Perturbatrice / DARK ROMANCE

Chapitre 32 - AMARIA

 Je me tourne vers Ophélia qui semble faire son maximum pour être le plus sexy possible. J'ai le droit à des questions sur son apparence toutes les cinq minutes. Je ne sais pas à qui elle veut le plus plaire ou se qu'elle essaie de prouver mais une chose est sûre, elle cherche l'intérêt de quelqu'un ce soir. Pour ma part, j'ai opté pour un simple jeans slim bleu et un top sans manche noir. Simple mais efficace pour rentrer en boite de nuit, drôle d'endroit d'ailleurs pour avoir une discussion mais Ophélia m'affirme qu'il ne se serait pas pointé autrement. Je ne sais pas si c'est simplement par sa demande qu'il vient ou parce qu'elle risque de mettre en œuvre leur petit jeu malsain. Mais j'ai envie de dire, peu importe tant que ce connard se pointe. Je relève mais cheveux en queue de cheval pour être prête à l'affronter si il faut, j'aimerais éviter de me faire remarquer surtout dans un lieu public mais cet homme semble plutôt imprévisible alors je préfère envisager toutes les situations possibles.

– Tu restes comme ça ?

Son regard rempli de jugement me laisse penser que ma tenue ne lui convient pas.

– Oui pourquoi ?

– Chérie, ne le prends pas mal mais je pensais que tu serais plus... Elle laisse sa phrase suspendue dans l'air avant de balayer ses mots de la main et de poursuivre. Tu sais quoi ? Laisse tomber, tu es très bien comme tu es. C'est moi qui en fait toujours trop.

Je sourcille et récupère mon sac, j'ai décidé de ne pas m'attarder sur cette discussion.

Je ne suis pas là pour plaire à qui que ce soit de toute façon.

Après presque une heure de trajet, nous arrivons enfin au lieu de rendez-vous. Bien sûr, ils ne pouvaient pas se contenter d'un lieu tranquille et à proximité, ils ont préféré nous envoyer à l'autre bout de la ville. Je ne sais pas si c'est tout ce stress qui m'habite qui me met autant sur les nerfs mais je ressens chaque limite de ma patience alors j'espère qu'il va coopérer. Le videur nous jette un coup d'œil de bas en haut avant de nous faire signe d'entrer. C'est une boite assez moderne avec une ambiance tamisée et des tables en verre, drôle de choix provenant d'un établissement où la plupart des visiteurs sont alcoolisés. Les sofas sont d'une couleur pourpre et le grand bar qui surplombe l'entrée est un parfait mélange des tables et de leurs assises. Je fixe les quelques tabourets qui se trouvent aux côtés des barmans et fronce les sourcils.

Il n'est pas là.

– Tu es sûre que c'était un bon choix pour un lieu de rencontre ?

– Tu doutes de moi ?

– Je ne le vois pas.

– Patience.

Elle a l'air totalement sûre d'elle, ce qui augmente mes espoirs d'avoir plus d'informations sur la disparition de Sofia. Je me pose quelques minutes au bar avant qu'Ophélia ne m'abandonne pour aller se dandiner sur la piste de danse. Je scrute mon téléphone dans l'espoir de recevoir un appel qui ne m'obligerait plus à me confronter à ce type et qui me donnerait l'occasion de partir d'ici mais en vain. Je suis prête à tout faire pour la retrouver mais je dois admettre que cet homme me fait froid dans le dos. Je continue à balayer la pièce du regard avant qu'une masse aux épaules carrés et bien habillé, trop même pour ce genre d'endroit, apparaît dans la foule. Ophélia m'a prévenue qu'il n'était pas au courant de ma venue et que la seule information dont il dispose c'est le lieu où elle se trouvera ce soir. Même si c'est plutôt flippant comme situation, je sais qu'elle a le contrôle. J'observe l'homme se rapprocher de mon amie avant que celle-ci ne se dirige vers l'extérieur. Il semble la suivre aussi docilement qu'un mouton dans une bergerie. Je fais de même de manière plus éloignée avant d'arriver devant la porte fenêtre d'un des nombreux balcons puis referme les portes derrière moi. Surprit, l'homme se retourne interrompant sa discussion avec Ophélia. Heureusement pour nous, ce soir n'est pas un jour avec une forte influence et Ophélia a choisi le balcon parfait pour parler en toute intimité.