Chapitre 24 - SOFIA

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La fin des fêtes arrive assez rapidement et je me rends donc à l'évidence qu'il est temps que je la laisse se concentrer sur ses partiels. Ça fait quelques jours qu'on ne s'est pas vu et pourtant j'ai hâte de la retrouver, même si ça sera à travers un énorme amphithéâtre où je devrais seulement entendre une mouche volée. Les examens commencent demain, ce qui veut dire que je vais avoir des journées tranquilles où ma seule préoccupation sera de surveiller les élèves et vérifier des cartes d'identités. C'est un moment de répit comme les autres même si au lieu de le passer chez moi, je vais être au milieu d'une salle remplie d'une trentaine d'étudiants concentrés à ne pas foirer leurs semestre. Je dois me préparer à manger avec mes collègues une bonne partie de la semaine et être également prête pour la montagne de copies que je vais devoir commencer à corriger à la fin de la semaine. J'ai normalement fait tout mon possible pour leur donner un maximum de clefs afin qu'ils réussissent mais le reste dépend bien évidemment de leurs volontés.

Concernant ma petite renarde, j'ai fait en sorte de l'aider à étudier du mieux que possible pendant ces quelques jours passés ensemble même si la concentration n'était pas à son apogée. C'est plutôt facile de se déconcentrer quand elle est présente et malheureusement pour elle, j'ai joué un rôle assez conséquent qui n'a pas aidé à la maintenir à fond sur ses révisions mais une petite pause de temps en temps ne fait pas de mal si ? Des pensées salaces me reviennent en tête quand mon regard se pose à nouveau sur l'écran de mon ordinateur.

Je suis actuellement entrain de regarder une scène des plus déroutante, l'homme assis sur cette chaise hurle le martyr pendant que Jùlio semble prendre un malin plaisir à lui arracher ses ongles de main un par un. Les trous laissés sur le haut de ses doigts saigne un peu plus à chaque fois que l'homme referme sa main afin d'essayer de se protéger un minimum. Jùlio satisfait de son travail, s'empare d'un vulgaire briquet et commence à brûler la chair meurtri de sa victime. L'homme pousse un hurlement de douleur qui me donne des frissons et m'oblige à fermer mon écran d'ordinateur, considérant que j'en avais assez vu pour aujourd'hui. Je ne sais pas pourquoi ma curiosité m'a poussée à regarder ce genre de scène, lorsque j'ai vu l'homme traîné comme un malpropre par la jambe avec d'être ficelé à une chaise. La curiosité est un vilain défaut, qu'il vaut mieux éviter si on ne veut pas terminer avec des images traumatisantes, qui tournent en boucle dans votre tête.

J'inspire profondément et me lève pour me faire un café, cette journée s'annonce particulièrement étrange. Difficile de penser autrement après ce que je viens de voir mais je dois me sortir ces images de la tête pour être au mieux de ma forme pour mon rendez-vous avec Mike ce soir. Le pauvre après le faux plan de la dernière fois, je me devais bien de l'inviter à manger pour "me faire pardonner" comme il a aimé le dire. Je me dirige vers mon frigo pour constater le vide qu'il représente avant de m'habiller rapidement puis me diriger vers la petite supérette du coin pour faire quelques courses.


– J'arrive pas à croire que toi Sofia, tu as cuisiné, raille-t-il.

– Je te promets rien mais j'ai essayé.

– C'est déjà un bon effort pour le coup de poignard que tu m'as mis, dit-il en simulant une lame lui transperçant la poitrine.

Je lève les yeux au ciel et me tourne vers ma mixture afin de mélanger un peu.

– J'aimerais qu'on parle du fait que tu sois italienne et que c'est la première fois que tu cuisines des pâtes bolos.

– Ce n'était pas vraiment moi qui cuisinais à la maison.

– Ta mère ?

– Non, notre femme de chambre.

– Pardon ?!

Perturbatrice / DARK ROMANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant