Chapitre 14

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J'ai dix minutes. Lifa est venu me réveiller, apparemment il veut me voir. Il m'a donné dix minutes pour me préparer. J'enfile une robe noire, longue et près du corps, assez simple. Je met du mascara, pas de rouge à lèvres. Je me doute bien de ce qui m'attend, et je ne veux pas que mon visage soit sali par mon maquillage.
J'enfile une jarretière et prend un couteau très fin mais assez tranchant. Je le cache, en dessous, de sorte à ce qu'il soit totalement recouvert par le tissus et que je puisse me déshabiller sans qu'il soit vu. J'arrange mes cheveux et j'y vais. J'ai enfilé une paire de sandales à talons, je ne  les mettrai plus, elles me font un mal de chien. Le couteau ce n'est pas spécialement pour lui fair du mal, j'ai déjà pris cher pour avoir essayé de m'enfuir alors si je le blessais c'est moi qu'il tuerai. Je n'utiliserai cette arme que si ma vie est en danger.
J'arrive devant la porte, ça empeste ici. Un homme est assis sur le fauteuil en face du canapé, il n'est donc pas seul. Ça veut dire que je n'aurais pas supporter ça ce soir. Le canif me servira donc sûrement à rien.

- Viens-ici.

Il a remarqué ma présence. Je m'avance plus profondément dans la pièce, éclairé par les lumières de la ville. Je m'arrête à son niveau. Je ne le regarde ni lui ni l'inconnu, mes yeux sont braqués devant moi.

- Assise.

Voilà qu'il me prend pour sa chienne. Ça m'irrite au plus haut point, et je pense que ça se voit à mon expression. J'obéis tout de même et prend place à ses côtés.

- C'est une bien jolie dame.

Notre invité a pris la parole. Je ne le connais pas, est-ce un ami de longue date ? Ou bien un investisseur ? Il m'observe avec intérêt, qu'est ce qui sucite son attention chez moi ?

- Ce n'est pas une dame, ce n'est qu'un toutou, une bonne esclave tout au plus. Mais au moins, c'est un jouet sur lequel on peut compter un minimum. C'est pour ça que je vais la garder auprès de moi pour l'instant. Après tout, il faut bien récompenser les bêtes loyales. En plus celle-ci est dotté d'une perspicacité hors du commun. Elle peut se montrer utile.

Il s'adresse à moi indirectement. Il me fait bien comprendre que je suis sa chose. Ça me dépecte. Malgré le fait que je lui soit on va dire reconnaissante, je ne peux m'empêcher d'être dégoûté par lui.
Il y a deux genres de personnes qui me font gerber. En premier les personnes stupide. Surtout celles qui ont tout eu sans aucun mérite malgré leur bêtise, simplement grâce à la chance ! Pour le coup, ça ne le concerne pas.
En second, les faibles. Je ne dis pas qu'ils méritent de se faire dominer, seul ceux, qui se satisfont de leur situation, et souhaitent rester impuissant ne méritent pas le respect. Ceux là méritent de se faire écraser. Mais ce que je haï, c'est de devoir obéir et me soumettre à quelqu'un de moins fort que moi. S'il n'avait pas ses hommes, je l'aurais tué depuis longtemps. D'ailleurs pourquoi acceptent-ils sa domination alors qu'ils pourraient s'en débarrasser facilement. J'ai pu cotoyer ses proches, et se ne sont pas des imbéciles. Pourquoi lui sont-ils loyaux ? Il les a peut-être aidé par le passé, mais M. Ueno ne tend pas la main si on ne lui a pas prouvé avant qu'il pouvait avoir confiance en nous.
A choisir je le préfère tout de même aux Cho, c'est pour ça que je me suis tu. Au moins, lui fera évoluer l'humanité vers le haut, Les Cho, la tire vers le bas, et profitent du travail d'autrui laissant pourrir le peuple. Mais en soit, je les détestent tout deux, même si je lui suis redevable de m'avoir aidé. Et je m'assurerais bien de payer ma dette.
 
Il y a un an, j'ai calmement réfléchi à la nature humaine, à mon propre état d'esprit, et à celui des autres. Ce jour-la, j'ai décidé que si je rencontrais une personne, qui par ses propres et uniques capacités, surpasse les limites de ma réflexion, ainsi que ma propre force brute, je m'inclinerai devant elle, me soumettrai et me plierai à sa volonté.
Ueno Kaori. Il est bien plus rusé et intelligent que moi, ça ne fait absolument aucun doute.
Mais en terme de force physique, si on le désarme, il est aussi puissant qu'un petit chiot à cause de sa jambe boiteuse. C'est pour ça que je ne supporte pas d'être contrainte d'obéir à cette chose diforme et totalement dégénéré.

LIENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant