Perturbatrice / DARK ROMANCE

Chapitre 8 - SOFIA

La première semaine de vacances se déroule sans entrave. Mes journées se résument à faire le ménage, les courses, sortir me promener et finir ma pile à lire. Je travaille et retravaille mes cours parce qu'étant de nature perfectionniste, le moindre détail peut me faire tout recommencer à zéro. J'aime que les choses soient bien faites et correctement. De plus, grâce à ma nouvelle pile à lire qui descend de plus en plus vite, j'ai de nouvelles œuvres à prendre pour appuyer mes cours et c'est non négligeable quand on pense aux mêmes exemples reprit à chaque trimestre. J'ai également instauré un nouveau rituel depuis le début de ces vacances, je me rends au banc du Boston Public Garden où a eu lieu notre premier baiser chaque soir. Je sais que pour oublier quelqu'un ce n'est pas ce qu'il y a de mieux mais quelque chose de réconfortant se trouve dans ce lieu. Nous ne sommes qu'à la moitié des vacances et c'est comme si mon esprit espérait la voir apparaître, marchant en direction du banc. Je sais que ce n'est qu'un espoir débile et que je ne suis pas censée penser ça mais l'avoir avec moi toute une soirée, m'a fait comprendre que la vie valait la peine d'être vécue. Elle m'a fait me sentir vivante pourtant, nous nous connaissions à peine et elle est en danger si elle reste avec moi. Je vais donc simplement rester là et rechercher la prochaine école qui accepterait un professeur intérimaire au moins pour la moitié de l'année. Je vais devoir me trouver un nouvel appartement et reprendre un nouveau départ loin de Boston pour être sûre de ne plus croiser ses cheveux roux. Assise sur ce même banc ce soir, munie de mon ordinateur et de mes écouteurs, je suis actuellement sur mon logiciel de traçage. L'idée principale était bien évidemment de repérer l'homme qui me traque mais mes intentions ont rapidement dériver vers quelque chose de plus... illégale. J'entre le nom et le prénom dans la base de recherche de ma nouvelle tentation et l'observe à travers différentes caméras placées dans les alentours du lieu où elle se trouve. Alors comme ça, ma renarde aime les maisons hantées ? Elle semble plutôt bien s'amuser et voir son sourire à travers l'écran me procure une sensation de nostalgie. Je repense à ce soir-là, sur le trajet quand nous riions comme deux enfants et que nous refaisions le monde de façon totalement irréelle. Cette facette d'elle me manque et même si je sais que c'est moi qui provoque tout ce chamboulement, je ne peux m'empêcher de penser à comment aurait pu être cette situation si je n'avais pas tout arrêté.

Faudrait-il qu'il y ait un début avant d'arrêter quelque chose ?

Je scrute l'écran un instant et constate qu'elle se retrouve alors seule sur un banc avec un garçon.

Qui est-ce ?

Mes écouteurs sont inutiles dans ce cas de figure parce que les caméras utilisées ne sont pas d'assez bonnes qualitées et ne disposent pas forcément de micro qui me permettrait d'écouter leurs conversations. C'est ce qui arrive quand ce genre de foire préfère privilégier la sécurité physique plutôt qu'informatique. Je me contente simplement des images diffusées en noir et blanc sur mon écran, je me penche un instant pour récupérer l'eau qui se trouve dans mon sac quand un scène me stupéfie. L'homme assis à côté d'elle sur le banc, l'embrassa soudainement. Je détourne mon regard comme si cette scène était beaucoup trop intime au vu de la situation dont je me trouve et un sentiment de jalousie résonne dans mon corps. Je serre ma bouteille d'eau tellement fort que le bouchon de celle-ci saute faisant exploser par la suite la moitié de l'eau contenue sur moi.

Merde !

Je referme la bouteille et saisit le paquet de mouchoir trainant dans mon sac afin d'éponger un minimum d'eau. Mon regard ne put se détacher de l'écran quand à ma grande surprise, ma petite renarde sembla clairement repousser les avances de cet homme. Qui est-il et comment ose-t-il poser ses lèvres sur elle. Cette image tourne en boucle dans ma tête, elle ne m'appartient pas et à tous les droits d'être avec quelqu'un d'autre au vu de la situation. Je secoue la tête de manière à faire disparaître cette pensée qui m'empêche de respirer.