Perturbatrice / DARK ROMANCE

Chapitre 19 - SOFIA

Deux semaines sont passées, malgré tous les efforts fait pour tenir au mieux notre couverture, j'ai qu'une envie c'est de l'embrasser. Chaques jours, chaques instants, chaques minutes, comme un putain d'aimant. J'adore sa façon de me remettre à ma place quand je lui vole un baiser à la fin des cours. J'aime sa façon de regarder partout afin de vérifier que personne n'ai pu nous apercevoir. J'aime ce goût de l'interdit, ça me fait frissonner. Si on m'avait dit que le destin aurait mit une rouquine sur mon chemin, je me serais moquée de lui. L'amour où quelque chose de ce genre n'a jamais été ma priorité et j'étais loin de me douter que celui-ci pouvait me tomber dessus. Du moins, je n'aurais pas douté une seule seconde des conséquences de cette rencontre. Suis-je réellement entrain de parler d'amour ? Je dois me faire remarquer le moins possible pour ne pas la mettre en danger mais comment ? J'ai déjà dû mal à le localiser, comment je pourrais savoir à quel stade il se trouve et ce qu'il sait ou non de mes agissements. Tout ce que je sais maintenant, c'est qu'il faut que je la protège quoi qu'il m'en coûte. J'ai déjà perdu ma mère alors je refuse de la perdre aussi. J'ai juste envie de la garder auprès de moi et de l'enfermer dans mon appartement pour être sûre qu'il ne lui arrive rien.

Putain Sofia arrête de dire n'importe quoi.

J'ai envie de m'éclater la tête contre le mur quand j'ai ce genre de pensées. Il faut dire que ça a dû m'atteindre psychologiquement, une personne normale aurait couru chez un psy. Est-ce que je suis une personne normale au final ? La véritable question c'est plutôt, est-ce que je le serais un jour ? La question ne se pose même pas, une pauvre gamine enfermée chez elle qui ne souhaitait qu'une chose: sortir voir le monde ou même aller ne serait-ce qu'à un pauvre goûter d'anniversaire. Comment vouloir être quelqu'un de normal quand la séquestration a été banalisée quelque chose de banalisée pendant ma jeunesse.

Normal, qu'est-ce que c'est que la normalité ?

Je pourrais me poser des milliers de questions de la sorte pour au final, n'avoir jamais de réponse. Je suppose que c'est le principe de l'être humain. Je soupire un instant avant de retourner dans les copies des examens blancs. J'ai laissé mon esprit divaguer et j'ai perdu le fil du temps, je regarde l'heure sur mon téléphone et constate qu'il est déjà minuit passée. Je dois les terminer pour pouvoir les rendre demain et j'ai bien l'impression que ça va me prendre encore une bonne heure.

– Sof, ça te dit une boite ce soir ?

– Je sais pas, j'ai corrigé des copies toute la soirée.

– Justement te détendre, ça pourrait te faire du bien.

Un sourire se dessine sur mon visage et j'acquiesce, un peu de détente avant la période d'examen ça serait pas de refus. Je dormirais mieux ce week-end. Je récupère mon téléphone dans ma poche et me décale un peu pour pas que Mike ne puisse voir ce que j'écris.

"Je vais en boite ce soir avec quelques collègues, j'espère qu'on pourra se voir ce week-end."

Je n'attends pas plus longtemps avant de me diriger vers la salle où a lieu mon prochain cours.

❅❅❅

Je l'attend depuis quelques minutes maintenant, elle semblait triste au téléphone et malgré les milliers d'appels manqués de Mike. J'avoue que je ne l'ai pas prévenu que je viendrais pas finalement, enfin, il n'est pas rancunier alors c'est pas si grave. Je lui donnerais une excuse bâteau quand on se verra. Le ciel est couvert ce soir, heureusement que j'ai emmené un plaid parce qu'au vu des températures annoncées, ça ne sera pas de trop.