Ça empire

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    Je me lève péniblement. Mon réveil affiche 8:30. Ben moi qui pensais que je n'arriverais plus à me coucher, j'ai dormi plus de deux heures !

   La porte s'ouvre soudainement sur Anissa.

- Salut ma petite marmotte préférée. Me lança t-elle en s'asseyant près de moi.

- Mouais, coucou.

- Qu'est-ce que t'as ? On dirait que tu es genre "bof".

- Je me sens pas b.... Commençai-je avant de me ruer vers la salle de bain.

   Me voilà encore penchée sur ce même lavabo, rejetant encore une fois mon propre sang. Une fois fini, je me rince la bouche et me regarde dans le miroir. Je constate que mon front est recouvert de grosses gouttes de sueur, que mon visage est tout pâle et que mes yeux ont l'air d'avoir blanchis. Je ne comprends pas comment.

   Je reviens dans ma chambre et remarque qu'Ani n'est plus là. Je m'allonge en me massant les tempes. Ce que j'ai mal aux articulations ! Je referme mes yeux dans le but de retrouver le sommeil sauf que j'entends le bruit de la porte et les pas de quelqu'un. Donc je peux me pas me reposer !

    On dirait que la personne semble hésiter à parler donc le silence se fait long.

- Zoé...

    J'ouvre les yeux et croise ceux larmoyants de ma mère.

- Ne t'inquiète pas m'man. C'était juste une nausée passagère comme d'habitude. Tu vois ? Je me sens déjà mieux !

- Ton médecin a appelé. On doit aller à l'hôpital pour connaitre à quel stade est la maladie.

- Je suis obligée d'y aller ?

- Tu sais très bien que tu n'as pas le choix, mon cœur.

- Oui et c'est ça le pire.

  Ma mère s'approche, me caresse la joue avant de me faire un câlin et de sortir en me rappelant de me préparer.

  J'ai donc pris une douche et je me suis habillée.

  Je sors de ma chambre et descends les escaliers. Au salon, Evan et Rhyter jouent à la PlayStation 5. À la cuisine, les filles et Régina prennent leur petit déjeuner. J'aimerais aussi le faire mais vous connaissez l'histoire....

- Coucou Zoé. Me salua Noël. Enfin rebonjour.

- Mouais.

- Bah dis donc, c'est pas la forme on dirait !

- C'est le cas rien que de le dire.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demande Evan, surgissant de nulle part.

- J'ai un rendez-vous à l'hosto.

- Ah. Lâcha Ani.

 
   J'ai à peine le temps d'ouvrir la bouche pour répondre que je vois ma mère s'arrêter au seuil de la porte. Me faisant ainsi comprendre qu'on doit y aller.

- Souhaitez moi "bon courage". Soufflé-je à l'intention des autres avant de rejoindre ma mère qui était déjà dans la voiture.

Bah elle est pressée on dirait !

  J'entre dans la voiture sous le regard impatient de maman. Elle soupire légèrement avant de lancer le contact.

T'es au courant qu'il y a pas le feu ?

  Le trajet est rapide et silencieux. Une fois dans le parking de l'hôpital, mon cœur se serre et mon estomac se noue. J'aurais voulu ne jamais y revenir.

  Maman descend et je fais de me peu après. Nous nous dirigeons vers le hall en cette matinée froide d'octobre.

  Après une dizaine de minutes, qui m'ont semblé être une dizaine d'heures, nous prenons la direction du bureau de mon médecin. Une fois devant la porte, ma mère y frappe avant que nous ne recevions l'autorisation d'entrer.

Je revois alors le même décor qu'il y a un peu plus de trois semaines. Ainsi que la même femme sauf qu'elle semble avoir grossi. Pourquoi ? Je la trouvais bien mince !

Et puis après, ce sont pas mes calories....

  Elle me dévisage légèrement avant de nous inviter à prendre place en face d'elle.

- Bonjour Madame, bonjour ma petite.

Je ne suis pas votre petite

- Bonjour à vous. Salue ma mère à son tour.

- Bonjour. Lâché-je timidement.

- Alors, que me vaut votre visite ?

C'était pas un rendez-vous ?

- J'ai remarqué que ma fille fait plus fréquemment des malaises, elle a aussi trop souvent des nausées. Et regardez son air pâle...

La jeune femme me scrute de fond en comble avec un air pensif.

-.... Et puisque la date de notre rendez-vous approchait à grands pas, je me suis dit qu'il serait préférable de venir un peu avant. Cela ne vous dérange pas j'espère.

- Non. Ne vous inquiétez pas. Vous avez bien fait.

Elle le regarde avec un air compatissant. Mais je lui ai rien demandé !

- Je m'occupe de la situation. Nous commencerons pas une auscultation. Veux-tu bien t'allonger sur ce lit là-bas ?

J'asquiesce avant de m'exécuter. Elle suit les battements de mon cœur. Ensuite, elle prend ma température, me prélève du sang... Bref vous voyez le genre ?

À peu près d'une heure s'est écoulée depuis que le médecin nous a congédié, ma mère et moi, dans la salle d'attente en attendant les résultats des examens que j'ai passé.

J'appréhende sa réponse et j'ai peur. Je tremble non pas littéralement mais réellement comme une feuille. Certains patients doivent se demander pourquoi vu que la climatisation n'est pas activée. Mes mains deviennent soudainement moites, mon cœur frappe très fort dans ma cage thoracique.

- Mlle *** Zoé...

  Je lève la tête en direction de la voix qui m'appelle. Ma mère me fixe comme pour me dire que nous devons y aller. Je me lève et la suis. Nous pénétrons pour la deuxième fois de la journée dans ce bureau. Sauf que l'ambiance est pesante, plus tendue.

   Pour la deuxième fois de la journée, le médecin nous intime de nous asseoir et nous obéissons.

   Pour la deuxième fois de la journée, elle me regarde intensément, essayant peut-être de me déchiffrer. Contrairement à ce matin, son regard n'est plus rassurant ni compatissant. Mais j'y lis de la....de la....de la... PITIÉ ! Mais je comprends pas pourquoi.

Menteuse

   Elle commence à s'éclaircir la gorge comme pour briser le silence et par la même occasion les chaines de la peur qui me retiennent.

- Les résultats sont arrivés...

Sans blague

-...et les nouvelles ne sont pas réjouissantes.

Je lis la douleur dans le regard de ma mère.

- Et quel est le verdict ?

- Ça empire

Je le savais.


Le peu de temps qu'il nous resteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant