Chapitre 35 - SOFIA

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J'écoute à travers la porte de ma chambre et quand j'entends des bruits de pas s'éloigner de celle-ci, c'est le moment. Les petits chiens de mon père ont baissé leurs gardes alors je compte bien profiter de ce moment d'inattention pour tenter quelque chose. J'entre-ouvre la porte avec précaution afin de ne pas me faire surprendre et zieute chaques recoins du couloirs vides, ils sont réellement partis alors que Mario lui-même leurs a confié ma surveillance ? Je la repousse délicatement pour faire le moins de bruit possible et m'avance dans le couloir éclairé uniquement par la clarté de la lune. Je m'avance vers les escaliers à pas de souris et regarde à travers le garde-corps de celui-ci afin d'analyser la situation, un mauvais préssentiment me parcourt l'échine.


Où sont-ils tous passés ?


Le couloir et les escaliers sont beaucoup trop facile d'accès à mon goût mais je tente ma chance avant que quelqu'un ne débarque pour me ramener à nouveau dans cette chambre.


J'avance à pas de souris pour rejoindre le bureau de papa, il est tard et tata m'a mise au lit depuis deux bonnes heures déjà. Je m'approche tout doucement pour ne pas faire craquer le parquet et approche mon œil dans le trou de serrure de la porte. Deux hommes se tiennent aux côtés de papa pourtant le bureau est interdit aux inconnus, je tends l'oreille afin d'écouter leurs conversations jusqu'à ce qu'une main m'agrippe le bras. Surprise, je sursaute et la seconde main de Mattia vient étouffer le cri de surprise qui menace de sortir. Il me tire jusqu'en bas des escaliers du second étage avant de se tourner vers moi, contrarié.

– Je peux savoir pourquoi tu n'es pas dans ta chambre.

Son ton sévère force mes yeux à se remplir de larmes.

– Je voulais juste dire bonne nuit à papa, réponds-je tristement.

– Père est occupé, tu devrais être dans ton lit au lieu de fouiner.

– Je ne fouine pas !

Je mets une main devant ma bouche avant de me tourner vers les escaliers pour vérifier que personne ne m'a entendu.

– Tu as beaucoup trop de liberté, c'est pénible. Tu te crois tout permis à cause de ça.

– Toute façon depuis que tu fais, je ne sais quoi avec papa, tu es devenu aussi méchant que les gens avec qui ils travaillent.

Mattia se tourne afin de prendre la direction de sa chambre, mes paroles ne sembles pas l'atteindre mais il sourit, un sourire digne d'un méchant dans les contes de fées et m'accorde une dernière phrase avant de refermer sa porte.

– Le petit corbeau va bientôt se faire couper les ailes.


Ce souvenir remonte à ma mémoire et c'est à cet instant que je me rends compte que la jeune fille de 10 ans n'avait pas compris le sens de ses paroles à cette époque. Je pensais qu'il voulait simplement se jouer de moi afin de me faire peur une énième fois mais non, c'était des paroles lourdes de sens qui ont un impact conséquent aujourd'hui. Je soupire face à ce souvenir désagréable et me reconcentre sur la mission que j'essayais d'effectuer, je descends une à une les marches de cet escalier qui me paraît interminable quand un cri provenant de la bibliothèque vient me hérisser le poil. J'avance jusqu'à celle-ci qui est sensée être ma porte de sortie et décide de jeter un coup d'œil dans l'encolure de la porte. Une chevelure rousse m'interpelle et mes sens sont en alerte.

Perturbatrice / DARK ROMANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant