Perturbatrice / DARK ROMANCE

Chapitre 33 - SOFIA

Je me réveille pour la première fois depuis bien longtemps dans ces draps en satin. Je ne me rappelle pas m'être assoupie mais je suppose que c'est la seule chose de mieux à faire pour que le temps passe plus rapidement. Tata n'a sûrement pas eu le temps de remonter me voir après sa discussion avec mon père mais j'ai espoir que ça aboutisse à quelque chose, tata a toujours été douée pour négocier avec lui. Sûrement parce qu'il est conscient du rôle capital qu'elle a joué depuis la mort de notre mère. Si il y a bien une des femmes à qui il fait le plus confiance, c'est elle mais dans l'état actuel des choses, je ne sais pas comment elle aurait pu se débrouiller. Je me redresse et piétine jusqu'au balcon pour prendre un bol d'air frais, les sorties matinales me manquent terriblement. C'est un enlèvement après tout, je ne dois pas m'attendre à quelque chose de plaisant. Je me tourne et constate que quelqu'un est passé pendant mon sommeil pour déposer un plateau d'argent avec de quoi grignoter à mon réveil, je m'avance vers ma commande et récupère le bout de papier qui comporte une écriture délicate.

"Je passerais tout à l'heure mais pour l'instant mange quelque chose, tu n'es pas seule ma fille."

Un sentiment de réconfort envahit mon coeur, je regarde les quelques gâteaux et confiseries avant que mon coeur ne fasse le choix. Une coupelle remplie d'Amarettis, mon péché mignon. C'est une spécialité italienne que tata confectionne à merveille. Ces petites meringues à la pâte d'amande ont le don de me faire oublier la capacité de stockage de mon estomac. Petite, je pouvais en avaler des dizaines avant d'être malade parce que mon corps digère mal tout cet excès de sucre. Je suis ravi que tata se souvienne de ça parce que c'est quelque chose qui m'avait manqué. Je prends une bouchée de cette meringue fondante et pousse un soupire d'exaltation. Je me penche dans cette même foulée pour attraper la carafe de jus d'orange fraîchement pressée et verser son contenu dans un grand verre en cristal, avant de prendre une gorgée. Il y a bien longtemps que je n'avais pas pris de petit déjeuner de la sorte, sûrement parce que les breakfasts de Boston n'égalent pas les spécialités italiennes. Je dois avouer que les petites attentions de tata m'ont manquées et si je le pouvais, je partirais immédiatement d'ici tout en prenant soin d'embarquer cette douce vieille femme avec moi. Je m'assois à nouveau sur le lit et récupère la photo de famille qui se trouve sur ma table de nuit.

– Oh mamma, si seulement tu étais encore parmi nous pour changer cet homme.

Je caresse la photo du bout des doigts avant de la reposer tout en soupirant. La perte du grand amour de Mario Bianchi, lui a provoqué une telle rage qu'il n'est plus l'homme clément et compréhensif d'antan. Quand la mort de sa femme a fait la une des journaux de Florence, mon père n'avait qu'une pensée obsessive : se venger. Malheureusement pour lui, l'homme qui s'est chargé de mettre fin aux jours de ma mère n'est autre que son plus grand et coriace rival, Gabriele Conti. Un homme puissant qui domine la Sicile, leur petite querelle a commencé suite à une trahison venant de mon père.

Alors que Gabriele Conti avait pour simple objectif de devenir le plus grand mafieux de Sicile. Mon père lui a préféré voir plus grand et terroriser une grande partie de l'Italie afin de devenir le parrain de la mafia italienne. Cette amitié s'est très rapidement transformée en rivalité quand mon père à commencé à s'attaquer au territoire de Gabriele. Tata m'a raconté un jour, que la mort de ma mère avait été orchestrée pour une simple histoire de pouvoir, Gabriele souhaitait faire comprendre à mon père à qui il avait à faire. Depuis ce jour-là, une boule de haine s'est formée dans mon cœur envers mon père.Si il n'avait pas été trop gourmand et surtout, si il n'avait pas fait preuve de trahison, elle serait encore en vie. Les hommes et leurs désirs de pouvoir m'insupporte, c'est bien pour ça que je ne peux plus me voir un seul homme de cette famille.