Chapitre 25 - SOFIA

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Nous sommes à la fin de la semaine d'examens et je fais que de m'en vouloir de l'avoir laissée en plan, je ne réponds pas à ces messages et l'ignore lorsqu'elle tente de me parler au sein du campus. Je m'en veux énormément, toute cette situation est de ma faute mais je ne peux pas faire autrement si je dois la protéger. Si je dois sacrifier mon bonheur pour sa sécurité, je suis prête à faire cet échange. Je ravale mes larmes et fixe la pile de copies entassées devant moi. Il faut que je trouve un élan de motivation pour commencer mais rien n'y fait, mon esprit divague et ma concentration est au plus bas. Je m'estime heureuse qu'elle ne se soit pas encore pointée devant ma porte pour me demander des comptes sur mon comportement de merdre. Je jette un coup d'œil sur ma table basse pour observer un bel emballage bleu nacré orné d'un ruban doré. Je devais lui offrir ce cadeau le soir où je lui ai posé un lapin, un sentiment de culpabilité m'envahit alors que mon téléphone émet une légère vibration. Une notification provenant d'un numéro masqué apparaît une nouvelle fois sur mon écran. Je déverrouille mon téléphone et analyse encore une fois, une photo d'Amaria et moi au restaurant entrain de bruncher. Ce taré nous a donc suivit une bonne partie de la journée. Une rage si profonde se réveille que je m'empresse de pianoter sur mon clavier.


"C'est facile d'espionner les gens dans l'ombre mais montre toi gros lâche."


J'appuie à peine sur le bouton envoyer que ma boule au ventre s'agrandit. Je ne suis pas sûre que le provoquer va rendre les choses plus facile, voir si ça ne va pas les empirer. J'ai tellement de rage à cet instant, qu'il se montre, je l'étriperais comme il se doit. Je dépose mon téléphone sur le côté puis me replonge dans mes corrections. J'espère qu'il va avoir les couilles de répondre. Je ne sais pas pourquoi mais j'en doute. Mon téléphone vibre et mon coeur manque un battement, je stress tellement que des frissons me donnent une sensation de chaud à froid en quelques secondes. Je déverrouille l'écran avant de voir une simple notification d'Amaria.


"Écoute, je ne sais pas ce que j'ai pu faire pour que tu m'ignores comme ça mais s'il te plaît, réponds moi qu'on puisse en discuter."


Ce message me brise le cœur, j'aimerais lui dire que ce n'est pas de sa faute mais comment employer les bon mots sans devoir débattre sur les démons qui me pourchasse. Je ne veux pas qu'elle soit mêler à tout ça, même si vraisemblement, c'est déjà trop tard. Je veux lui éviter la suite des évènements, je veux qu'elle soit en sécurité parce que c'est pour ça qu'elle est venue à Boston. J'abandonne la correction des devoirs pour ce soir, il semblerait bien que je ne vais pas y arriver.


Qu'est-ce que je dois faire pour éliminer une bonne fois la menace ?


Retourner à la source du problème, bien évidemment. Je ne peux pas faire ça, ça serait prendre un risque bien trop conséquent de ne plus pouvoir revenir. Je pousse un râlement avant de jeter le verre d'eau à travers la pièce.


Bravo maintenant tu as du ménage à faire et un problème non résolu, belle réaction.


❅❅❅


J'ai beau me triturer les méninges, rien ne fait. Ce connard n'est pas décidé à répondre et je dois absolument me rendre sur le campus car j'ai oublié les copies des troisièmes années sur mon bureau. Mon comptoir s'est littéralement transformé en bureau entre mes stylos qui trainent, les copies empilées et triées entre celles déjà corrigées et celles à faire. Je me retrouve à devoir faire à manger sur ma table basse. Je pourrais éventuellement inverser les rôles mais la petite taille de celle-ci me donnerait rapidement mal au dos. J'arrive sur le campus et prie pour ne pas la croiser parce que je serais super mal à l'aise de devoir me justifier au milieu de mon lieu de travail. Je traverse la grande allée avant de rejoindre le bâtiment où ont principalement lieu mes cours. Je m'enfonce dans le couloir avant de devoir sortir mes clefs pour ouvrir la porte de l'amphithéâtre. Je récupère les copies manquantes et me dirige vers le chemin inverse afin de rentrer chez moi.

Perturbatrice / DARK ROMANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant