bougent donc je suppose que c'est ce qu'il fait. J'ai trop mal au crâne pour essayer de comprendre. J'attrape la petite Iris.

Je l'observe un instant et constate tout le sang qui nous entoure. C'est un miracle que l'on soit tous les trois en vie et toujours dans le véhicule. Je tire Iris et constate tout le sang dans lequel ses mèches blondes trempent. Cela m'attriste parce qu'ils sont vraiment très jolis ses cheveux.

Qu'est ce que tu racontes ?

Une grande main m'attrape fermement et me tire loin d'ici. Je suis étonnée de sentir de l'herbe sous mes mains. Il n'y a rien d'autre que des ruines autour de nous, les restes d'anciens villages.

Une autre main m'agrippe solidement les cheveux et tire dessus pour me traîner. Je crois hurler, je n'entends pas un bruit mais je sais que j'ai crié. Le Lieutenant-colonel qui semble sérieusement blessé réagit très vite et sort son épée. Une lame gelée se pose sur mon cou tandis qu'un souffle atrocement chaud s'écrase sur ma tempe.

Je ne comprends rien mais je suis plus que rassurée de voir que le Lieutenant-colonel n'est pas devenu sourd. Il fixe mon assaillant de ses pupilles d'un bleu plus froid que nécessaire. Je devrais certainement me sentir en danger mais ne rien entendre me perturbe plus que la lame qui s'appuie sur ma peau. Lame qui d'ailleurs s'enfonce légèrement dans mon cou quand le Lieutenant-colonel fait un pas dans notre direction.

Il lève sa main libre et tente certainement de raisonné l'idiot qui a attrapé la mauvaise servante. Je profite de ce moment de flottement et de mon manque de réaction à la douleur pour chercher le reste des soldats. L'audition me revient soudainement dans l'oreille gauche, je grimace mais n'y prête pas plus attention. Je trouve Ryan et Louis défendre le second véhicule. J'ai beau chercher mais je ne trouve ni mon amie ni son Chevalier.

La lame s'appuie de nouveau contre ma peau m'arrachant un gémissement de douleur. L'assaillant tire si fort sur mes cheveux que je le soupçonne de tenter de me les arracher.

-Tu vas poser ton épée le soldat avant que je ne me décide à trancher le joli petit cou de la dame.

Eliott me lance un regard rempli de bien trop de désespoir avant de se baisser pour poser son épée. J'en profite pour attraper le couteau sous mes jupons et le planter rapidement dans le pied de l'homme qui hurle comme un porc. Il me lâche, je tranche son tibia. Pas assez profond... Je tremble trop pour être précise. Je me tourne afin de pouvoir écraser ma botte contre sa jambe blessée. Il hurle à nouveau avant de tenter de m'attraper mais je tranche aussitôt sa paume. Sa main recule, je m'appuie sur mes mains pour me donner l'élan nécessaire pour que mon pied s'écrase entre ses jambes. Il s'étale lourdement par terre pendant que je m'écarte en rampant.

Je comptais hurler au Lieutenant-colonel de faire quelque chose mais il s'avance rapidement pour planter son épée dans la poitrine de notre assaillant. Mes yeux se ferment rapidement pendant que je détourne le regard.

Il n'a même pas hésité.

Je comptais rester là à trembler mais j'entends des pas approcher avec mon oreille fonctionnelle. J'ouvre rapidement les yeux et remonte mon couteau et ma garde comme me l'avait appris mon père. Mais je ne plonge que dans ce regard froid que je connais trop bien. Son propriétaire me tend sa main en souriant. Je l'attrape fermement et le laisse me relever.