Chapitre 30 - AMARIA

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Deux semaines sont passées et il semblerait que Monsieur Walter fait son maximum pour trouver un professeur de remplacement. Nous commençons à perdre du retard sur le programme et c'est la seule chose qui semble les intéresser. Personne ne se demande où elle a bien pu passer, ils ont sûrement fait passer ça pour un simple abandon de poste mais je sais que ce n'est pas le cas.


Où es-tu Sofia ?


– C'est bizarre quand même de ne pas avoir de nouvelles de Madame Bianchi ? Lâcher son poste en plein milieu de l'année, elle a pensée à nous ? Je veux avoir mon diplôme moi, dit la voix féminine derrière moi.

– C'est clair, c'est trop égoïste.

– Fermez la ! Et si vous arrêtiez de penser qu'à vos petites personnes.

Les deux jeunes femmes ne disent plus un mot, stupéfaites. Mary se tourne vers moi, perplexe. Je ne devrais pas m'énerver de cette façon si je ne veux pas éveiller les soupçons sur notre relation.


Est-ce qu'on doit toujours se considérer dans une relation d'ailleurs ?


– Tout va bien ? m'interroge Mary.

Je fais un mouvement de tête pour répondre oui.


Bien sûr que non, ça ne va pas.


Mais c'est quelque chose que je dirais pas à voix haute, je viens de clouer le bec à deux bécasses parce que je ne supportais pas leurs manières de parler d'elle. J'ai la tête en vrac, mes pensées fusent et mon inquiétude m'empêche d'avoir des nuits satisfaisantes pour que ma productivité soit au rendez-vous. Je ne sais pas quoi faire, elle n'a répondu à aucun des 20 messages que je lui ai envoyé sans parler du nombre de fois où je suis tombé sur son répondeur. Je m'apprête à faire quelque chose que je ne devrais probablement pas mais tant pis, j'inspire un bon coup et trottine pour rattraper Monsieur Lake au fond du couloir.

– Monsieur Lake !

Je l'appelle une seconde fois avant que celui-ci ne ralentit le pas.

– Mademoiselle Bakston, je suis attendu en classe alors si cette intervention n'est pas pertinente, veuillez la remettre à plus tard.

Quel ton solennel, on ressent bien que son image au campus est cruciale pour lui.

– Où est Sofia ? Avez-vous de ses nouvelles ?

– Vous êtes bien culottée de venir me demander ça de la sorte.

– Monsieur Lake s'il vous plaît.

Mon air inquiet me trahit et celui-ci affiche une moue désespérée. Je sais qu'il n'a absolument pas envie de parler de ça ici mais je le harcèlerais s'il le faut. Je sais que Sofia et lui sont proches et c'est le dernier à l'avoir vu, c'est bien.


Enfin peut-être pas.


Des sueurs froides montent en moi. Et si ce soir-là serait le dernier soir qu'elle ait passée à Boston ? Ça voudrait dire que...


Je suis la dernière personne à l'avoir croisée.


Il soupire et m'interrompt dans mes pensées avant de répondre.

– Je n'ai aucunes nouvelles, j'ai fais plusieurs sauts à son appartement mais sans réponses. Son téléphone sonne dans le vide, désolé je ne peux pas t'aider.

Perturbatrice / DARK ROMANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant