Chapitre 3 - AMARIA

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Amaria, viens ici !

Cachée sous mon lit, je me cache une nouvelle fois de lui. Une main sur la bouche pour atténuer le bruit de ma respiration et les larmes dégoulinantes sur mes joues, je me retiens de pleurer à cause de la douleur qui se propage dans mes côtes. Ma seule crainte est qu'il arrive à ouvrir la porte de ma chambre soigneusement fermée à clé avant que maman ne rentre, c'est-à-dire dans un peu moins d'une heure mais est-ce que j'arriverais à tenir jusque là ?

Amaria ne m'énerve pas plus que je ne le suis déjà... Tu auras beau te cacher mais nous sommes sous le même toit alors quoiqu'il arrive, on se retrouvera tous les deux à un moment ou un autre.


Ses paroles me glace le sang, pourquoi ?

Pourquoi maman ferme-t-elle les yeux sur ça ?

Pourquoi me laisse-t-elle encore seule avec lui...


Un gros bruit provenant de ma porte me sort alors de mes pensées, le bruit d'une clé qui glisse dans la serrure et qui la déverouille.


Il est entré.


Mon petit corps tout entier se met alors à trembler par la peur et la douleur qui continue à me lancer. J'ignore comment il a pu avoir le double, il y avait pourtant qu'une seule clé et c'est d'ailleurs pour ça que maman déteste que je m'enferme. Quand a-t-il donc fait une copie ?

Je te tiens !

Une main m'agrippe soudainement la cheville et me tire tellement fort que ma tête n'eut pas le temps de s'allonger et heurte le bord du lit si fort que j'en perds connaissance.


Un bruit strident me réveille en sursaut.

Déboussolée et terrifiée, je me relève aussitôt. C'était mon réveil qui m'indiquait qu'il était temps de me sortir de ce cauchemar et je crois qu'au final, c'est pas si mal. Je soupire et prends un moment pour me recentrer.


Je suis loin et j'ai grandi maintenant, tout ça c'est du passé.


Je parcours la chambre d'un regard et remarque qu'Oph n'est pas là. Je décide de prendre mon téléphone et scroll les notifications reçues dans la nuit, le message d'Anaé attire tout de suite mon attention.


" Trop cool ça ! Moi j'ai absolument pas hâte d'être au lycée demain.

Dire que les aprems à la plage et les couchés de soleil avec toi c'est fini...

Reviens moi vite et j'ai hâte que tu me raconte tes premiers cours !"


Je souris face à son message, Anaé et moi sommes assez proches depuis qu'elle est petite. Malgré notre différence de paternel et le fait que j'ai eu du mal avec la nouvelle vie de ma mère... J'ai toujours aimé le rayon de soleil qu'apporte Anaé à cette famille et je dirais même que c'est depuis sa naissance que les choses à la maison se sont tassées. Enfin d'une certaine manière. Le second message qui m'a également interpellée est celui d'Oph, qui d'après celui-ci est arrivée 10 minutes en retard parce qu'elle s'est rendormie après son réveil et qu'apparemment elle n'a même pas eu le temps de prendre une douche. Je rigole de ces péripéties matinales et décide de moi aussi me lever pour me préparer. J'opte pour pour une jupe en jeans qui m'arrive à mi-cuisse et un haut noir avec un décolleté bateau que j'aime beaucoup. Je passe un coup de brosse dans mes cheveux et tout en me regardant dans le miroir, je décide qu'un lissage express serait le bienvenu. Je me penche alors vers ma valise rouge et sort de celle-ci mon lisseur à vapeur pour le mettre à chauffer puis pendant ce temps, je me maquille légèrement avec une petite touche de mascara et mon meilleur gloss. Je suis le genre de personne qui pense que la première impression en dit souvent long alors j'ai toujours apprécié me faire bien me préparer les jours de rentrée scolaire. Une fois le lisseur prêt, j'attaque alors ce long périple qui est censé aplatir mes ondulations du mieux que possible. J'aime beaucoup changer de coiffure, ça me donne souvent l'impression de changer de tête et de pouvoir être quelqu'un d'autre. Dans ma ville natale, je suppose que j'aurais aimé que ce soit le cas mais aujourd'hui est un nouveau départ où je peux être moi, Amaria et me découvrir sans facette et sans devoir faire semblant en rentrant le soir... Je regarde l'heure et constate qu'il est déjà midi. Je m'empresse alors de prendre mes converses montante noir et un gilet simple de la même couleur qui me tombe jusqu'au genou. J'attrape également mon mac et le glisse dans mon sac à dos puis je me regarde une dernière fois dans le miroir avant de quitter l'appartement.

Perturbatrice / DARK ROMANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant