Perturbatrice / DARK ROMANCE

Chapitre 36 - SOFIA

Il empoigne l'arme et la glisse à l'arrière de son pantalon.

Qu'est-ce qu'il mijote ?

Soucieuse, j'ai conscience que cet acte ne présage rien de bon. Mario Bianchi est connu pour être un bourreau, pas un gentil. Alors quand une arme est à sa portée, je pense qu'il vaut mieux se tenir à l'écart.

– Puisque mes chers et tendres enfants ont décidés d'ignorer la règle cruciale qui fait que cette famille est encore sur pied, je vais faire en sorte que les bonnes bases soient à nouveau rétablies.

Des gouttes de sueurs froides glissent le long de mon dos, il faut que je trouve un moyen de la libérer. Je savais qu'elle serait tôt ou tard, une corde qu'on attacherait à mon cou. C'est mon ultime faiblesse, la raison pour laquelle j'accepterais de me battre pour qu'elle ai une vie meilleure. Comment puis-je penser ainsi alors que je suis la raison pour laquelle, elle est ligotée et menacée d'une balle dans la tête à tout instant. Comment puis-je me proclamer être sa sauveuse alors que je suis responsable de la situation dans laquelle elle se trouve. Mes points se serrent de plus en plus fort à cause des pensées intrusives, je me déteste à l'heure actuelle. Je lui ai promis un avenir meilleur pour qu'au final, elle soit en danger à cause de mon stupide comportement et mon envie de liberté absurde. Mes phalanges deviennent blanches à force d'être contractées et je décide de me concentrer sur l'homme qui tient nos vies entre ses mains. Il signe un ordre à ses hommes d'un geste de la main puis l'un d'entre eux s'avance vers Mattia et lui tend une arme. Son regard se tourne vers notre père qui l'incite, d'un geste de la tête, à l'accepter.

– Qu'est-ce que ça signifie ? dis-je soucieuse.

Il vient de donner une arme au plus instable de nous deux, je sais que ses choix ne seront pas dictés par la raison mais par la soif de pouvoir que mon père alimente en lui depuis son plus jeune âge. C'est pour cette unique raison, que la dernière chose qu'il faut faire, c'est donner une arme à cet homme. Mon père dicte son comportement et il exécute, cette situation a toujours été de cette manière et c'est d'ailleurs pour cette raison que mon père est si fière d'annoncer au monde qu'il a un héritier.

– J'ai déjà répondu à cette question juste avant mia fligia.

Mes poils se dressent face à ce surnom, comment peut-il m'appeler ainsi dans une telle situation.

– Je compte remettre de l'ordre et pour ce faire, je laisse Mattia à l'honneur. Il doit me prouver que son comportement est digne du futur parrain de la mafia italienne, j'ai besoin de m'assurer que l'amour ne détruira plus cette famille, poursuit-il.

– TU as détruit cette famille, la mort de maman n'a rien avoir là-dedans. Tu n'étais juste pas là pour l'aider et au lieu de te remettre en question comme n'importe qui, tu préfères essayer de nous rendre aussi cruels que toi.

Je pointe Mattia du doigt pour appuyer mes propos avant de reprendre.

– Malheureusement pour toi, je ne suis pas un petit chien docile et je crois bien que c'est pour ça que tu as toujours essayé de me refourguer au plus fortunés. Tu voulais simplement te débarrasser de moi parce que tu savais que je n'étais pas aussi malléable que ton fils.

Il rit jaune et applaudit comme pour se moquer de mes paroles.

– J'admire ton esprit de déduction ma petite Sofia et oui, peut-être que si tu n'avais pas toujours été qu'une petite arrogante qui essaie sans cesse de remettre en cause mon autorité, j'aurais pu mieux te traiter et t'estimer un plus. Malheureusement pour toi, les choses sont faites ainsi et maintenant, tu vas regarder ta petite copine agoniser d'une balle dans la tête puis te marier avec qui j'aurais décidé que tu fasses ta vie.