La mauvaise nouvelle

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J'ouvre difficilement les yeux et je perçois près de moi: mes parents, Rhyter, Nana, Ani, Noël, Kyo et Evan. J'essaie de me redresser mais je me sens toute faible et en plus j'ai une de ces migraines donc j'abandonne. Je scrute les environs et je remarque que cet endroit, je ne le connais pas. On dirait une chambre d'hôpital.

- Que s'est il passé ? Demandai je épuisée.

- Tu t'es évanouie. M'expliqua ma mère.

- Ça me reviens. Je dors depuis combien de temps ?

- 5 h maintenant. Me répondit Ani.

- Oh...a. Commençai je avant d'être interrompue par le bruit de la porte de la chambre.

Je levai la tête pour apercevoir une femme en blouse blanche, tenant quelques fiches à la main. Elle a l'air gentille. Mais ce n'est qu'une impression. Je ne la connais même pas.

- Je vois que notre petite dormeuse est déjà debout. Lança t-elle comme si elle voulait détendre l'atmosphère.

Mais sa tentative a échoué. Tout le monde semble inquiet. Beaucoup trop même.

- Jeune fille, tu vas passer quelques examens pour qu'il nous soit plus facile de déterminer ce que tu as. Tu comprends ?

Évidemment, pas la peine de me parler comme à une gamine de six ans. Je lui réponds par un "oui''.

- Suis moi. Je pourrai mieux travailler dans mon bureau. Me dit-elle avant de sortir de la chambre et de me ramener une chaise roulante.

Vu que je peux pas m'y mettre toute seule, Evan me porte et m'y installe donc. Le médecin me traine à extérieur et nous nous retrouvons très vite dans son bureau. Elle me laisse dans un coin avant de fermer la porte et de se laver les mains. Puis, elle s'assoit dans son fauteuil, derrière son bureau.

- On va commencer par remplir ton dossier médical. M'annonça t-elle en prenant son stylo. Déjà, comment t'appelles tu ?

- Zoé

- T'es née quand ?

- Le 2 Mars

- Quel âge as tu ?

- 15 ans

- Quel groupe sanguin ?

- Pas la moindre idée

- Les adultes près de ton chevet sont ils tes parents ?

- Oui

- Maintenant on va prendre tes paramètres. Dit-elle en se levant pour prendre un thermomètre qu'elle mit dans ma bouche après l'avoir agité.

Elle le retira puis, regarda le chiffre indiqué avant de le reporter sur mon dossier. Ensuite, elle sortit une balance qu'elle installa près de moi.

- Désolée ma grande, je sais que t'auras de la peine mais tu dois monter dessus toute seule.

Elle m'aida à me lever, mais je me mis la balance toute seule. Avec beaucoup de difficultés. Mais j'y suis parvenue. Ensuite, il faut prendre ma taille mais pour ça je dois me tenir totalement droite. Plus facile à dire qu'à faire...

Nous avons presque terminé. Là, elle prélève mon sang pour le faire examiner au laboratoire. Puis, elle me ramène dans la chambre où je retrouve mes parents. Il semblerait que les autres soient partis. Normal. Il est 21 heures. Le médecin me laisse près du lit. Je me lève et m'y installe. Cela surprend ma mère. Je me suis juste évanouie. C'est pas comme si j'avais le pied cassé.

- Il serait préférable qu'elle reste en garde à vue à l'hôpital. Informa le médecin. Demain, on saura avec certitude ce qu'elle a. Bonne nuit à vous. Souhaita t-elle avant de sortir.

- Ne me dites pas que vous allez rester ici, avec moi ?

- Pourquoi pas ? Demanda mon père. Quand notre petite libellule est malade, on se doit de veiller sur elle.

- N'est ce pas Lulule ?

J'avais oublié ce surnom. Chez nous, chacun en a un. Mais moi, il a fallu que je tombe sur le plus poisseux. Y a pas à dire, les parents sont inégalables quand il s'agit de mettre la honte à leurs enfants. Heureusement, qu'il n'y a personne d'autres ici.

- Non. Je suis pas d'accord. Vous devez vous reposer. Rentrez et laissez moi. Et puis, je me débrouillerai. Je suis une grande. Non ?

- Je ne sais pas Lulule. Fit ma mère. T'es sûre ?

Je hoche la tête. C'est pas la peine de vous inquiéter. Rentrez.

- Bon, d'accord. Mais on revient te voir demain matin. Lança mon père alors que lui et ma mère s'avançaient vers la porte.

- Bonne nuit, Lulule

- Bonne nuit maman, bonne nuit papa.

Enfin un peu de tranquillité. Je vais pouvoir me reposer...

Je retire ce que j'ai dit. Je ne vais pas pouvoir me reposer. Ce lit est si inconfortable que je ne peux même pas faire un semblant de dormir. Je comprends mieux la princesse au petit pois, c'est désagréable d'avoir la sensation de dormir sur une pierre. Je sens que demain j'aurai des courbatures. Je suis vraiment exténuée.

J'entends des voix dans le couloir. Je descends du lit et m'approche de la porte. On dirait des adultes. J'ouvre légèrement la porte et vois trois personnes. Deux hommes et une fillette. L'un deux porte une blouse blanche, il doit être médecin. Et l'autre tient la petite fille par la main. Le médecin porte un bébé enroulé dans une couverture soyeuse et éclatante.

- Docteur, comment va ma femme ? Demanda l'homme avec des cernes et un début de barbe. Il avait des yeux rouges.

- L'accouchement a été très compliqué et il a fallu pratiquer une césarienne, a laquelle votre femme n'a pas survécu.

- Vous...vous voulez dire que...ma femme...est...m...morte ?

- P...papa, elle a quoi ma maman ?

- Je ne peux que vous présenter mes sincères condoléances et vous annoncer que dans votre malheur, votre femme vous a laissé en cadeau un petit garçon tout beau. Voulez vous le prendre dans vos bras ?

Il se contenta de tentre les bras pour accueillir cet être.

- Dites, M le docteur, s'exclame la gamine, je peux voir ma maman ?

- Désolée, jeune fille. Mais ta maman a beaucoup travaillé. Elle se repose.

- Ah, d'accord. Fit la fillette triste.

- Suis moi. On va aller voir les autres enfants. Tu n'as envie de jouer avec eux ?

- Si. Papa, dit-elle en se retournant vers son père. Dis papa, pourquoi tu pleures ?

Il la prit dans ses bras.

- Pour rien, mon cœur.

- T'en es sûr ? Maman, elle m'a dit que quand quelqu'un que j'aime beaucoup est triste, je dois tout faire pour qu'elle sourit. T'es pas d'accord avec moi, petit frère ? Demain, quand maman se réveillera, on rentrera tous ensemble chez nous. Ajouta t-elle en souriant au bébé.

Je referme la porte. J'en ai assez vu. L'innocence de cette gamine et la souffrance de cet homme me brisent le cœur. Perdre un être cher est quelque chose qu'on n'oublie pas, on apprend juste à vivre avec. Je crois que je vais me coucher. Je dois vraiment me reposer...

Je sens quelqu'un non je perçois la présence de plusieurs personnes près de moi. J'ouvre alors un œil mais ma vision est floue. Après quelques secondes, j'arrive à identifier mes parents,le médecin d'hier et ma cousine Lise. Ils discutent de quelque chose qui parait important. Le médecin me remarque.

- Tu es réveillée, ça tombe bien. Commença t-elle sérieusement. Les résultats de tes examens sont arrivés.

- Et qu'est ce que j'ai ?

- Un cancer au foie.

Le peu de temps qu'il nous resteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant