Chapitre 6 : Garder Espoir

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SAEJIN

Je me réveille tout engourdie, j'ai mal aux bras et au cou. Jae ne s'est toujours pas réveillé, j'ai horriblement peur. Lorsque j'ouvre les yeux, après avoir trop peu dormi, je suis toujours à l'affût d'un infime petit espoir. Je me réveille, avec une succession d'angoisse et d'incertitude, j'ignore comment les dompter. Je rêve de lui, de nous, pendant mes moments de sommeil. Le matin, j'aimais le sortir de son sommeil en sautant sur le lit, ou en chantant.

À cette époque-là, nous étions innocents, faire l'impossible sans se méfier des conséquences et donc à les mépriser. Je me rends compte que lorsque nous sommes des enfants, notre quotidien se résume à être naïf et insouciant. Puis en vieillissant, nous changeons en devenant plus sérieux et matures ou pas pour certains cas.

Je caresse sa main en espérant qu'il ouvre ses paupières au contact de ma peau. En le regardant, j'ai la grande impression que Jaejae est devenu bien plus pâle qu'il ne l'est déjà. Je me demande si c'est normal, il va sans doute maigrir. Je me sens tellement honteuse à cause de notre dispute. Il est terriblement mignon lorsqu'il dort.

Mais là, je ne sais pas s'il peut nous entendre. Ou encore s'il peut revoir certains souvenirs, enfin... n'y connaissant rien à cette situation. Pourtant, j'ai senti qu'il attendait une chose de ma part lors de notre dispute. Je ne saurais dire laquelle.

Aujourd'hui nous sommes dimanche et il pleut à torrent. Il n'est pas encore huit heures du matin. Aucun bruit provenant du couloir ne se fait entendre. Les chambres blanches des hôpitaux, l'odeur du désinfectant, les blouses blanches des infirmières et des médecins me donnent la nausée.

Je ne suis pas à l'aise dans ces endroits, comme lorsque je vois les patients me dévisager avec un visage neutre, en passant par celui du désespoir et de la tristesse, rendant presque cette situation morbide. Tout autant que de fixer leurs corps et voir l'état dans lequel ils sont, presque squelettiques pour certains. Rien que d'y penser, j'en ai froid dans le dos.

Je reste toujours sur place, sans l'envie de bouger. Derrière moi, des bruits de pas arrivent en direction de la porte de la chambre. Je ne veux pas me retourner. J'éprouve juste l'envie de pleurer, des larmes qui ne viennent pas, tout est asséché. Une infirmière entre dans la pièce pour faire la toilette de Jae. Il n'y a aucune sondes ou quoi que ce soit pour les selles.

Les infirmières lui changent les alèses et le lave. Ils appellent ça le nursing, et ce quatre fois par jour. Après, il y aura la musicothérapie, ça devrait beaucoup lui plaire et nursing à nouveau. L'aide-soignante me demande de sortir pour que les médecins puissent travailler convenablement. Je pense qu'ensuite la kinésithérapeute fera son entrée.

Je me lève et embrasse son front. J'espère que des petits gestes comme ceux-là, pourront l'aider à se réveiller. Nous ne sommes pas censés arriver dès le matin, d'autant moins si nous ne sommes pas de la famille. Sauf Chin-hwa qui pour la première fois, transgresse les règles. Il me prend dans ses bras sans rien dire, nous n'en avons pas vraiment besoin.

Encore moins quand il était avec Ae-cha, on aurait dit qu'ils venaient d'une autre planète. Ou alors ils utilisaient la télépathie, mais cela m'étonnerait beaucoup. Idée tout de même un peu stupide de ma part. Je pense au silence qui peut durer mais non. Son apparence de paternel alors qu'il ne l'est pas au sens propre je veux dire, commence à me soûler.

— Tu devrais quand même manger. Tu ne peux pas rester dans cet état. Rentre te changer aussi et je reste avec Jae. Il ne sera jamais seul je te le promets.

Je m'en doutais. Mais je pense que Chin-hwa a très peur pour moi comme pour Jaejae, enfin d'une manière différente. Je suis en état de le comprendre, lui ne cache en aucun cas ses émotions. Il vit, il assume et il en fait une force incroyable.

Apparences Mensongères [T1] {En Réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant