Perturbatrice / DARK ROMANCE

Chapitre 12 - AMARIA

La première journée de reprise passe à toute vitesse, l'angoisse me monte au ventre, quand Sofia nous demande de rendre les copies. Je crois même que passer devant son bureau sans lui lâcher un regard a été la chose la plus compliquée que j'ai eu à faire de ma journée. J'ai du mal à savoir d'ailleurs comment elle arrive à me faire autant d'effet alors qu'hier soir, nous avons passées l'heure, l'une à côté de l'autre, sans quasiment se dire un mot.

D'ailleurs, est-ce qu'elle a trouvé ça bizarre ?

Peu importe, c'est elle qui a décidé qu'on soit dans ce genre de situation.

– Bon Mia, tu m'écoutes ?

Je dirige mon regard vers mon amie qui semble essayer de faire des grands gestes, sûrement pour me sortir de mes pensées.

– Oui, pardon.

Elle soupire d'un air abattu.

– Tu disais quoi ? repris-je.

– Je disais que j'avais passé de trop bonnes vacances et que j'aimerais trop qu'on refasse la même chose.

– Peut-être l'année prochaine, dis-je en jouant avec une mèche de mes cheveux.

Si les choses se sont tassées mais pour l'instant, c'est pas gagné.

– T'es partante pour une boite ce soir ? J'ai envie de m'amuser un peu.

– J'en aurais bien besoin !

– Super alors je préviens Ophélia pour qu'elle nous rejoigne dans votre chambre pour se préparer.

J'hoche la tête puis nous prenons le trajet de ma chambre.

Quelques heures plus tard, on se trouve devant la boîte de nuit la plus tendance de Boston entourées d'étudiants.

– Dis donc, je vois que tu n'es pas la seule à avoir eu cette idée Mary.

– Il faut croire qu'on a tous envie de décompresser.

Notre tour dans la file arrive, quand le videur se tourne vers Ophélia pour la regarder de haut en bas comme s'il profitait de la vue. Ophélia, totalement dans son élément et sûre d'elle se dandine comme pour aider celui-ci à apprécier la vision. Il nous laisse passer et je met un coup de coude à Ophélia comme pour lui dire d'arrêter son petit jeu même si, il a bien des avantages. Sans réfléchir, nous prenons automatiquement la direction du bar afin de commander une tournée de shot.

– À la nôtre les meuf ! s'écrie Ophélia avant que nous entrechoquions nos verres et que nous les buvions d'une traite.

Je fais une grimace face au liquide qui s'écoule dans ma gorge. Je ressens des picotements tout le long de ma trachée et Mary m'attrape par le bras pour m'emmener sur la piste de danse. Ophélia se déhanche sur moi quand Mary pouffe de rire, nous dansons comme ça pendant une bonne heure quand une tête familière apparaît en face de moi.

– Hey, Amaria c'est ça ?

Je me stoppe dans ma danse et me tourne vers l'homme en haussant un sourcil.

– Lucky, qu'est-ce que tu fais là ?

– Comme toi ma belle, je profite.

"Ma belle", je me retiens de lever les yeux au ciel.

– Profites bien alors, essayais-je de couper court à la conversation.

Les filles se sont légèrement éloignées, sûrement pensent-elles que je veux être tranquille pour discuter avec mon camarade.