Accepter son passé

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   Tout est saccagé. Et la pièce est plongée dans l'obscurité. Seuls quelques rayons de lumière qui s'infiltrent par la fenêtre me permettent d'avoir une vision de l'ensemble. Les vêtements sont parterre, les armoires renversées, le matelas est déchirée, les rideaux aussi. Et les murs sont tâchés avec du sang. Mais que s'est il passé ici ?

Aussi, il y a une odeur que je reconnaitrais entre mille: une cigarette et de l'alcool. Je peux pas continuer à respirer ça sinon je vais perdre connaissance.

J'ouvre donc les fenêtres pour emmagasiner le plus d'air possible et pour aérer mon cerveau. En me dirigeant vers le dressing, je marche sur quelque chose et suis un grognement. Ne...me dites pas que des objets ont pris vie ou que je suis tombée sur un cadavre ou ou...

A ce moment, le tas d'objets se redressent. C'est la fin. Et puis, tous les déchets tombent, me permettant ainsi de distinguer la silhouette de ladite personne.

A première vue, c'est une femme. Mais quand je me concentre sur ses traits, je vois... Ma mère ?!

Je reste choquée face à cette scène. Pendant qu'elle gémit de douleur sûrement liée à des migraines.

- Maman ?

Elle lève automatiquement la tête et me regarde dans les yeux. On dirait qu'elle n'y comprends rien.

- Zoé. Mais...qu'est ce que tu fais ici ? Et que s'est il passé ici ?

- Ça, c'est à toi de me le dire. Répondis je sur un ton condescendant.

- Ne me dis pas que c'est moi qui ai foutu un bordel pareil. Si ?

- Oui. C'est toi.

Elle soupire. C'est vrai que montrer une telle facette ou un exemple pareil à son enfant doit être honteux. Je la vois s'asseoir sur le matelas ou ce qu'il en reste.

- Tu veux en parler ?

Elle tapota alors sur la place comme pour m'inviter à la rejoindre. Je m'exécutai.

Le silence se faisait long. Je suppose qu'elle rassemblait les quelques forces qu'elle avait pour me raconter.

- Ta grand mère et moi étions inséparables avant que Lois ne meurt. On se disait tout. Mais la seule chose qu'elle gardait secrète, c'était l'identité de notre père. Et je ne lui en voulais pas vraiment. Parce que je croyais que je n'en aurais pas besoin. Mais une fois à l'école, les autres enfants m'excluaient à cause de ma différence et je n'ai jamais eu d'amis. Mais ce n'est pas faute d'avoir essayé crois moi. Je n'avais que mes frères et sœurs et je devais m'en contenter. Si seulement je n'avais pas voulu préserver ma dignité, vous auriez sûrement connu votre grand mère et les choses auraient peut être été différentes.

Je n'aime vraiment pas la voir triste parce que j'ai l'impression qu'elle n'est pas ma mère mais une autre personne. Celle que j'appelle "maman" est une femme toujours souriante et optimiste, qui vit passionnément sa vie et aime son entourage. Elle n'a pas le temps de se soucier des regrets ni des remords.

Je lui prends les mains et la regarde dans les yeux.

- Ne dis pas des choses pareilles, maman. Ce n'est pas de ta faute. Tu as juste fais ce que tu croyais vrai. Ne te blâme pas et puis, tu m'as toujours enseigné qu'il n'est jamais trop tard pour arranger les choses. Non ?

- Tu as raison trésor. Dit elle en essuyant ses larmes. Je vais me faire pardonner. Va te préparer. Nous sortons.

                                                        
                                                  

     Je suis dans ma chambre en train de me brosser les cheveux. J'ai pris mon bain et je me suis déjà habillée. Je me demande où on va. Et puis, je devrais pas m'en soucier vu que c'est avec ma mère que je sors. Où qu'on aille et quoi qu'on fasse, du moment que nous sommes ensembles, m'est inutile.

J'ai fini. Je mets une bande bleue dans mes cheveux pour être en accord avec mon habillement et puis je sors de ma chambre.

Je me dirige vers la chambre de mes parents et OH MON DIEU !!!

C....C...Comment est-ce possible ?! Tout...tout le carnage. La chambre a retrouvé son aspect normal. Mais....c'est pas possible !

Ma mère se retourne vers moi et se moque de ma stupéfaction. Mais y a de quoi être surpris.

 
                                             

       Nous sommes dans la voiture de ma mère. Ça doit faire une quinzaine de minutes qu'on roule et franchement je m'ennuie. Ma mère conduit et on a pas le droit de lui parler quand c'est le cas.

Soudain, les images de la chambre de mes parents me reviennent en boucle. C'était la première fois que je la voyais dans un état pareil. C'était assez troublant. Et ça m'a rappelé mon père à une époque. Il y a quatre ans, quand je devais avoir onze ans, mon père s'est fait viré des services publiques alors qu'il y avait travaillé pendant dix ans. Il n'a pas pu se trouver un autre emploi, même temporaire et s'est très vite retrouvé au chômage. Il buvait, fumait, se droguait, sortait, se disputait avec ma mère et il nous frappait même. C'était l'enfer sur terre...

- Zoé

...la vie me semblait triste et sombre. Je réconfortais Régina et essayait de ne pas trop sembler triste devant Rhyter...

- Zoé ?

...mais quand je me trouvais seule dans ma chambre, je pleurais. J'aurais tant aimé hurlé mais je ne pouvais...

- Zoé ?!

Je sursaute. Puis je tourne la tête vers ma mère.

- Hum ?

- On est arrivée.

- Ah. Désolée, j'étais perdue dans mes pensées.

- J'ai vu ça, oui. Aller, descends.

Je m'exécute. J'observe les alentours et pas de doutes possibles, nous sommes dans un endroit que je ne connais pas.

- Maman ? On est où là ?

- Tu le sauras quand tu me suivras. Dit elle en laissant transparaitre du mystère dans sa voix.

Ok. Qui êtes vous et qu'avez vous fait à ma mère ? Ce n'est absolument pas son genre de faire des mystères et même des surprises parce qu'étant de nature curieuse, elle déteste tout ce qui a trait au suspens.

Elle décide de marcher et je la suis. Nous montons dans un vieil immeuble délavé. Ça sens le rat mort par ici.

- Ça pue trop pour toi, chérie ? Me demanda t-elle.

- Sans blague. Dis je en me bouchant les narines

La véritable question c'est " Combien y a t-il de rats qui sont morts là dedans ?".

Les escaliers que nous avons monté nous ont mené à une porte. Maman s'arrête, reprend son souffle mais semble hésiter. Je ne sais pas de quoi il s'agit mais je sens que c'est important et puis je veux savoir. Donc je mets ma main sur son épaule. Elle me regarde comme étant surprise puis rejette son regard vers la porte avant de poser sa main sur la poignée.

Voyons voir ce qui se cache derrière...

Le peu de temps qu'il nous resteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant