Chapitre 19

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Je me souviens de la première que je l'ai appelé ainsi. C'était aussi la première fois que je l'avais torturé et violé, de nombreuses ont suivi depuis.

- Par ce qu'avant tu n'étais pas vraiment à moi. Tu avais toujours peur d'eux, tu cherchais à t'enfuir et tu m'aurais dénoncer sans aucune hésitation, rien ne t'unissais à moi à tes yeux je valais exactement pareil qu'eux.
Je caresse et passe mes doigts à l'intérieur des trous que j'ai percé dans son dos.
Maintenant que j'ai laissé toute ces marques sur toi, après t'avoir sauvé la vie par deux fois, tu ne pourras plus te détacher de moi aussi facilement qu'au début.

- Tfou !
Elle me fixe de ses yeux perçant, l'arrogance même dans son regard.
Rien ne m'empêche de fuir, mais je ne fuirai plus jamais. Je n'ai fait que ça toute ma vie, m'échapper, sans jamais affronter rien ni personne. Vous m'avez détruit, comme personne avant vous.

Flash back

Il y a deux mois

PDV MEI LING

J'ai mal au ventre, j'ai envie de vomir. Je sens le bout de mes doigts dénués d'ongles frotter contre le bandage humide, me provoquant des piquotements détestable. Je baisse les yeux vers mon abdomen où je suis taché d'un hématome violacé, presque noir.
J'entends le grincement de la porte qui s'ouvre, je suis éblouie par le rayon de lumière provenant de l'extérieur, ou peut-être de la personne qui vient d'entrer. Je lève les yeux vers elle, c'est lui, bien sûr. Il tire la chaise face à mon lit et s'y assoit, me toisant d'un regard dédaigneux et déçu.

- Tu en as mis du temps à te réveiller.
Je me tais. Je souffre bien trop pour me disputer avec lui ce soir. Il penche sa main vers ma joue pour y essuyer un reste de sang, avant de poursuivre de sa voix posée mais d'un écho qui me terrifie.
On a mis trois jours à te retrouver, c'est un peu long, je te l'accorde. Pourtant, je ne penserais pas que tu craquerai aussi vite. On m'a rapporté que tu as failli nous trahir, mais peut-être qu'ils m'ont menti ?
Je ne répond toujours rien, il soupire.
Vu ton silence, j'en déduit qu'ils ont raison. C'est décevant.

Une autre personne entre dans la pièce, une femme. Je crois que c'est Aduo qui s'approche de nous. Elle prend ma température, m'éxamine puis se retourne vers lui.

- Il lui faudra environ deux semaines pour se rétablir.

- Seulement ? Il faut croire qu'elle est tout de même résistante. Tu peux partir. Je vais rester avec elle.

- Tu sais qu'elle n'ai pas en bonne forme.
Elle lui lance un regard accusateur.

- Tu pense que je vais lui faire du mal ? Ne t'inquiète pas, je ne la blesserai pas.

Elle me donne un dernier coup d'œil, rempli de pitié avant de s'en aller me laissant à sa mercie. Je sens son poids sur le lit et son souffle dans mon cou. J'appréhende, énormément. A chaque fois que je me suis dit que ça ne pouvait pas être pire, une personne a trouvé le moyen de me faire souffrir encore plus.

- Tu as peur ?

Je sursaute quand j'entends sa voix à mon oreille. Je tremble, mais finalement, je me dis que je n'ai plus rien à perdre, que de toute façon tout s'agravera toujours.
Alors autant ne plus me cacher.

- Oui.

- De quoi ?

- De vous. Je ne veux plus être torturée.

- Alors profite bien de ses deux semaines où tu pourras te reposer. Par ce qu'une fois totalement rétablis, je m'assurerais que plus personne ne puisse t'arracher quelquonques informations. Tu souffriras beaucoup. Par contre, il y a un point sur lequel tu peux être soulagée, ou peut-être sur lequel tu peux te lamenter. Jamais, je ne te laisserai mourir, peu importe ce que tu feras. Maintenant j'en suis sûr, tu es bien trop intriguante pour que je te laisse m'échapper. Tu n'es qu'un jouet, une poupée grandeur nature, ma poupée. Alors repose toi bien, pour qu'on puisse très vite jouer ensemble.

LIENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant