Perturbatrice / DARK ROMANCE

Chapitre 31 - SOFIA

Ça doit faire une bonne semaine que je suis de retour dans cette chambre et il ne s'est toujours pas montré, j'ai pas forcément hâte de le revoir mais il aurait pu être beaucoup plus accueillant. Cet endroit n'a pas changé depuis la dernière fois que je l'ai quitté, je constate même que tata a continué de faire le ménage dans cette pièce.

C'est une chambre des plus banales avec un lit queen size en bois d'érable, recouvert de draps crème qui se marie parfaitement avec la couleur du bois. Des rideaux de lit sont d'ailleurs suspendus de part et d'autre de celui-ci avec un tapis à poil long pour éviter de poser les pieds directement sur le parquet qui est d'une couleur polaire. La tapisserie quant à elle, fait écho à l'encadrement du lit et des divers meubles qui se trouvent également dans cette pièce. Deux tables basses de ce même bois se trouvent à côté du lit, une grande penderie ornée d'un miroir à son centre qui donne une vue directe sur le lit. La banquette qui sert aussi de rangement pour mes chaussures se trouve au pied du lit et le meilleur pour la fin, ma bibliothèque personnelle. J'aime cet endroit et ses couleurs que j'ai particulièrement choisies, je suis quelqu'un d'assez simple qui aime l'élégance. Au début, j'aurais opté pour des couleurs sombres mais ma tata n'était pas de cet avis.

"Une chambre est un lieu de paix et de sérénité. Si tu choisis ces vilaines couleurs, tes humeurs ne seront que tristesse et désespoir. Vois plus loin piccola, tu as une magnifique vie devant toi."

J'étais beaucoup trop jeune pour comprendre le sens de cette phrase, ma mère venait de mourir et je n'arrivais pas à faire son deuil. Tout était sombre autour de moi mais aujourd'hui, je me rends compte de ses mots et de l'amour que cette personne a su m'apporter. Je ne peux que lui être reconnaissante même si elle a dû terriblement souffrir de mon absence. Un sentiment de tristesse m'envahit, je fais quelque pas vers ma table de nuit pour m'approcher d'un joli cadre beige comportant la photo d'un femme agenouillée qui tient un nouveau né dans ses bras et un petit garçon tout souriant à leurs côtés.

– Il semblerait que je sois de retour maman.

Quelqu'un toque à la porte et j'entends les deux hommes armés qui sont chargés de me surveiller se décaler pour la déverrouiller. La lourde porte s'ouvre doucement pour que je puisse apercevoir femme assez âgée à la chevelure argenté passée la porte avant qu'elle ne se referme instantanement derrière elle.

– Ciao piccola.

Je peux entendre dans sa voix qu'elle est émue de me voir et ses yeux vitreux ne trompent pas. Je m'approche d'elle et la serre dans mes bras. Une vague de chaleur et de sécurité envahit mon cœur.

– Bonjour tata.

Elle s'éloigne légèrement de moi et me regarde de haut en bas comme pour m'analyser.

– Quanto sei bella figlia mia.

Comme tu es belle ma fille

Sa remarque me fait sourire.

– Dis moi tata, comment tu vas ?

Elle hausse les épaules et balaie de la main ma question.

– Je suis contente que tu sois de retour à la maison. Pardonne moi, je n'ai pas eu l'occasion de te rendre visite plus tôt.

– Ce n'est rien tata, je suis contente que tu sois là.

Un sourire rayonnant s'affiche sur son visage, marquant ses rides en forme de pattes d'oie dans le coin de ses yeux.

– Tu as faim ? On pourrait descendre à la cuisine pour que je te prépare qualcosa ?

Quelque chose