Chapitre 34 - AMARIA

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Un jet privé, cet idiot possède un jet privé. Il fallait se douter de quelque chose au vu de sa façon de s'habiller. J'avais des doutes en me disant qu'il ne possédait peut-être que cette tenue mais vu comment elle est repassée, sans aucun plis et son odeur sent, je dois le reconnaître, divinement bon. Impossible que ce soit des vêtement portés de la veille. Je peux constater à la tête surprise d'Ophélia, qu'elle ne s'en doutait pas non plus et j'ai bien l'impression que nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Il faut dire qu'elle ne sait pas grand-chose de cet homme hormis la taille de son organe reproducteur. Nous entrons dans l'appareil pendant que l'homme s'avance pour parler au co-pilote, je m'assois sur un fauteuil seul en face d'un siège double où Ophélia ne manque pas de s'étaler. Je crois qu'elle fait tout pour éviter qu'il ne s'assoit à côté d'elle mais celui-ci ne daigne même pas nous jeter un coup d'œil et s'assoit à l'arrière à côté d'un hublot.

Le temps de trajet pour aller jusqu'à Florence est d'environ 11h alors nous avons beaucoup de temps à tuer. Ophélia semble s'être préparée et est déjà entrain de somnoler, je n'arrive pas à comprendre comment elle peut dormir aussi sereinement à côté d'un mec pareil. Sûrement me fait-elle confiance pour surveiller ses arrières quand elle est en incapacité de le faire toute seule. Je scrute l'homme en face de moi et m'avance jusqu'à lui pour prendre place, laissant mon amie dormir tranquillement. Il fait mine de ne pas me voir et continue à regarder à travers le hublot, silencieux.

– Merci d'avoir accepté de m'y emmener.

J'attend quelques secondes dans l'espoir d'avoir une réaction mais rien, il préfère faire comme si je n'étais pas là.

– Je vois que tu es un bavard, très bien. Sofia n'a jamais mentionné ton prénom, il s'est passé quelque chose entre vous ?

Je peux voir un plis se former dans le creux de sa joue, son profil est similaire à celui de Sofia avec une mâchoire beaucoup plus carré et une barbe bien taillée.

– J'aimerais seulement comprendre ce qu'il se passe, continué-je.

– Tu ne devrais pas te mêler de ce qui ne te concerne pas, la rouquine, souffle-t-il.

– J'aimerais savoir de quelles affaires tu parles et qui es-tu pour elle ?

– Et moi j'aimerais profiter de ce voyage dans le silence et en paix mais apparemment c'est trop demander.

Je me pince les lèvres, cet homme est agaçant.

– Tu vas me répondre oui ou non ?

– Non, estime toi déjà heureuse que je te paie le voyage pour te conduire jusque là-bas.

– C'est vrai mais...

– Dégage.

Cette dernière parole sonne comme un grognement, j'ai assez exagéré de sa patience et si je veux que nous arrivions là-bas intactes, il faut que je fasse profil bas. Je ne voudrais pas encourager cet idiot à nous jeter par-dessus bord. Je retourne m'asseoir en face de mon amie et profite pour me reposer un minimum aussi, ces derniers jours n'ont pas été de tout repos. Le stress et l'inquiétude m'empêchent de dormir plus de 3h par nuit, alors j'évite à tout prix de croiser un miroir au vu des poches que je dois avoir sous les yeux.


❅❅❅


Je suis réveillée par Ophélia qui me secoue légèrement le bras tout en m'appelant d'une voix douce. J'ouvre les yeux avec difficulté parce que la lumière du soleil me transperce la rétine. Le décalage horaire entre Boston et Florence est de 6h alors même s'il devait être 20h chez nous, ici nous sommes en plein milieu de l'après-midi. Je suis complètement déboussolée et à la fois excitée, j'ai toujours voulu venir visiter Florence même si les circonstances actuelles ne sont pas les bonnes.

Perturbatrice / DARK ROMANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant